Lorsque vous dialoguez avec des gens, ou publiez des billets sur un blog, il se peut parfois que quelqu’un vous fasse remarquer que vous avez proféré une énormité. Enfer et damnation ! L’impensable est arrivé, vous êtes devant le fait accompli : vous avez raconté n’importe quoi. Vous vous êtes planté sur toute la ligne. Vous avez tort.

Avoir tort est toujours désagréable, car c’est la preuve que vous n’êtes pas parfait. Notre esprit est conditionné à ne pas faire preuve de faiblesse, car le faible s’expose à d’autres agressions. Et surtout, nous ne savons pas toujours comment réagir. Il y a à mon avis une bonne et une mauvaise façon, commençons par la mauvaise.

Comment ne pas réagir quand vous avez tort


L'art d'avoir toujours raison
Arthur Schopenhauer

La mauvaise façon de réagir à mon avis, c’est de sombrer dans le déni et ne pas reconnaître votre tort. Nous connaissons tous des personnes qui refusent toujours d’admettre qu’elles se sont trompé, et persisent à affirmer qu’elles ont raison sur toute la ligne. Quelque soit les arguments que vous leur opposerez, même si l’évidence et la logique sont contre eux, ils s’entêteront à ne pas reconnaître leur faute.

Pire, ces cuistres utiliseront les pires stratagèmes pour se défendre : attaques personnelles, insultes, mauvaise foi, etc. Je vais vous faire une confidence : ces personnes et leurs comportements m’agacent prodigieusement. Je déteste ce genre de procédé, parce qu’il coupe court à tout dialogue constructif, et révèle à mon avis une profonde immaturité.

Ces gens sont-ils stupides, pour refuser l’évidence ? Non, je pense plutôt qu’ils n’ont pas assez confiance en eux pour admettre leurs failles. Reconnaître leur tort les blesserait dans leur amour propre, et ils préfèrent développer des stratégies d’auto-défense pour protéger leur fierté.

Le problème, c’est que ce réflexe est parfois tellement ancré en eux qu’il en devient maladif, ils en arrivent à se convaincre eux même qu’ils ont raison. C’est à mon sens dramatique, car ils se privent du pouvoir de la remise en question, et s’interdisent tout développement personnel.

Comment bien reconnaître ses torts

Attention, je ne parle pas des cas ou d’autres, au cours d’un débat, essayent de vous discréditer pour vous rallier à leurs arguments. Je parle du cas avéré ou vous êtes réellement en faute. Voici, à mon avis, la bonne façon de procéder quand vous avez tort.

  1. Reconnaissez votre faute. Admettez que vous vous êtes gouré, ou que vous avez fait une bêtise. Ne tournez pas autour du pot, dites franchement et à haute voix « Je reconnais que j’ai eu tort ». Ça fait mal, hein ? C’est normal, c’est la même douleur que quand on verse du désinfectant sur une plaie. Ça ira mieux ensuite.
  2. Expliquez exactement en quoi consiste votre tort. Dites quelque chose comme « Je n’aurais jamais du dire ceci, ou faire cela. Ce n’était pas correct ». Cela montre à vos contradicteurs que vous comprenez en quoi consiste votre faute, et que vous n’avez pas fermé le dialogue. Et surtout, cette verbalisation vous permet de lâcher prise sur le fait que vous vous êtes trompé, et que vous n’êtes pas parfait.
  3. Ne vous cherchez pas d’excuses. Assumez complètement que vous avez mal agi, que vous avez été bête. Reconnaissez cette responsabilité.
  4. Expliquez ce que vous auriez du dire ou faire à la place : « J’aurais plutôt du dire que… J’aurais plutôt du procéder ainsi… ». Cela montre à vos interlocuteurs que vous êtes sincère, et que vous avez compris votre faute.
  5. Présentez vos excuses à ceux que vous avez blessé. Si vous avez blessé quelqu’un publiquement, présentez vos excuses publiquement, c’est une question d’honnêteté.
  6. Expliquez ensuite ce que vous allez dire ou faire pour vous racheter. Et agissez.

Procéder ainsi est une preuve de maturité. C’est une bonne chose pour vous, parce que vous soulagez votre esprit de la culpabilité de votre faute. Vous acceptez le fait que vous n’êtes qu’humain, et vous entraînez votre amour propre à ne pas dépendre d’une perfection inatteignable. Et surtout, vous permettez à votre esprit de passer à autre chose, au lieu de tourner en rond encore et encore.

C’est également une bonne chose pour les gens que vous avez blessé. En reconnaissant votre faute et votre responsabilité, vous les soulagez en leur permettant d’entamer le deuil de leur douleur (même si celle-ci n’est qu’une simple vexation). Si vos contradicteurs sont de bonne foi, vous entamerez le processus de réconciliation. En faisant preuve de sincérité, vous aurez plus de chance d’encourager le même type de comportement chez eux, et d’arriver à une résolution de conflit sincère et honnête. Qui sait, vous tomberez peut-être dans les bras l’un de l’autre.

Enfin, et c’est peut-être le plus important, tirez des leçons de vos erreurs. Ce n’est qu’à cette condition que vous arriverez à reconnaître des torts pour ce qu’ils sont : des opportunités de mûrir.

photo by: Alex E. Proimos

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