Halte au stress !
Où l’auteur explique quels sont les désastreux effets du stress sur la santé, et quelle philosophie adopter pour le faire disparaître.
Y a-t-il quelqu’un parmi vous qui ne se sente jamais stressé ? Si oui, vous pouvez partir, ya rien à voir. Pour les autres, vous devez savoir que le stress est quelque chose de particulièrement pénible à supporter.
Le sujet d’aujourd’hui consiste donc à apprendre à nous débarrasser du stress une bonne fois pour toute.
Le stress, fléau des temps modernes
Le stress est une calamité, une force terrible qui sape notre moral et mine notre santé. Des recherches ont montré qu’un fort niveau de stress pouvait avoir des conséquences désastreuses sur la qualité de vie :
- Hypertension, risques cardio-vasculaires
- Mauvaise qualité du sommeil, insomnie
- Anxiété, tristesse, désespoir, déprime
- Irritabilité, hostilité, violence
- Fatigue, épuisement
- Perturbation de la digestion, diarrhée, ulcère
- Affaiblissement du système immunitaire, réactions allergiques
- Problèmes de concentration et de réflexion, perte de mémoire
- Diminution de la productivité personnelle, mauvaise créativité
- Diminution des performances sexuelles (et oui !)
- …
Et la liste est encore longue. Vous l’aurez compris, stress = pas glop[1] ! A ce rythme là, autant se tirer tout de suite une balle dans la tête, on gagnera du temps.
Et pourtant, partout autour de moi, j’entends des gens dire “Ohlala, je n’arrête pas de courir partout”, “J’ai jamais le temps de rien faire”, “Pfou ! vivement les vacances” Et j’en passe. Et ces gens stressent, stressent, stressent ! Ils feraient bien de se poser deux minutes, et de réfléchir tranquillement aux conséquences de leurs actes. À quoi bon vivre en étant stressé en permanence ?
Remonter à la source
Pour soigner le stress, nombreux sont ceux qui prônent la relaxation, le sommeil, une alimentation équilibrée, etc. Ces remèdes sont excellents, et constituent de toutes manières de bonnes pratiques de vie, mais ils s’attaquent aux symptômes, et pas au mal. Pour guérir le stress, ma méthode est encore plus efficace : il suffit de ne pas stresser
Cette méthode, je l’ai développé au fil des années, et je l’utilise quotidiennement. Je peux vous assurer qu’elle est efficace : mon entourage pourrait vous le confirmer. Je suis souvent qualifé de “trés calme”. On m’a même plusieurs fois reproché de l’être “trop”.
Cette méthode miraculeuse se résume à peu près ainsi :
- Ne faites pas une montagne de quelque chose si ce n’est pas vraiment grave
- Souvenez vous que rien n’est vraiment grave
Et voilà, vous êtes maintenant paré à affronter sereinement les situations les plus impitoyables de la vie. Pardon ? Plus de détails ? Trés bien, trés bien… Voici donc quelques conseils pour mettre en pratique ce que vous venez d’apprendre.
Vous êtes responsable de votre stress
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’aucun événement n’a de signification intrinsèque. C’est à dire que rien n’est grave en soi. Les événements n’ont que la signification que vous voulez bien leur accorder. Ainsi, si vous décidez que quelque chose n’a pas d’importance, et qu’il n’y a pas lieu de s’en faire, alors vous ne vous ferez pas de mauvais sang.
L’inverse est vrai. Nombreux sont ceux qui considèrent le moindre imprévu anodin, le moindre contre-temps, le moindre souci comme des catastrophes. Ces gens stressent à tout bout de champ, sans arrêt, avec les conséquences que l’on sait.
Pour illustrer ceci, prenons un exemple un peu extrême : celui de la mort. A priori, chez nous, il n’y a rien de plus terrible que de perdre un proche. Pourtant, dans d’autres cultures, ce même événement est fêté avec joie, et les gens se réjouissent en pensant que le défunt est plus heureux dans l’au-delà.
Le fait qu’un événement vous stresse n’est pas la faute de l’événement, c’est votre faute à vous. C’est vous qui vous le représentez d’une certaine manière, en fonction de vos expériences, vos valeurs, vos croyances, votre physiologie, et bien d’autres paramètres (je les détaillerai dans un prochain article).
Le schéma est toujours le même : un événement survient (panne de voiture), vous le représentez d’une certaine manière (arhr, j’en ai marre, quelle tuile), ce qui vous conduit à certains états (stress).
A priori, vous n’avez aucun contrôle sur les “tuiles” qui vous tombent dessus. En revanche, vous pouvez influer sur vos représentations pour parvenir aux états qui vous conviennent le mieux. Première étape, prenez conscience de cet état de fait, et assumez l’entière responsabilité de votre stress. Quand vous aurez cessé de l’attribuer à des causes externes, vous aurez fait un grand pas en avant.
La bonne nouvelle, c’est que puisque vous créez votre stress, vous détenez également le pouvoir de le faire disparaître.
Une question de perspective
Tout est une question de perspective. Face aux événements, nombreux sont ceux qui ne voient que le côté négatif. Pourtant, chaque situation à des côtés négatifs et positifs. Pourquoi ne pas se focaliser sur le positif, et délaisser le négatif ?
La prochaine fois que vous manquerez votre train, au lieu de vous lamenter “Ahrr ! Je vais être en retard à ma réunion d’affaire trés importante, c’est une catastrophe !”, pourquoi ne pas penser en souriant “Bon, et bien il me reste deux heures avant le prochain. Ça tombe bien, j’ai toujours rêvé de visiter la ville”.
Parfois, les conséquences négatives de quelque chose sont directement visibles, tandis qu’il faut fouiller un peu pour découvrir le côté positif. Les avantages d’une situation désagréable sont souvent indirects. Faites l’effort de chercher. Faites vraiment l’effort. Si vous vous contentez de lever les yeux en l’air 5 secondes avant de dire “non, désolé, je suis vraiment dans la m…, je ne vois rien de positif là dedans”, alors cette situation n’aura réellement aucun aspect positif pour vous.
C’est un travail de l’esprit. Faites le test maintenant : pensez à une situation de votre vie qui vous déplaît, ou un problème que vous affrontez en ce moment, et qui génère du stress. Maintenant, essayez de dégager tous les points positifs relatifs à cette situation, même les plus indirects. Si vous pratiquez souvent, ce mode de pensée deviendra un réflexe.
C’est exactement ce que font ceux qui prétendent que marcher dans la m.. porte bonheur
Vous venez de vous faire virer ? Peut-être que ce job n’était pas fait pour vous, et qu’il ne vous rendait pas heureux ? Voici une excellente opportunité de rechercher quelque chose de mieux. En attendant, vous voilà avec plein de temps libre pour profiter de la vie.
Votre copine vient de vous plaquer ? Après tout, vous êtes bien mieux sans elle. À vous la liberté ! Vous allez pouvoir sortir, vous éclater, et peut être enfin trouver le temps de faire du sport, pour vous façonner un corps d’athlète. Et qui sait ? Peut-être que la prochaine fois qu’elle vous reverra, elles tombera en pamoison devant votre nouveau corps de rêve ?
Vous avez sûrement déjà entendu cette phrase : “Bha ! Dans 20 ans, j’en rirai”. Peut-être même l’avez vous déjà employée ? Et bien, pourquoi ne pas commencer à en rire dés maintenant ?
L’humour est une arme formidable contre le stress, et tourner vos soucis en dérision vous aidera considérablement à les relativiser. Le rire a des vertues innombrables, et ses effets sont diamétralement opposés à ceux du stress. Et n’oublions pas cette dévise de Figaro, personnage de Beaumarchais :
Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer
Relativisez le côté négatif
En plus de voir le côté positif, tâchez également de relativiser le côté négatif des choses. Vos problèmes sont-ils si grave que ça ? Méritent-ils vraiment que vous en perdiez le sommeil ? Prenez 5 minutes pour y réfléchir.
Imaginez quelles seront les conséquences réelles qu’auront sur vous les événements qui vous causent tant de stress. Projetez vous dans le futur. Dans une semaine, un moins, un an. Que restera-t-il vraiment de vos problèmes ?
Une autre technique intéressante, c’est d’utiliser le “et alors ?”. Parfois, quand quelqu’un me fait part d’un “grave problème”, je le considère d’un air surpris en lui demandant “et alors ?”. Et l’autre me répond “Mais c’est une catastrophe ! Ah bon ? Pourquoi ? Mais parce que c’est trés embêtant ! Mais pourquoi ? Oh ! Tu m’énerve, à la fin !”
Quand vous croulez sous les soucis, utilisez le “et alors ?” pour en découvrir la gravité réelle. Après plusieurs “et alors”, vous découvrirez souvent que les catastrophes qui vous tombent dessus ne sont pas plus graves que des cloques aux pieds[2].
“Arh ! J’ai raté mon train ! Et alors ? Je vais arriver en retard ! Et alors ? Je vais rater le début de la réunion ! Et alors ? Je vais devoir me taper le compte rendu de réunion ! Ben, tu en as pour 5 minutes à le parcourir ?! Oui, mais… bon !”
Une dernière méthode, pour relativiser, c’est de comparer vos malheurs à ceux qui sont encore plus malheureux. Il y a une chose que j’ai remarqué de nombreuses fois, c’est que les gens qui ont subis des soucis vraiment importants (problèmes de santé, perte d’un être cher, etc.) sont souvent gentils, serviables et généreux, et respirent le bonheur et la joie de vivre.
Peut-être cela vient-il du fait que ceux-là ont appris à relativiser, et qu’à côté de leurs plus grands malheurs, rater un train n’est pas grand chose ? Alors, pourquoi attendre de subir de tels ennuis pour apprendre à relativiser ?
Faites preuve de souplesse
Une devise shadock dit “s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème”. Sous l’apparence comique second-degré se cache un véritable principe de vie (si si !). Tout problème a sa solution, y compris les votres.
Quels que soient les ennuis qui vous tombent dessus, il existera toujours un moyen d’en venir à bout. Si vous parvenez à vous en persuader, vous aborderez les épreuves de la vie beaucoup plus sereinement.
En pratique, quand un problème me tombe dessus, je m’imagine dans le futur à un moment ou le problème sera résolu. Ensuite, je pense à ce qui s’est passé entre ce moment et le moment présent. Même si la solution ne vient pas forcément toute seule, cela me soulage énormément de penser à quel point cette situation déplaisante n’est que provisoire.
Si vous pensez réellement qu’une solution au problème existe, vous allez réellement agir pour la trouver. En revanche, si vous considérez d’emblée le problème comme insoluble, vous vous contenterez de subir les événements en vous laissant abattre. Dans le premier cas, le fait d’agir pour résoudre vos problèmes vous aidera effectivement à trouver une solution.
Si vous séchez décidément sur un problème, c’est peut être que vous ne le considérez pas sous le bon angle. C’est l’essence même de la devise shadock : si vous ne trouvez pas de solution, c’est peut-être que vous ne vous attaquez pas au bon problème.
Vous n’arrivez pas à trouver un nouveau job ? Avez vous pensé à créer votre boite ? Votre petit copain refuse de vous revoir ? Au lieu de le harceler, peut-être est-il temps de commencer à chercher quelqu’un d’autre ?
Faites preuve de souplesse. Cette philosophie est à la base d’un art martial tel que le judo[3], utiliser la force de l’adversaire, et non aller contre elle. Si vous êtes coincé par quelque chose, ne vous acharnez pas. Allez voir ailleurs, et peut-être qu’au retour, vos soucis auront d’eux même trouvé réponse. Et adieu le stress !
Voyez les échecs comme de l’expérience
Dans la vie, il n’y a pas que des réussites. Nous avons tous nos quotas d’échecs. Face à nos ratés, nous avons deux possibilités : Nous pouvons nous enfoncer, et penser “Je suis nul, je n’arriverai jamais à rien”. Nous pouvons également en tirer de la force, penser “Ok, je me suis planté. Ça arrive à tout le monde. Maintenant, tirons les leçons de nos échecs, et allons de l’avant”.
Ce sont deux façons différentes de considérer la même situation. Mais l’une vous affaiblira, vous fera douter de vous, ronger votre frein, et tourner du mauvais sang. L’autre vous rendra plus forte, et augmentera votre pouvoir personnel. Laquelle choisissez vous ? N’oubliez pas les leçons du brave Nietzsche :
Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort
Une fois que vous aurez fait votre cette sage devise, la peur de l’échec vous tourmentera bien moins. En considérant certaines situations, non comme des dangers, mais comme des opportunités, vous rendrez votre vie beaucoup moins désagréable.
Travaillez vos positions
Vous souvenez vous que votre physiologie influe énormément sur votre état d’esprit ?. Le stress, qui équivaut à une tension de l’esprit, va causer d’énormes tensions dans vos muscles. Si elles persistent, elles peuvent finir par être douloureuses.
C’est ce qui explique la douleur que vous pouvez ressentir dans la nuque, les épaules et le dos durant les périodes de stress. D’ailleurs, c’est dans ces moments qu’on accueille un bon massage avec le plus de plaisir.
Ainsi, si vous voulez vous détendre l’esprit, commencez par détendre votre corps. Faites vous masser, ou bien pratiquez l’auto-massage. Respirez profondément, prenez conscience de vos tensions musculaires, et appliquez vous à les faire disparaître consciemment. Au fur et à mesure de la disparition de vos tensions, votre esprit, lui aussi, se sentira libéré.
Sur le long terme, pourquoi ne pas pratiquer des arts qui mettent l’accent sur la connaissance de soi et le relâchement des muscles, tels que l’aïkido, le yoga, ou le tai chi chuang ? Une pratique régulière permet d’apprendre à se détendre le corps comme l’esprit dans la vie de tout les jours.
Pour conclure
Ces quelques conseils sont ceux que j’applique au jour le jour pour m’épargner le stress. Essayez-les, vous m’en direz des nouvelles. Si ça ne suffit pas, d’autres solutions existent. Maintenant, attention à ne pas tomber dans l’excès inverse. Il ne s’agit pas de perdre le sens des réalités, mais simplement de se soulager l’esprit, et de rester en bonne santé.
N’oubliez pas qu’à la base, le stress est une réaction naturelle nécessaire à la survie. Ne négligez pas les messages que vous envoie votre corps.
Notes :
- Pour ceux qui se demanderaient d’où vient cette sympathique expression, et quelle est sa signification exacte, sachez qu’il s’agit de l’expression employée par Pifou, pour manifester son mécontentement. Pour mémoire, Pifou est un personnage de bande-dessinée, et également le fils de Pif le chien [retour]
- Quoique parfois, les cloques aux pieds peuvent être extrèmement dérangeantes. Mais nous nous égarons. [retour]
- Judo signifie “voie de la souplesse” [retour]
Le 15 mai 2007 à 18:37 , Emmanuel Amar a dit :
Cet article est un coup de gourdin qui remet le cerveau en place !
Le 15 mai 2007 à 21:41 , Kaz a dit :
Très bon article. Ca va sans aucun doute me servir pour la suite.
Et c’est vrai quand essayant de penser à ce qui me stressait, et de trouver les points positifs, j’ai du mal (j’suis dans une période d’examen, et je stresse pour les épreuves).
Ayant enormement de mal à dormir, j’espère que prendre conscience de ça (au fil du temps) m’aidera justement à regler ce problème.
Le 16 mai 2007 à 18:52 , daria a dit :
Sympa cet article pour nous décontraSter (lol)… j’essaie de faire un peu tout ce que tu dis…mais pas facile de changer son point de vue !
J’ai essayé le Taï Chi chuan…trop calme pour moi
Le 21 mai 2007 à 21:00 , bibi a dit :
Et le yoga, ça marche ?! ^^
Merci pour tout ces articles, j’essaye de prendre les choses d’un autre côté pour remonter la pente raide sur laquelle je marche en ce moment. En espérant que ce sera efficace…
Le 6 juillet 2007 à 15:55 , spawnrider a dit :
Merci pour cet article !
Il est vrai que le stress est de plus en plus présent dans nos esprits.
Moi même, je suis un grand stressé, je passe mes journées sur mon ordinateur (je suis étudiant en informatique et passionné).
Cela fait maintenant deux ans que je stress tous les jours.
Pourquoi ?
Arrivé à la FAC, je me donne à 200%.
Je suis perfectionniste et ne délègue pas assez aux autres.
J’ai peur de ne pas être à la hauteur…
Je suis de par nature anxieux et hypocondriaque alors les crises de spasmophilie, je connais !
Tout est psychologique !
Il faut se le dire, nous n’avons rien de grave (j’essaie de me convaincre ?!…)
Une chose importante :
Le sport et la diversification de vos activités !
Pensez positif tous le temps même si c’est assez difficile le matin.
Et surtout, rien ne sert d’aller voir les forums de santé, vous n’avez ni cancer, ni maladie incurable, c’est dans votre tête que cela se passe !
Sachez relativiser et prendre du recul sinon le burn-out est dans les alentours …