Monthly Archives: septembre 2007

Comment économiser son temps et son argent ?

La société qui est la notre présente un paradoxe intéressant : d’un côté, jamais nous ne sommes allé aussi vite. Grâce au développement des technologies, voitures, TGV, avions nous permettent de nous déplacer à une vitesse toujours plus grande. L’informatique nous permet d’exécuter des tâches toujours plus nombreuses en un clin d’oeil. Pourtant, d’un autre côté, nous n’avons jamais le temps de rien faire. Amusant, n’est-ce pas1 ?

Qui n’a jamais eu l’impression de n’être qu’une abeille parmi les autres dans la ruche ? Qui n’a jamais eu le sentiment que sa vie défilait sans qu’il puisse rien faire pour la retenir ? Qui n’a jamais été débordé, littéralement, de travail ? Qui n’a jamais été stressé par le rythme trépidant de sa vie ? Qui n’a jamais regretté de ne pas consacrer assez de temps à ses projets personnels, ou à sa famille ?

Se lever tôt, emmener les gosses à l’école, courir (ou plutôt, rouler) au travail, manger sur le pouce, se gorger de café pour tenir la journée, retourner chercher les mioches à la sortie de l’école, aller faire les courses au supermarché, jouer aux auto-tamponneuses avec les caddies, rentrer faire la cuisine, coucher les marmots, et s’affaler devant la télé, enfin, pour se vider le cerveau.

Qui n’a jamais vécu de pareille journée ? Est-ce la journée rêvée ? Le rêve occidental ? Pourtant, ce type de vie est présenté comme le modèle absolu de la réussite, la « vie de monsieur et madame toutlemonde », le résultat ultime de millions d’années d’évolution.

Il y a ceux qui s’en contentent. Tant mieux pour eux. Et puis il y a les autres, ceux qui aspirent à autre chose. Qui ne veulent pas que leur vie se résume au métro-boulot-dodo. Qui refusent d’être des esclaves de l’économie, sacrifiant leur temps à faire tourner la civilisation capitaliste. Étudions de plus prêt comment retrouver une vie moins stressante et plus épanouissante.

Travailler plus pour gagner plus

Le concept est à la mode. Les français seraient des fainéants. « Travailler plus pour gagner plus » fut même un des slogans choc de la campagne de notre actuel président. Vous voulez du pouvoir d’achat ? Et bien, trimez, bandes de mollusques ! L’équation paraît simple : travail = argent => plus de travail = plus d’argent. Même un enfant pourrait comprendre, et saliver à l’idée de l’augmentation de son argent de poche.

Vous allez trimer, bandes de lavettes !

Faisons abstraction de toutes les conséquences économiques et sociales de telles mesures (ce n’est pas le propos du blog), et attachons nous aux conséquences individuelles. Avant de crier au génie, peut-être faudrait-il se poser quelques secondes pour réfléchir (habitude Ô combien perdue de nos jours) : gagner plus ? Mais pourquoi faire ?

Pour survivre, un être humain nécessite plusieurs éléments : un toit, de la nourriture, du sommeil, la sécurité, etc. Ce que l’on nomme des besoins primaires. Une fois la survie assurée, l’être humain aspire à plus : vivre, s’épanouir. Et pour cela, la seule satisfaction de contribuer à la société et de gagner de quoi nourrir sa famille ne suffit pas.

La société de consommation a travaillé dur pour faire disparaitre de nos vies ce qui ne lui sert pas. Nos tâches quotidiennes ne laissent désormais plus de place à la vie contemplative, l’art, la poésie, le jeu, l’humour, le jardinage, ou tout simplement… le repos.

La solidarité ? Plus besoin ! À la place, travaillons pour nous payer de belles assurances. Plus le temps de bricoler, il faut travailler pour payer le plombier. La convivialité ? Mais mon pauvre, vous croyez qu’on a le temps d’aller au marché discuter avec les commerçants locaux des produits qu’on met dans nos assiettes ? À la place, je prends ma voiture, et je brûle du bon pétrole pour aller au supermarché qui me présente des beaux fruits sans goût mais bien luisants et qui ont voyagé sur des milliers de kilomètres.

Gagner moins pour travailler moins

Le constat est le suivant : aujourd’hui, il faut travailler toujours plus, simplement pour payer les frais occasionnés par notre travail. Il faut payer la voiture qui nous sert à venir travailler. Il faut payer les plats tout préparés, alors que nous pourrions cuisiner si nous avions plus de temps. Il faut payer des professionnels pour bricoler à notre place. Il faut payer la nourrice qui garde les enfants pendant que nous sommes au bureau, etc.

Ce que je propose, c’est de chercher des alternatives pour réduire conjointement nos frais et notre temps de travail, tout en vivant une vie plus épanouissante. Travailler moins, c’est se donner le temps de vivre. Mais travailler moins, c’est aussi gagner moins. Et oui ! Nous allons donc tâcher de réduire nos dépenses, pour nous donner le pouvoir de réduire notre temps de travail, et ceci sans impact négatif sur notre qualité de vie.

La voiture : une belle saloperie

Les transports représentent aujourd’hui le deuxième poste de dépense des ménages (la première étant le logement), et la voiture y est pour quelque chose. En 2005, le budget annuel d’un possesseur de clio (la voiture la plus vendue en France) était de 4784 € !!2 Soit l’équivalent grosso-modo de trois salaires.

mangé par les voitures

Ce qui nous fait 400 € par mois. Pas mal, non ? Et si vous possédez une 307, la note monte à plus de 600 € ! Alors on me dira : la voiture, c’est pratique, ça va vite, on ne peut plus vivre sans, etc. Calembredaines et billevesées ! La voiture est un fléau ! Pour l’environnement, la santé, les paysages, les piétons et les cyclistes, la voiture est une calamité.

En plus, la voiture est loin d’être aussi rapide qu’on ne le croit. « Au sein des agglomérations françaises, la vitesse moyenne des voitures oscille entre 15 et 20 km/h, soit à peu près la vitesse moyenne d’un vélo ! »3 Et si on compte le temps passé à travailler pour payer son mode de transport, l’argument de la vitesse ne tient pas.

Alors, vous voulez rendre le monde meilleur, tout en gagnant 600 € par mois ? Facile : balancez votre chignole à la casse, et le tour est joué. Vous n’avez pas encore de voiture ? Avant d’en acheter une, demandez vous si vous avez envie de balancer 600 € par la fenêtre tous les mois.

Bien sûr, il faudra investir un peu dans des alternatives. Acheter un vélo, ainsi que des sacoches, par exemple. Ou un abonnement pour les transports en commun. Et prendre le train pour les déplacements longs. Mais croyez moi, avec tout ça, vous ne dépenserez jamais autant qu’en possédant une voiture.

L’alimentation : revenir à l’essentiel

Les bons légumes. Miam !

Après le logement et les transports, l’alimentation est le troisième poste de dépense. Et pourtant, la nourriture représente une part de plus en plus faible du budget total. On est passé de 28.6% en 1960 à 13.1% en 2005.

Soyons clair, je suis résolument contre économiser sur la nourriture ! Après tout, ce qu’on mange, c’est ce qu’on est. C’est le carburant de la vie. On ne peut espérer être en bonne santé sans une alimentation correcte.

Néanmoins, il reste possible de manger mieux en payant moins. Comment ? En redonnant sa place à l’essentiel. Fini les plats tout préparés, pleins de graisse, bourrés de sel et de sucre et suremballés, place aux bons fruits et légumes. Au revoir, les gateaux, biscuits et sucreries. Il est bien plus rentable de les cuisiner soi même (farine, oeufs, sucre, four, le tour est joué). Et mangez moins de viande. La viande, ça coûte cher, et ça pollue !

Consommez des produits de saison, et locaux, pour être sûr qu’ils n’ont pas parcouru des milliers de kilomètres avant d’arriver dans votre assiette. Ils auront meilleur goût et leur qualité nutritive sera plus importate. Et mangez bio, pour ne pas ingérer de saloperies chimiques et ne pas soutenir l’agricultre intensive qui épuise la terre.

Buvez l’eau du robinet, pas de l’eau minérale en bouteille. Au besoin, prenez un filtre à eau. Il est aussi possible de diminuer drastiquement le budget restaurant. Cuisinez pour deux repas la veille, vous n’aurez qu’à emporter. Le café du matin ? Remplacez le par un thé, préparé à domicile et que vous emporterez dans un thermos. Il vous coutera 10 fois moins cher si vous faites pousser de la menthe sur votre balcon. Et si vous habitez à la campagne, un potager remplacera avantageusement votre gazon.

Bien entendu, n’acheter que des produits de base signifie que vous passerez plus de temps à cuisiner. Mais remplacer 20 minutes de travail par 20 minutes de cuisine, après tout, peut-être n’y perdrez vous pas au change ? De même, comme les produits sont frais, il faudra faire les courses moins, mais plus souvent. Mais si vous les faites à vélo au marché, et plus en grande surface, vous transformerez une source de stress en plaisir.

Une alimentation bien pensée est source de plaisir et de santé, alors si ça vous coûte moins cher, pourquoi s’en priver ?

Les loisirs : simple is beautiful

La part des loisirs augmente dans le budget des ménages. Nous vivons une vie de plus en plus stressante. Résultat : de plus en plus besoin de se distraire, de se libérer la tête, et 3h30 de télé par jour en moyenne ! Vous voulez faire des économies : limitez au maximum les loisirs qui coûtent, et remplacez les par des loisirs « pratiques et productifs ».

Un abonnement à la médiathèque remplacera avantageusement vos achats de livres et de cd. Le bricolage vous permettra d’entretenir votre intérieur et d’être plus autonome en économisant le salaire d’un professionnel. Soyez marmiton, cuisinez en famille, et terminez vos soirées attablés autour d’un jeu de société, plutôt que devant la télé.

Vous voulez partir en vacances ? Évadez vous en train chez de la famille, au lieu d’aller en avion au Maroc ou en Australie.

Et surtout, surtout, banissez le lèche-vitrine, l’achat non comme un moyen mais comme un fin. Votre porte monnaie vous dira merci.

La communication : ou comment retrouver l’art de la retrouvaille

Les portables, c’est bien, c’est pratique, ça permet de parler à qui on veut quand on veut. Ça permet de ne pas se prendre la tête à se donner des rendez-vous. Allo ! T’es où ?

Sauf qu’un portable qui sonne au milieu d’une séance de ciné, ou quand un inconnu me raconte sa vie en beuglant dans le tram, ou quand je vois des couples qui marchent côte à côte chacun parlant dans son mobile, ben ça m’énerve, na !

Alors, quand on voit le prix des communications, ça vaut peut-être la peine de le bazarder pour se remettre à envoyer des lettres ou des cartes postales, non ? Vous dites qu’il est impossible de s’en passer ? Pendant des millions d’années, on y a bien réussi…

Quelques conseils d’ordre général

Pour ne pas dépenser bêtement son argent, paradoxalement, il vaut mieux dépenser plus, mais miser sur la qualité, que d’acheter de la gnognotte au prix le plus bas. Des produits de mauvaise qualité doivent souvent être remplacés, et il est rarement possible de les réparer. À long terme, à force de vouloir réaliser des économies de bouts de chandelles, vous dépenserez beaucoup plus.

Tâchez d’être le plus autonome possible. Soyez un adepte du « faites le vous même », qu’il s’agisse de cuisine ou de plomberie. Faire appel à un professionnel coûte cher. Pourtant, il est vituellement possible de tout faire soi même, cuisine, jardinage, bricolage. Bien entendu, il n’est pas forcément possible, ni même souhaitable de vivre en autarcie complète. Mais souvenez vous que autonomie = économies.

Enfin, évitez le gaspillage. De trés bons conseils sur le site de l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie.

Il existe bien d’autres moyens de vivre mieux en dépensant moins. Si vous avez de bonnes idées, laissez moi un petit commentaire. Sur ce, je vous laisse, je vais aller… glander :)

  1. ou pas, c’est selon []
  2. source : automobile club []
  3. source : Marcel Robert, pour en finir avec la société de l’automobile []

Bonne rentrée à tous !

Et oui ! Comme certains ont pu le remarquer, Palsambleu ! a repris son activité, rentrée oblige. Fini les vacances, le soleil, la plage, les filles en bikini et le sable dans les oreilles. Place au boulot, le vrai, le dur, celui qui fait mal aux dos, et laisse des traces sous les bras !

Bon, ok, je m’emballe un peu ! En fait, la reprise se fera doucement, pour moi. J’espère qu’il en sera autant pour vous :) En attendant, ces vacances m’ont fait du bien, je suis d’humeur toute guillerette, et pour la peine, je vous promet du neuf sur votre site préféré1

Quoi de neuf sur Palsambleu ?

Sur le chemin de la rentrée

Les plus attentifs d’entre vous auront sans doute remarqué que le vent du changement a commencé à souffler. Rien de bien extraordinaire, mais c’est déjà ça.

Tout d’abord, vous constaterez que toute forme de publicité a définitivement disparue. Exit, les affichages contextuels, bye bye les liens sponsorisés, l’idéologie capitaliste de notre société de consommation devra trouver d’autres vecteurs de propagation2.

Palsambleu est maintenant un blog sans pub. Cela ne signifie pas que je ne mettrai pas à l’occasion quelques coups de projecteurs sur des références ou des projets qui me tiennent à coeur, mais plus de publicité à but lucratif ici.

Grâce à l’espace libéré, j’en ai profité pour rajouter une ou deux petites fonctionalités. Sur la colonne de gauche, vous pourrez voir un classement des meilleurs commentateurs3. C’est à dire que plus vous laisserez de commentaires sur Palsambleu, plus vous monterez dans la liste, avec à la clé un lien vers votre site, pour ceux qui l’auront renseigné.

À vos commentaires !

Le but ? Vous inciter à participer. Je rappelle d’ailleurs à ceux qui savent ce que ça veut dire que les liens des commentaires ne contiennent pas l’attribut nofollow.

En revanche, je serai désormais impitoyable sur la qualité des commentaires, c’est à dire que les réactions du genre cool, oué, tro bi1, ou excellent article. Voila un lien vers mon blog seront purement et simplement effacées, sans autre jugement que celui de mon bon vouloir. Je suis encore chez moi, alors je fait ce que je veux, non mais sans blague !

Et puis, dernière modification mineure, vos commentaires afficheront désormais vos eventuels gravatars, favatars et pavatars. J’aurai toutefois besoin de votre aide pour tester cette fonctionalité. Il faudrait tout simplement que vous postiez… un commentaire. Vu que c’est moi qui vous le demande, vous pourrez vous contentez d’un petit « test », ça ira pour cette fois.

Voilà, comme d’hab, si vous avez des idées, des suggestions, des insultes ou autres, lâchez vous dans les commentaires. Et à la prochaine.

  1. oui, je me la joue, mais j’ai le droit, je suis chez moi []
  2. faut vraiment que je sois en forme pour faire des phrases comme ça ! []
  3. ça se dit, ça ? []

Il ne faut pas confondre bonheur et …

Je connais pas mal de personnes qui passent leur temps à se morfondre, à gémir et à soupirer des phrases telles que « De toutes façons, je n’ai pas droit au bonheur », « le bonheur, ce n’est pas pour moi », etc.

Et pourtant, elles cherchent. Ça, on ne peut pas leur reprocher de rester chez elles les bras croisés. Elles sortent, s’occupent d’elles, de leur habitat, bref « font des trucs ». Alors qu’est-ce qui ne va pas ?

** Interlude **

C’est l’histoire d’un gars qui rentre chez lui en pleine nuit, après une soirée entre amis. En chemin, il croise quelqu’un qui semble chercher quelque chose au pied d’un lampadaire. Il lui demande :

- Vous avez perdu quelque chose ?
- Oui, j’ai perdu mes clés là-bas, je n’arrive pas à remettre la main dessus
- Là-bas ? Mais alors, pourquoi cherchez vous ici ?
- Parce que là-bas, on n’y voit rien, alors qu’ici, j’ai de la lumière.

** Fin de l’interlude **1

Cette petite blague illustre bien ce dont je vais parler. Il y en a qui cherchent le bonheur là où il n’est pas. Et ensuite, ils s’étonnent de ne pas le trouver.

Pour clarifier un peu les choses, attachons nous à comprendre ce que le bonheur n’est pas.

Le bonheur n’est pas le plaisir

L’erreur la plus courante, c’est de confondre bonheur et plaisir. La confusion est parfois compréhensible : les deux représentent un certain état d’esprit positif. Une satisfaction du corps et de l’esprit.

Pourtant, il est possible d’éprouver beaucoup de plaisir sans être heureux pour autant. Du coup, ceux qui confondent ne comprennent pas : ils prennent du plaisir. Ils jouissent de la vie. Pourquoi ne sont ils pas heureux ? Bigre ! C’est sans doute qu’ils ne prennent pas assez de plaisir encore, Pardi ! Un peu plus de plaisir, et ce sera bon.

Le plaisir, c'est bien

S’ensuit une course au plaisir, de plus en plus fort, de plus en plus intense, de plus en plus souvent. Mais le plaisir consumme, il aveugle, il fait perdre de vue tout le reste. Trop de plaisir tue le plaisir.

Le plaisir est immédiat, instantané, alors que le bonheur se construit sur le long terme, dans le plaisir, mais aussi dans le travail, l’effort, le pénible2.

Prenons du plaisir, mais attention à ne pas nous brûler les ailes.

Le bohneur n’est pas le confort

L’autre erreur commise trés souvent, c’est de confondre le bonheur et le confort. Ou plutôt, le bonheur et l’absence d’inconfort. De nos jours, et tout particulièrement dans notre société qui prône le rapide, le pas cher, on considère que l’inconfort est une atrocité qui doit être éliminée absolument.

Ainsi, si l’on dort mal, on s’achètera un nouveau matelas plus confortable. Si l’on est stressé en fin de journée, on tiendra à coup de prozac. On privilégie la voiture par rapport à la bicyclette, pour aller toujours plus vite. Nous ne devons plus attendre, car l’attente est source d’inconfort.

[exergue gauche]Il faut aller toujours plus vite, car l’attente est source d’inconfort[/exergue]

Mais à force de supprimer tout ce qui pourrait causer de l’inconfort, nous en oublions que la vie est par essence inconfortable. Qu’est-ce qui nous fait apprécier un bon repas, si ce n’est la faim ? Qu’est ce qui nous fait apprécier des retrouvailles avec un proche, si ce n’est la séparation ?

Tout ceci me rappelle une publicité que j’ai vu il y a quelques années déjà, pour un téléphone portable, je crois. La pub montrait deux personnes, marchant au milieu d’une gare, et conversant par mobile interposé. Puis, elles se rejoignent au milieu de la gare, raccrochent leur portable, et continuent leur conversation comme si de rien n’était.

Ce clip voulait mettre en avant la possibilité de rester en contact avec ses proches vie le mobile trucmuche. Je trouve ceci horrible. Où est l’émotion de la retrouvaille ? Sous prétexte de supprimer l’inconfort de la séparation, on a annihilé toute émotion positive qu’aurait pu provoquer, au final, cet inconfort.

[exergue droite]La vie est par essence inconfortable[/exergue]

Bien entendu, un confort insuffisant peut nuire au bonheur. Difficile d’être heureux, quand on ne mange pas à sa faim et qu’on dort sur une planche. Mais un trop grand confort peut également avoir des effets désastreux sur la qualité de vie. Une vie trop confortable est ennuyeuse à mourir. Et une recherche exacerbée du confort parfait peut causer un stress terrible.

Il ne s’agit pas de supprimer tout confort, mais de trouver un juste équilibre, et d’accepter l’inconfort comme faisant partie intégrante de la vie. D’ailleurs, d’autres vous diront tout ça mieux que moi3.

Le bonheur n’est pas dans la consommation

Celui-là est un cas un peu particulier, inhérent à notre société de consommation. Les publicités qui nous assaillent chaque jour (télévisions, radio, affiches, panneaux routiers, journaux, etc.) n’ont de cesse de créer des besoins pour nous faire consommer, afin que puisse tourner l’économie.

Soyez belle avec telle crème. Soyez un Homme (un vrai) avec le rasoir X. Chopez des gonzesses comme s’il en pleuvait avec le déodorant Y. Quand vous aurez telle voiture, votre besoin sera comblé, vous serez heureux.

l'ane et sa carotte

Et c’est bien là le problème : il manque toujours quelque chose. La publicité nous fait miroiter le bonheur comme quelque chose d’accessible à travers la consommation de biens et de services. Et nous nous retrouvons un peu comme des ânes avec un carotte juste sous le nez, pendue à une canne attachée à notre propre corps. On croit qu’il suffit d’un petit pas, mais la carotte recule, encore et encore. Tant et si bien qu’on fini par s’épuiser à tenter de l’attraper.

Il est pourtant utopique de croire que nous pourrons répondre à des besoins spirituels et philosophiques par des objets matériels, de même qu’il serait stupide de penser qu’un débat d’idée ou qu’un poème pourraient donner de la lumière. Quand la solution ne se trouve pas dans le même plan que le problème, ça ne marche pas. Et on vous l’a déjà dit, mais l’argent ne fait pas le bonheur.

Travailler pour rouler, rouler pour travailler.

Nous passons donc des heures à travailler pour gagner de quoi payer les objets que nous achetons pour nous soulager du stress occasionné par notre travail. Délicieusement pervers, n’est-ce pas ? Et si nous… travaillions mois ? Si nous passions moins de temps à consommer, et plus de temps… à vivre ?

Récapitulons

Chercher quelque chose au mauvais endroit est frustrant, parce que plus on cherche, et moins on trouve. Chacun doit réfléchir à ce qu’il veut vraiment, et faire preuve de bon sens et de souplesse comportementale pour se débarrasser de ses habitudes néfastes qui ne pourront que l’amener vers la mauvaise direction.

Prenons du plaisir, jouissons de la vie, mais ne faisons pas du plaisir notre unique raison de vivre. Cherchons le confort, mais n’oublions pas que l’inconfort est la plus grande source de plaisir. Et puis, prenons du temps pour nous, au lieu de le sacrifier sur l’autel de l’économie. Si vous travaillez pour combler les besoin de votre famille, n’oubliez pas que votre famille à plus besoin de vous que de votre porte-monnaie.

Et surtout, n’attendez pas pour réfléchir à tout ceci. Par ce qu’une vie gâchée, c’est toujours une catastrophe.

  1. Hahahahahaha ! Hum… []
  2. On croirait entendre mon grand-père []
  3. Ben ouais, on a les références qu’on mérite []