Monthly Archives: juillet 2007

Le pouvoir du silence

Aujourd’hui, je vous propose une astuce de communication un peu atypique, mais extrémement puissante. Je connais trés peu de personnes qui savent l’employer correctement, et pourtant, elle peut-être terriblement efficace.

Il s’agit de la technique du silence.

Comme son nom l’indique, cette technique consiste à ne pas piper mot et à laisser votre interlocuteur faire tout le boulot. Elle s’utilise lors de discussions animées, de débats houleux ou d’âpres négociations, et en général, lorsque la communication devient difficile parce que chacun campe sur ses positions en tenant de convaincre l’autre.

La technique du silence

La mise en oeuvre paraît simple : lorsque votre interlocuteur s’interrompt parce qu’il a fini de parler, contentez vous de le regarder d’un air interrogatif, comme si vous attendiez qu’il continue. Et surtout, ne dites rien, pas même un « continuez ». Fixez le bien dans les yeux, et silence absolu !

En quoi cette technique est-elle utile ? Tout d’abord, elle permet de calmer le jeu. Lorsque la communication passe mal, les esprits s’échauffent, personne n’écoute plus rien, et les espoirs d’avoir une discussion constructive fondent comme neige au soleil. En vous taisant, vous stoppez net l’escalade, et empêchez l’échange de tourner au pugilat.

Puisque vous ne parlez pas, ni ne l’interrompez, votre interlocuteur peut à loisir exprimer ce qu’il a sur le coeur. Une fois qu’il aura l’impression d’avoir été entendu, il se calmera.

Ensuite, dans une discussion animée, chacun se sert des paroles de l’autre pour l’interrompre, rebondir et enchaîner sur d’autres arguments. Si vous ne dites rien, vous ne donnez aucune « prise » à votre adversaire pour lui permettre de continuer cette joute verbale. Il n’aura aucun argument à contrer, il ne pourra plus vous interrompre. Vous lui donnerez l’impression d’enfoncer une porte ouverte.

Autre avantage : vous lui coupez l’herbe sous le pied en le forçant à épuiser tous ses arguments, sans trop savoir ou il va. Vous l’obligez à jouer cartes sur table, quand votre jeu reste caché. Quand ce sera votre tour de parler, vous pourrez facilement anticiper toutes ses répliques, ce qui vous conférera un avantage indéniable.

Enfin, la technique du silence vous conférera beaucoup de présence, et un charisme indéniable. En effet, c’est vous qui maîtrisez la communication. C’est vous qu’il faut convaincre. C’est à l’autre de faire un effort pour vous atteindre. Vous être le maître.

Tout le génie de cette technique, c’est que vous maîtrisez complètement la conversation sans dire un mot. Sans rien faire, vous placez votre interlocuteur dans une position difficile. Vous allez le mettre terriblement mal à l’aise, sans lui donner de possibilités de vous contrer.

Comment mettre votre adversaire mal à l’aise

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Creative Commons License Crédit photo : mouton.rebelle

Il faut avouer que le principal avantage de la méthode du silence, c’est qu’elle va mettre l’adversaire mal à l’aise. En ce sens, ce n’est pas trés Fair Play, mais c’est efficace.

Le malaise de l’adversaire est la clé de la technique, il faut donc chercher à le maximiser, parce que c’est ce qui vous donnera le plus de chances de remporter la victoire. Mais d’où vient ce malaise ?

D’abord, il s’agit d’une joute verbale. Lorsque l’adversaire attaque, il s’attend à ce que vous ripostiez, parce que c’est le comportement « naturel ». Si vous ne faites rien, il se trouve dans une situation inconnue. Qu’allez vous faire ? Que préparez vous ? Pourquoi ne réagissez vous pas ? Et lui, qu’est ce qu’il va faire, maintenant ?

Il espère vous convaincre par ses arguments, comme un boxeur espère voir son adversaire chanceler après un coup. Or, rien n’a d’effet sur vous. Vous restez impassible, comme s’il n’était que du vent. En agissant comme ceci, vous transmettez une image de puissance, de pouvoir. Votre adversaire n’est qu’un moucheron face à vous.

Vous lui faires perdre tous ses moyens. Vous le frustrez terriblement. Vous l’énervez, et le fait de s’énerver alors que vous êtes si calme l’énerve encore plus.

Quand il aura débité ses arguments, donné le meilleur de lui même, et compris que cela ne mène à rien (vous n’avez toujours pas pipé mot), il y a de bonnes chances pour qu’il se calme, qu’il réfléchisse, et qu’il change de tactique. Il sera obligé de s’ouvrir, d’essayer de vous comprendre, se montrera même gêné de vous avoir agressé. De lui même, il cherchera des compromis.

L’exécution de la technique

Quelques conseils pour exécuter la technique. D’abord, attention à ne pas commettre certaines erreurs. Il ne s’agit pas d’ignorer votre interlocuteur, bien au contraire. Il s’agit de se taire. Vous devez vous taire, tout en étant impliqué dans la conversation.

L’efficacité de la technique du silence réside dans l’impassibilité. Ne quittez pas votre adversaire des yeux, mais ne montrez aucune émotion. Il faut vraiment lui donner l’impression qu’il n’a absolument aucune prise sur vous.

Vous pouvez affecter un air dubitatif, sourcils et mentons relevés, cela donnera de bons résultats. Tâchez de faire en sorte qu’il se demande si vous ne le prenez pas pour un idiot, mais il faut que cela reste une impression trés légère, pas une certitude. Envoyez lui des messages corporels à peine marqués, pour qu’il ne soit pas sûr de leur interprétation.

Vous pouvez aussi, quand il s’interrompt, prendre l’air de celui qui réfléchit profondément, mais qui ne comprend pas quelque chose. Le but est de le pousser à s’expliquer plus avant.

Vous pouvez, par des mouvements de sourcils et de bouches (l’air de dire « Ah ? Tiens ! ») mettre l’accent sur l’un ou l’autre de ses arguments, pour contrôler sa direction en le forçant à s’expliquer sur tel ou tel point.

En bref, la technique du silence est terriblement efficace dans certains cas. N’hésitez pas à l’utiliser, si vous pensez que des moyens conventionnels ne donneront aucun résultat, ou si vous êtes persuadés d’avoir raison mais que votre adversaire est plus doué que vous en rhétorique.

La séduction pour les nuls

Dans mes jeunes années, alors que j’étais pur et innocent, totalement ignorant des choses de la vie, j’étais absolument fasciné par une certaine catégorie de la population : les femmes. Ces créatures me paraissaient si fascinantes ! Si mystérieuses ! Elles étaient partout, et pourtant, dés qu’on voulait les approcher, elles disparaissaient !

Combien de fois ne fut-je pris au dépourvu, surpris par des comportements à mes yeux complètement irrationnels ? Combien de fois ne me suis-je interrogé sur les raisons de leur existence ? Combien de fois ne suis-je resté démuni face à mon incompréhension la plus totale de tout leur être ?

Et Diantre ! Je n’étais pas le seul ! Nombre de mes camarades partageaient mon incrédulité, et de longues heures nous devisions pour tenter de comprendre le pourquoi du comment. Pourquoi Diable les femmes nous regardaient-elles à la dérobée pour mieux nous ignorer lorsque nous approchions ? Pourquoi Diable se déplaçaient elles en groupe, rendant impossible l’approche d’une seule ? Et Grand Dieu ! Pourquoi à nous, si sympathiques et avenants, préféraient elles la compagnie des plus gros abrutis de la classe, qui ne savaient que gueuler, jouer au foot, et comparer les tailles de leurs instruments respectifs dans les vestiaires de la piscine !?

Heureusement, les choses ont bien changé ! Pas les femmes, bien entendu, mais moi ! Après des années de brouillard, ma quête de compréhension des rouages de la psychologie humaine m’a mené là ou même Freud avait trouvé ses limites : j’ai commencé à comprendre les femmes !

Aujourd’hui, je vous propose donc de partager avec moi certaines de mes connaissance sur … LA SÉDUCTION (tadadaaaam), ou comment mettre une femme dans son lit quand on est un homme et qu’on ne sait pas s’y prendre.

Commençons par la théorie

Les mécanismes de la séduction, l’amour, la passion, etc. sont immensément complexes en apparence, mais finalement, ils peuvent se résumer en un postulat :

Le but ultime d’un être vivant est d’assurer à ses gènes la vie la plus longue possible.

En pratique, ce peut être réalisé de deux façons différentes :

  1. Survivre
  2. Se reproduire

La reproduction permet d’assurer une longue vie à ses gènes en les transmettant à sa descendance. Ils peuvent alors voyager de génération en génération, et survivre virtuellement indéfiniment. Quand à la survie, plus elle dure, plus les chances de reproductions sont importantes.

Des millions d’années d’évolution, de lutte pour la survie et de sélection naturelle ont marqué ces instincts au fer rouge dans les tréfonds de nos esprits. Sans eux, jamais nos ancêtres n’auraient traversé tant d’épreuve pour nous donner vie. Tous, nous possédons ces deux mécanismes irrésistibles, le désir de survivre, et celui de se reproduire. Et la couche de vernis déposée par des milliers d’années de civilisation est bien mince, et parvient à peine à donner l’illusion que nous ne sommes plus des animaux.

Ces instincts sont la base même de tous les mécanismes de la séduction. Pour mieux comprendre, transportons nous loin en arrière, au temps des cavernes, lorsque chaque jour était une lutte pour la survie, lorsque le seul but de la journée était de ramener assez de nourriture pour tenir jusqu’au lendemain.

Au rude temps des cavernes, des silex et des fauves féroces

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En fait, j’ai déjà expliqué ce que pouvait être la vie au temps des cavernes, de quelle manière les rôles étaient répartis, et quelles furent les implications sur les compétences propres que développèrent chaque sexe.

À cette lointaine époque, la vie était rude, mais pas complexe. Les hommes avaient pour mission de chasser, ramener la pitance au logis, et protéger la tribu des invasions voisines, tandis que les femmes gardaient la caverne et s’occupaient des enfants1. Ainsi, le job principal de l’homme, c’était la survie. Celui de la femme, la reproduction.

Que devaient faire les hommes pour survivre ? Etre attentifs, rapides, précis, courir vite, être fort, pouvoir viser une cible, entendre approcher un ennemi ou un prédateur, et prouver son utilité au clan pour pouvoir être accepté et respecté. Que devaient faire les femmes ? Se déplacer en groupe pour contrebalancer leur moindre force physique, être capable de nouer des relations fortes, et compter sur les hommes pour rapporter de quoi se nourrir.

Que devaient faire les hommes pour se reproduire ? Copuler ! Et ? Et c’est tout, mission accomplie ! Pour un homme, la relation sexuelle est l’aboutissement ultime du processus de reproduction. D’un point de vue strictement biologique, l’homme a terminé son travail une fois qu’il a tiré son coup2, et ensuite, advienne que pourra. (Bien entendu, l’acte ne marque pas la fin du processus de survie, loin s’en faut, tout particulièrement si la partenaire choisie se trouve être la femme du chef…).

Ceci explique pourquoi les hommes accordent autant d’importance à l’acte sexuel. Ils sont programmés pour ça. Mesdames, si nous sommes des obsédés sexuels, ce n’est sommes toutes que la faute de l’évolution :)

Si nous considérons le point de vue de madame, en revanche, la relation sexuelle ne marque que le début du processus biologique de reproduction. Ensuite vient la période de gestation (9 mois) puis la naissance, et ensuite quelques années à nourrir le gamin, l’éduquer, lui apprendre à survivre par lui même tout en évitant qu’il ne se fasse dévorer par un fauve ou ne devienne débile en regardant trop la télé.

Durant toute cette période, la femme est particulièrement vulnérable, et dépend plus que jamais des autres pour assurer sa survie. Son instinct lui recommande de prendre toutes les précautions d’usage avant de s’aventurer au flirt.

Pour une femme enceinte, être en froid avec les autres femmes de la tribu, voire être bannie pour de bêtes raisons de jalousie ou d’adultère équivaut à coup sûr à la mort. Avant même de songer à copuler, elle doit s’assurer que sa relation sera acceptée et qu’elle continuera de bénéficier du soutien du clan.

Mais elle devra également faire en sorte que l’homme devienne son « garde du corps » personnel, qu’il s’engage auprès d’elle, et la protège et la nourrisse durant sa période vulnérable.

Et ceci explique, messieurs, pourquoi les femmes ont tant besoin d’engagement, de romantisme, etc. avant de passer à l’acte.

Pour être accepté, l’homme doit être préselectionné

Pour s’assurer qu’elles continueront de bénéficier du soutien de toute la tribu, si essentiel à sa survie, la femme recherchera donc l’accord tacite de ses camarades avant de s’engager. C’est ce qu’on nomme le mécanisme de la préselection.

Un homme augmentera significativement ses chances de copuler avec la partenaire de son choix s’il parvient d’abord à séduire ses ami(e)s, à leur plaire, et à être accepté par eux. Ceux-ci donneront alors leur accord tacite à la première, qui pourra considérer l’offre de monsieur avec plus d’attention.

De manière générale, la préselection est un mécanisme instinctif puissant que nous utilisons couramment pour juger la valeur de quelqu’un. Ainsi, une même personne paraîtra plus attirante si elle est bien entourée. Le même homme, trait pour trait, identique, paraîtra beaucoup plus séduisant et intéressant si de belles femmes se trouvent à ses côtés, ou même s’il arbore des traces de rouge à lèvres sur la nuque ;)

Ensuite, il doit prouver sa valeur

Sukaatoman @ Shibuya ( Tokyo-no-ningen / Gens de Tokyo / Tokyo people chap.7 )
Creative Commons License Crédit photo : e-chan

Une fois qu’elle a l’assurance que fréquenter son prétendant ne lui attirera pas les foudres de son entourage, ni ne mettra sa vie en péril, elle doit encore s’assurer que monsieur pourra subvenir à ses besoins et à ceux de l’enfant.

Tout d’abord, monsieur est il capable de survivre lui même ? Sera-il capable de rentrer chaque soir en un seul morceau ? Pourra-t-il la protéger des avances des autres hommes ? Pourra-t-il chasser et ramener le bifteak à la maison ?

Plus un homme démontre ses capacités (ses valeurs), par exemple en térassant un fauve à mains nues, en dominant les autres mâles, ou en ramenant un gros salaire, plus il devient attirant aux yeux de sa dame.

Les prétendants sont évalués, jaugés, consciemment ou inconsciemment, et finalement, madame développera une attirance vers celui qu’elle juge arborer le plus de valeur. À ce moment seulement, elle lui donnera une chance de tenter de la conquérir. Autant dire qu’à ce stade, c’est encore loin d’être gagné.

Dernière étape : l’engagement

Tout ceci est bien beau, mais ne servirait pas à grand chose si monsieur délaissait madame après le premier calin. Celle-ci doit donc faire en sorte de « fideliser son client » pour s’assurer que monsieur restera présent à ses côtés et subviendra à ses besoins, au moins jusqu’à ce que le petit soit grand.

Et comme la nature à bien fait les choses, elle à prévu un mécanisme pour aider madame. J’ai nommé : l’amour ! Et oui ! D’un point de vue strictement biologique, l’amour n’a d’autre but que de renforcer et maintenir la cohésion du couple nécessaire à la survie du gosse.

Madame va alors adopter un comportement si déroutant pour tant d’hommes : elle va feindre de ne pas s’intéresser. Elle va se rendre inaccessible, distante, dédaigneuse, pour voir ce que monsieur va faire. Ce comportement présente plusieurs avantages :

  1. Il préserve son intégrité et sa bonne réputation au sein du clan.
  2. Il entraîne une sélection et décourage les moins motivés. De telles lopettes ne la méritaient pas, de toutes façons.
  3. Il met en application la théorie de l’engagement. Plus un homme devra faire d’effort pour la conquérir, plus il sera disposé à la garder longtemps. Par conséquent, plus elle le fait languir, plus fidèle il sera.

Monsieur devra alors redoubler d’effort pour conquérir le coeur de sa dulcinée, et si chacun à bien fait son travail, il vivront heureux et auront beaucoup d’enfants, etc.

Pour finir, un peu d’éthique

Une fois n’est pas coutume, cet article est purement théorique. Dans un soucis de clarté et de vulgarisation, de nombreux aspects sont passés à la trappe. Mais n’ayez crainte, d’autres articles vont suivre, qui rentreront un peu plus dans les détails, ce qui explique pourquoi j’ai voulu me limiter aux bases nécessaires à leurs compréhension.

Pour ceux qui ne le sont pas encore, n’hésitez pas à vous abonner pour ne pas manquer les articles suivants.

Deuxième point, sur le contenu de l’article en lui même. Encore une fois, c’est de la vulgarisation, des généralisations, rien n’est jamais noir ou blanc. Messieurs, quand je dis qu’une femme se rend inaccessible pour mieux séduire, cela peut aussi signifier que vous la gonflez, tout simplement. Je décline toute responsabilité si un mauvais comportement vous attire une bonne baffe en public.

Dans le doute, mieux vaut toujours s’abstenir, que d’adopter des comportements irrespecteux et irresponsables qui pourraient blesser des gens, vous attirer des ennuis, et que vous pourriez regretter plus tard, vu ?!

Enfin, la société dans laquelle nous vivons est un petit peu plus complexe que celle décrite plus haut, et les choses ne sont pas toujours aussi simple. Ce n’est donc pas la peine de venir geindre en disant « oui, des fois, c’est pas comme ça, etc. ». Je le sais déjà, merci.

Ceci dit, vous disposez maintenant d’une bonne base pour comprendre les mécanismes de la séduction, alors dormez sur vos deux oreilles, et à la prochaine fois :)

  1. Ceci est trés schématisé, c’est de la vulgarisation. Vous êtes prévenu. []
  2. si vous voulez bien me passer l’expression []

Stoppez les rotatives !

Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais une nouvelle fonction vient d’apparaître sur Palsambleu ! Il vous est maintenant possible d’imprimer directement les articles.

Comment faire ? Trés simplement ! Il vous suffit d’imprimer la page de l’article comme n’importe quelle page web grâce à votre navigateur (fichier > imprimer, ou ctrl + p), et votre imprimante sortira un bel article formaté noir sur blanc, avec une belle mise en page bien propre, sans fioritures qui prennent de la place et qui gâchent du papier. Plus besoin de passer par des copier/coller vers des logiciels intermédiaires.

Merci à Navo, de la bande pas dessinée pour sa proposition.

N’hésitez pas à faire des tests, et à me faire remonter toute erreur de formatage ou de mise en page que vous découvririez

Je vous rappelle que vous pouvez suggérer des améliorations ou des idées d’articles. Si vos propositions sont intéressantes, elle seront trés probablement prises en compte.

Sur ce, méfiez vous des cators, et passez de bonnes vacances !

La recette magique pour que tout le monde vous aime

J’ai croisé dans ma vie des gens qui étaient universellement aimés, appréciés, admirés, respectés, écoutés, et les autres cherchaient leur présence presque désespéremment. Je me suis toujours demandé : « Qu’est-ce qui fait la différence entre ces gens que tout le monde aime, et ceux qu’on ne peut pas blairer ? ».

Trés récemment, j’ai croisé dans ma vie certaines de ces personnes. Décidé à découvrir leur secret, j’ai suivi mes propres conseils et commencé à les observer en les prenant pour modèle. Leur contact a été trés riche en enseignements, et j’en ai beaucoup appris sur la psychologie humaine. Je pense aujourd’hui être en mesure de vous révéler une des recette les plus efficace qui soit si vous voulez être apprécié. Voulez vous l’entendre ? D’accord, mais d’abord, laissez moi vous raconter une autre histoire.

Ce qu’il ne faut pas faire

Il n’y a pas si longtemps, j’ai croisé dans le cadre professionnel une personne avec qui j’ai été amené à travailler de temps en temps. Cette personne était, je dois bien l’avouer, bien plus compétente que moi dans mon domaine. Mais dans ma vie, j’ai croisé beaucoup de personnes plus compétentes, plus intelligentes et plus douées que moi1. Ce n’était pas extraordinaire. Mais ce qui la rendait si spéciale, c’était son autre talent : celui de me faire sentir à quel point elle m’était supérieure.

Ce n’étais pas un de ces « m’a tu vu ? » qui se pavannent en frimant, et qui me font rire plus qu’autre chose. Ce n’était pas de la frime, il n’y avait aucune volonté de « se la jouer »2 derrière tout ça.

Non, c’était extrémement subtil, imperceptible consciemment. Un petit quelque chose d’indéfinissable dans le langage corporel, dans l’attitude, le ton de la voix, les mots employés, le regard. Mais au final, toute cette attitude criait « Regarde comme je suis compétent ! Je suis bien meilleur que toi ! ».

Sans vouloir jouer au psychologue de bas étage, je suis persuadé qu’elle était en fait gravement en manque de reconnaissance, et tout ce qu’elle souhaitait, même sans en avoir conscience, c’était de la considération. Conscient, et à raison, de ses qualités, son inconscient pensait sûrement qu’en la plaçant sur un piédestal, elle serait enfin admirée.

Il n’en fut rien ! A votre avis, qu’ai je ressenti pour cette personne ? De la considération ? De l’admiration ? Du respect ? Que nenni ! Je l’ai trouvé franchement antipathique. Pourquoi ? Parce qu’en s’élevant, elle me rabaissait. Elle me renvoyait à la face tous mes défauts, toutes mes imperfections.

Vous trouveriez du plaisir à côtoyer quelqu’un qui par sa seule présence vous donne l’impression d’être un minable ? Moi non plus !

Comment être aimé


Comment se faire des amis
Dale Carnegie

Pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce que si vous voulez être aimé, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. En fait, telle est la recette pour être apprécié : il faut faire exactement le contraire.

Lorsque j’ai observé les gens dont je vous parlais plus haut, ceux que tout le monde aime, j’ai remarqué qu’ils avaient une faculté absolument fabuleuse : à leur côté, je me sentais extraordinaire. Je n’avais pas l’impression qu’ils avaient quelque chose de spécial, j’avais l’impression que moi, j’avais quelque chose de spécial. Et cela rendait leur compagnie trés agréable et confortable.

Voici donc une des choses les plus importantes que j’ai jamais appris en matière de rapports humains :

(vous êtes prêts ?)

(accrochez vous !)

Si vous faites en sorte que les autres se sentent extraordinaires en votre présence, ils vous voueront une reconnaissance sans borne, et ils vous aimeront.

Je crois que cette affirmation est tellement importante que je veux la répéter encore :

Si vous faites en sorte que les autres se sentent extraordinaires en votre présence, ils vous voueront une reconnaissance sans borne, et ils vous aimeront.

Place à la pratique

Ça, c’est la théorie. Elle est trés simple à énoncer, mais comme toute théorie qui se respecte, la mise en pratique s’avère bien plus complexe. Il ne vous suffira pas d’approcher et de dire « Wow ! Tu es extraordinaire » pour mettre quelqu’un dans votre poche. Ce serait bien trop simple, et les rapports humains sont si complexes !

Voici une recette à suivre, qui devrait donner des résultats corrects :

Aimez-vous

La première étape de cette méthode est cruciale. Cela peut sembler paradoxal, mais pour être aimé des autres, il faut commencer par s’aimer soi même. Après tout, si vous même considérez que vous n’êtes pas digne de considération, comment pourrez vous en convaincre les autres ? Vous avez déjà essayé de défendre une opinion qui n’était pas la votre ? Alors vous devez savoir à quel point c’est inefficace et inutile.

Ne mettez pas la charrue avant les boeufs, et n’espérez pas trop obtenir l’estime des autres tant que vous n’aurez pas d’estime pour vous même. Votre amour-propre est regonflé ? Parfait ! Passons à l’étape suivante.

Rencontrez des gens…

Vous voulez être aimé ? Ce sera difficile si vous vivez sur une île déserte ! Cette méthode nécessite que vous passiez du temps avec des gens. De vrais personnes, en chair et en os ! Alors décollez de votre ordi, et procurez vous une vie sociale digne de ce nom (mais finissez l’article quand même).

…et aimez-les

Je crois que c’est l’étape la plus dure3, mais vous ne serez jamais aimé si vous n’aimez pas d’abord. Je sais que c’est difficile, on rencontre tant d’abrutis dans sa vie ! Mais allez ! Vous et moi ne sommes pas des modèles de perfection non plus, et puis, on est toujours le con de quelqu’un. Alors, il faut lâcher prise, se résigner à l’imperfection chronique de monsieur tout-le-monde, et accepter ses petits défauts et ses imperfections.

Et vous savez quoi ? Quand on y parvient, on se sent beaucoup mieux. On arrive alors à sentir que derrière chaque humain grognon, cynique, fainéant, manipulateur, menteur, etc. se cache souvent un être extraordinaire, qui ne demande qu’à être découvert.

Aimer les autres est un prérequis indispensable à cette méthode. Bon, ok, c’est trés difficile à réaliser, mais hé ! J’ai dit que c’était une recette magique, pas que c’était facile.

Si vous êtes arrivé jusqu’ici, vous avez fait le plus dur. Le reste n’est qu’une question de technique, et avec un peu de pratique, vous devriez y parvenir sans trop de soucis.

Intéressez vous à eux

: Étape suivante, s’intéresser aux gens. J’en ai déjà parlé dans plusieurs articles, mais je crois qu’on ne le répetera jamais assez. Cela suppose que vous développiez plusieurs facultés :

  • La curiosité de vouloir en savoir plus sur les autres, découvrir qui ils sont vraiment. Apprendre à ne plus se contenter des façades, mais considérer chaque personne comme un être unique et passionnant, qui a une histoire à raconter.
  • La franchise de mener des relations saines et basées sur la confiance et le partage, et pas sur la manipulation. Considérer les gens comme ce qu’ils sont : ni complètements bons, ni tout à fait mauvais. Reconnaître qu’on est pas soi même un modèle de perfection. Accepter de se dévoiler et de montrer aux autres ce qu’on aimerait qu’ils nous donnent.
  • La faculté d’observation qui permet d’être attentif aux autres, de remarquer des choses, de voir ce que les autres ne voient pas.
  • L’empathie, la faculté de comprendre les émotions et les états d’esprit d’autrui. De se glisser dans les chaussures d’un autre pour embrasser son point de vue.

Si vous vous intéressez sincèrement aux gens, vous allez naturellement remarquer des choses sur eux. Observez donc les particularités de leur physique, cernez leur personalité, découvrez quelles sont leurs compétences, leurs qualités et leurs défauts, mais surtout, gardez à l’esprit qu’on ne connait jamais vraiment quelqu’un.

Soyez psychologue

Vous commencez à connaître quelqu’un ? Quels sont ses points faibles ? Ses points forts ? Que désire-t-il le plus au monde ? Qu’espère-t-il et que craint-il ?

Pour que les gens se sentent bien en votre présence, il faut que vous leur donniez ce qu’ils désirent. Pour mieux comprendre, prenons le problème à l’envers. A votre avis, quelle insulte lui ferait le plus mal ?

Pour savoir quel compliment ferait le plus plaisir, devinez quelle insulte serait la plus douloureuse. Nos personalités respectives recèlent toutes des points forts et des points faibles. Si vous voulez blesser quelqu’un, il faut taper sur l’endroit le plus sensible.

Exemple, supposons que vous vouliez blesser une jolie fille. Vous pouvez tenter de la dénigrer sur son physique, mais les résultats seront médiocres. Elle sait qu’elle est jolie, il y a des tas de gens qui le lui disent régulièrement. Pour elle, vous ne serez qu’un plouc frustré qui ne sait pas s’y prendre avec les femmes.

Pour la blesser, il sera plus efficace de vous moquer de sa personalité, son esprit, etc. Note importante : Je ne suis pas en train de vous apprendre à insulter les gens, alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Le but, c’est que les gens se sentent bien prés de vous, ce n’est pas en les insultant que vous y parviendrez. Fermons la parenthèse.

Les compliments, c’est un peu la même chose. Si vous complimentez un mannequin sur son physique, vous ne lui ferez pas plaisir. Tant de gens ont déjà fait la même chose que vous ! Vous ne lui apportez rien de nouveau, rien d’intéressant. Par conséquent, elle vous dira merci poliment, et vous classera dans la catégorie « admirateur à ses pieds, gentil mais collant ».

Un bon compliment doit renforcer l’estime de soi de celui qui le reçoit. Par conséquent, il doit viser là ou l’autre doute de lui. La pommade ne fait du bien que quand elle passe sur des plaies. Ce sont toutes ces failles, tous ces doutes, que vous devrez découvrir et mettre à jour. Comme vous le voyez, il vous faudra une bonne maîtrise de la psychologie humaine, et une bonne faculté à comprendre les autres.

Complimentez


Sociologie du dragueur
Alain Soral

Nous en arrivons à la partie finale. Nous avons visé, il ne reste plus qu’à tirer. J’ai déjà expliqué le pouvoir des compliments, c’est ce que nous allons mettre en pratique ici.

L’efficacité d’un bon compliment repose essentiellement sur trois principes : 1) la justesse, 2) la franchise et 3) la subtilité.

1) Qu’est-ce que la justesse d’un compliment ? Il s’agit, comme expliqué plus haut, de tirer là où ça fait le plus de bien. Le meilleur compliment renfore l’estime de soi de sa cible, il le rend fier de lui, il le gonfle de plaisir et d’orgueil. Si vous avez bien suivi, l’étape précédente vous a déjà permis de déterminer à quel endroit viser. Passons donc à l’étape suivante.

2) Pourquoi la franchise est-elle importante ? Parce qu’il est trés difficile de feindre un compliment. En règle générale, n’essayez même pas, cela se verra. En revanche, un compliment franc et sincère ne pourra que faire plaisir. Il n’existe pas de méthode pour devenir sincère, il faut l’être, point. Si le compliment que vous vous apprêtez à lancer n’est pas sincère, abstenez vous. Ne soyez jamais complaisant, ni condescendant, ce sera considéré comme une insulte.

3) Enfin, pourquoi la subtilité est-elle si importante ? D’abord, parce qu’un compliment assené sans aucune subtilité sera reçu consciemment, et son impact sera fortement réduit. En revanche, un compliment indirect sera reçu inconsciemment, et son impact sera tout autre.

Par exemple, vous voulez complimenter quelqu’un sur ses talents de cuisinier. Si vous dites « ta cuisine est délicieuse » (discours franc et direct), le cuisinier en question va analyser votre message, en déduira que c’est un compliment, cela lui fera vaguement plaisir, et en échange, il vous répondra quelque chose comme « merci, vieux ». Suite à quoi, il se considérera comme quittes vis-à-vis de votre compliment.

En revanche, si votre hôte vous voit vous régaler et que vous lâchez subtilement quelque chose comme : « hmm… La dernière fois que j’ai aussi bien mangé c’était… C’était quand, d’ailleurs ? », sans pour autant avoir l’air de complimenter, vous envoyez un message indirect, qui sera reçu inconsciemment, et son impact sera plus fort.

Deuxième chose, il est également beaucoup plus difficile de refuser un compliment subtil par un « oh, tu sais, ce n’est pas grand chose ». Par votre subtilité, vous pourrez traverser les barrières mises en place par votre cible, et ne lui laisserez aucune chance de vous échapper.

Enfin, la subtilité permet de faire des compliments même à ceux qui vous sont supérieurs par la valeur sociale. Dans chaque interraction sociale, il existe une différence de statut tacite entre les participants. Untel sera perçu comme ayant une plus grande valeur sociale qu’Unautretel. Aux extrèmes, on trouve par exemple d’un côté le petit binoclard souffre douleur, et de l’autre la reine de la promo.

On recherche généralement la compagnie et l’approbation de ceux qui ont une valeur sociale supérieure à la sienne. Ainsi, si la reine de la promo consent à poser les yeux sur le pauvre souffre douleur, et le complimente sincèrement, ce dernier sera transporté sur un petit nuage. Mais dans la situation inverse, la reine du bal n’aura probablement que faire des louanges du souffre douleur.

Si votre valeur sociale est supérieure à celle de votre cible, votre compliment fera mouche, même s’il n’est pas trop subtil. Dans le cas contraire, un compliment trop direct pourra se retourner contre vous.

Telle est ma recette. N’oubliez pas, mieux vaut trois compliments francs, indirects et subtils qu’un seul compliment gros comme une maison. Les compliments ne passent pas forcément par les mots, ne négligez pas la puissance du langage corporel. Par exemple, quand votre interlocuteur lance une blague, ou une saillie humoristique, rire est encore le meilleur compliment. Mais n’oubliez pas : pour être apprécié, faites en sorte que votre présence soit une source de confort.

Encore une fois, connaître cette méthode ne vous rendra pas apprécié par tous, si vous ne la pratiquez pas. Alors, au boulot !

  1. Si si ! C’est possible ! []
  2. Comme disent les d’jeunes []
  3. On ne dit pas dur, on dit difficile, aurait dit ma mère []

Bilan du sixième mois

Et de 6 ! Il y a deux jour, trés exactement, était le premier demi-anniversaire de Palsambleu ! Pour marquer le coup, voici un petit bilan.

Je tiens tout d’abord à adresser un grand merci à tous les abonnés ! Comme vous pouvez le voir, le site vient de passer le cap des 300 abonnés. Ça me fait bien plaisir de voir que vous êtes de plus en plus nombreux à lire ma prose. Pour ceux qui ne seraient pas encore abonnés, je rappelle qu’il vous est possible de recevoir les articles directement chez vous, ce qui vous permettra de n’en plus rater un seul (plus de détails sur l’abonnement)

En revanche, petite déception car le nombre de visites décroit petit à petit depuis quelques temps. Après quelques recherches, il semble que je sois victime du syndrome de l »internaute en vacance » (et apparemment, je ne suis pas le seul). Mais haut les coeurs ! Voici l’été, la quille se rapproche (du moins pour moi), l’appel de la plage est fort, et ce ne sont pas quelques statistiques qui vont gâcher notre plaisir de vivre !

Je voulais revenir sur les derniers ralentissements de l’activité de publication sur Palsambleu. Cette fin d’année scolaire fut particulièrement chargée pour moi. Cela m’a laissé trés peu de temps pour l’écriture, d’autant que je travaille sur un projet de site web en ce moment. Chers lecteurs, vous serez les premiers informés de sa sortie.

Mais si elle fut chargée, elle fut également trés riche en émotions et en enseignements. Attendez vous donc à voir arriver quelques articles que j’espère vous trouverez intéressants.

Au niveau du site, le design s’est stabilisé, et il ne devrait plus bouger avant un bout de temps. A moins, bien sûr, que vous n’ayez des suggestions ?

Et puis, je vous rappelle que vous pouvez donner votre avis, et faire des suggestions sur l’orientation du site. N’oubliez pas : seuls ceux qui s’expriment peuvent faire bouger les choses, alors ne restez plus passif. Personne ne se moquera de vous parce que vous avez posté un commentaire. Merci à Cut et Ripostar qui pour le moment ont été les seuls à donner leur avis. Patience, vos suggestions ont été prises en comptes, et les articles demandés sont en préparation.

Nous en sommes maintenant à plus de quarante articles traitant de près ou de loin autour du développement personnel. Restez connecté, la liste ne fera que s’allonger. Merci à tous et à trés bientôt !

Les 4 clés du charisme

Le charisme, c’est une de ces notions qu’il est difficile de définir avec des mots, mais qu’on reconnait à coup sûr quand on la voit. Voici la définition du charisme par le wiktionnaire :

Aura indéfinissable que possède quelqu’un, souvent liée à sa prestance, qui est capable de susciter l’adhésion, la fascination d’un grand nombre de personnes.

De cette définition, je retiendrai principalement trois choses :

  1. L’aura : c’est ce petit plus, un mélange indéfinissable mais perceptible qui fait que la personne est charismatique.
  2. Capable de susciter l’adhésion : Les gens charismatiques sont ceux dont on cherche la compagnie, et qu’on a envie de suivre.
  3. De personnes : Le charisme est une compétence sociale par définition. Vous ne pouvez pas être charismatique si vous vivez sur une île déserte.

La plupart d’entre nous connaissent des gens charismatiques dans leur entourage. Ces gens sont fascinants, mais d’où vient leur charisme ? Je me suis souvent posé la question, et il m’est apparu qu’il n’existe pas une, mais plusieurs sortes de charisme, qui font appel à des compétences et des qualités légèrement différentes.

Tordons tout de suite le cou à quelques idées reçues : le charisme n’a pas grand chose à voir avec la beauté, pas plus qu’avec la richesse (ou alors, seulement la richesse intérieure). J’ai connu des gens trés beaux qui n’avaient pas un poil de charisme. Et j’ai connu des gens relativement communs qui rayonnaient. Le fait est que le charisme confère en lui même une certaine beauté.

Ça n’a pas non plus à voir avec l’autorité. Ce n’est pas parce que vous êtes le supérieur hiérarchique de centaines de personnes que vous êtes charismatiques pour autant. Ne confondez pas être charismatique et autoritaire. On se sent bien auprès des gens charismatiques, pas auprès des gens autoritaires. Le charisme est une source de pouvoir, il confère un leadership naturel. Mais le leadership découle du charisme, et non l’inverse.

Enfin, ce n’est pas une qualité innée, on ne naît pas charismatique, on le devient (même si étymologiquement, « charisme » signifie « don », « qualité »).

C’est donc une bonne nouvelle : même si vous n’êtes pas charismatiques, vous pouvez apprendre à le devenir. Ce qu’il faut savoir, c’est que le charisme est une qualité qui découle de beaucoup d’autres. Par conséquent, il faut un gros travail de développement personnel avant de devenir charismatique.

À l’inverse, si vous êtes un adepte du développement personnel, votre charisme progressera automatiquement, à mesure que vous gagnerez en cohérence intérieure, en confiance en vous et en sérénité.

Pour vous aider dans vos recherches, voici les 4 principales qualités, à mon avis, qu’il vous faudra développer :

Développez votre force intérieure


L'étoffe des leaders
Stephen R. Covey

Tous les gens charismatiques que j’ai rencontré présentaient cette caractéristique : une personalité forte. Cela ne signifie pas qu’il étaient colériques, têtus, et râlaient après tout le monde. Cela signifie que leurs limites étaient bien définies, qu’ils savaient ce qu’ils voulaient et où ils allaient, et qu’on savait toujours à quoi s’attendre avec eux.

Si vous êtes charismatiques, vous avez des opinions fermes, parce que vous y avez réfléchi longuement, et êtes prêt à les défendre parce que vous êtes convaincu qu’elles en valent la peine. Cela ne signifie pas que vous ne changez jamais d’avis par principe, mais que vous n’adoptez pas une idée sans y avoir pensé avant.

Vous avez des principes forts, que vous suivez en toutes circonstances. Vous savez ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, vous connaissez vos limites, ce que vous êtes prêt à faire ou à ne pas faire, et il est par conséquent difficile de vous faire changer d’avis. Vous savez dire non quand il le faut, sans pour autant froisser votre interlocuteur.

Comme vous ne doutez pas de vous, vous ne ressentez pas le besoin de protéger à tout prix votre petit amour propre. Par conséquent, vous n’êtes ni borné ni têtu, vous n’avez pas non plus peur de changer d’avis si vous constatez que vous êtes dans l’erreur, ni d’avouer vos petites imperfections, sans pour autant vous autodévaluer. Vous acceptez les critiques et n’avez pas peur de vous remettre en question.

Votre cohérence intérieure vous permet d’agir conformément à vos principes et à vos valeurs. Vous n’avez pas peur de vous mettre en danger pour obtenir ce que vous désirez, parce que vous avez confiance en votre faculté de retomber sur vos pattes. Vous vivez donc sereinement dans la certitude d’être dans le droit chemin. Vous agissez conformément à vos pensées, et vous acquérez petit à petit une réputation de fiabilité et de crédibilité.

Votre confiance en vous vous permet de ne pas rechercher sans cesse la validation de vos actes par autrui, mais plutôt à l’intérieur de vous. Cette force intérieure vous permet de devenir proactif et de prendre des initiatives. Quand les autres restent indécis, vous êtes capable de décider pour eux. Cette faculté de décider par vous même vous conférera un leadership naturel, et vous entraînerez facilement ceux qui sont moins sûrs d’eux.

Vous êtes de fait une personne de confiance, puisque vous ne donnez pas votre parole ni ne faites de promesses à la légère. Vous arrivez à l’heure à vos rendez vous, et tenez vos engagements. Comme vous êtes ferme dans vos opinions et dans vos décisions, les autres savent que vous êtes fiable, qu’ils peuvent s’appuyer sur vous et vous faire confiance.

L’autre conséquence, c’est qu’on écoute vos paroles, puisqu’on sait que vous ne parlez pas en l’air. Il vous est donc plus facile de faire prendre en compte votre opinion.

Améliorez votre visibilité


Dressing the man: Mastering the Art of Permanent Fashion
Alan Flusser

J’ai déjà rencontré des gens qui étaient de vrais fantômes. Bien qu’ayant passé quelques minutes en leur compagnie, j’étais à peine capable de me remémorer leur visage. Ils étaient absolument transparents, ne laissaient aucune trace dans l’esprit de ceux qu’ils croisaient, et c’est à peine si on les remarquait.

Chez de trés rares personnes, ça en devenait presque surnaturel. Ils venaient, repartaient, et personne ne les avait même remarqué. C’étaient les anti-charismatiques par excellence. J’avoue que ce type de compétences peut parfois être utile (comme en classe, lorsque le prof cherche quelqu’un pour aller au tableau), mais ce n’est pas ce qui nous intéresse ici.

Si vous voulez du charisme, il vous faudra de l’aisance relationnelle, et surtout de la présence. Vous ne pouvez pas rester dans un coin en espérant qu’on remarquera votre beauté intérieure, ça ne marchera pas. Montrez vous ! Il faut qu’on vous remarque, que vous soyez visible. Dans les soirées, il y a celui qui observe, et celui qui est observé. Devenez donc celui là.

En devenant plus visible, vous marquerez les esprits à plusieurs niveaux. Supposons que vous fassiez montre d’une grande visibilité au cours d’une soirée ou vous ne connaissez pas tout le monde. D’abord, il vous sera plus facile de nouer de nouvelles relations : les gens recherchent la compagnie de ceux qui ont une grande aisance sociale1 Ensuite, quand les gens repenseront à cette soirée, ils repenseront aussi à vous. Vous aurez donc marqué leur mémoire, c’est pas génial, ça ?!

Comment accroitre votre visibilité ? Ce n’est pas si compliqué, croyez moi. N’hésitez pas à utiliser tous les sens à votre disposition. Pour vous faire voir, soyez dynamique, déplacez vous, ayez l’air sûr de vous, et adoptez un style vestimentaire qui vous est propre. Faites des choses, soyez celui qui danse comme un Dieu, ou fait de la magie.

Pour être entendu, parlez haut, et même parlez tout court. Prenez part active à une conversation, et n’ayez pas peur de parler. Lancez des sujets, racontez des choses intéressantes, des anecdotes amusantes, valorisez vous en racontant vos exploits (mais faites le de manière subtile, pour ne pas passer pour un gros lourd). N’hésitez pas à utiliser une voix forte, pour être entendu (toujours sans en abuser, bien entendu).

Ne négligez pas les sensations kinesthésiques, touchez les gens sur le dos, l’épaule, la main, le bras, etc. Un simple contact par-ci par-là fera des miracles, notamment en matière de séduction. N’oubliez pas que les contacts corporels sont des signaux trés puissants. Utilisez les à bon escient.

Pour vous faire sentir, vous pourriez peut-être utiliser un léger parfum ? Et pour le goût…. Bon, là, je vous laisse le soin de trouver des idées :)

Quelques techniques relativement simples vous permettront d’accroitre votre visibilité de manière impressionnante. Commencez par être réellement présent. Cessez de planer, redescendez sur terre, et soyez à ce que vous faites. Concentrez vous sur la conversation en cours, focalisez vous sur le moment présent. Si vous flottez, les gens s’en aperceveront, et si vous donnez l’air de ne pas vous intéresser, vous n’intéresserez pas.

Entraînez vous à appeler les gens par leur nom, vous marquerez leur esprit et leur mémoire. C’est une méthode qui ne coûte qu’un petit effort de mémoire, et qui donne des résultats spéctaculaires. De plus, retenir le nom d’une personne vous forcera à vous concentrer et à vous intéresser à elle.

Développez un style vestimentaire bien à vous. Cela ne signifie pas qu’il faille devenir une fashion victim, mais vous devez prendre conscience que votre apparence véhicule un message, et que les gens se font une opinion sur vous en 30 secondes. Vous n’y pouvez rien, alors acceptez le, et prenez le temps de soigner votre apparence.

Travaillez votre contact visuel, jusqu’à obtenir un regard franc et amical. N’ayez pas peur de regarder les gens dans les yeux (sans les fixer au point de les mettre mal à l’aise). Un regard fuyant et timoré est le meilleur moyen pour devenir invisible.

Accroitre votre visibilité aura un autre effet : vous serez soumis à une pression sociale plus forte, c’est à dire que vous deviendrez sans doute la cible de commentaires, et serez plus souvent jugés que d’autres. Restez confiant ! Si vous montrez que vous êtes à l’aise avec ça, vous prouverez que vous avez l’habitude d’être regardé, et votre charisme montera en flèche.

Intéressez vous aux autres


Comment se faire des amis
Dale Carnegie

Ce point est extrèmement important, et trop souvent négligé. Même si vous parvenez à développer tous les autres points cités ici, si vous oubliez de vous intéresser sincèrement aux autres, vous entretiendrez peut-être l’illusion quelques minutes, mais vous finirez par être catalogué comme le boulet de service.

J’ai déjà discuté avec des gens qui étaient parfaitement à l’aise en société, avaient des choses intéressantes à raconter, mais qui ne m’ont pas posé la moindre petite question pour savoir qui j’étais, ce que je faisais, quels étaient mes projets, mes passions, etc. Bref ! Qui ne s’intéressaient pas à moi. Savez vous quel effet cela m’a fait ? Et bien, un effet foncièrement désagréable.

J’ai éprouvé un malaise, presque du ressentiment vis à vis de ces gens si égoistes. À première vue, ils paraissaient trés agréables, mais plus le temps passait, plus mon malaise grandissait. Ma seule envie était de prendre le large, et ma seule activité, dans cette relation sociale, se bornait à chercher un prétexte pour partir.

J’ai également rencontré des gens qui avaient un immense talent pour montrer à quel point ils étaient doués. En les croisant, je me disais « Wow ! Cette personne est intelligente / compétente / douée / etc. ! » Mais ces personnes m’ont surtout laissé un goût amer dans la bouche, et pas du tout l’envie de passer du temps avec eux.

En revanche, j’ai déjà croisé quelques personnes trés charismatiques, et leur talent était tout autre : avec elles, je me sentais intelligent / compétent / doué / etc. En fait, c’était incroyable de constater à quel point leur contact était agréable, parce qu’elles me renvoyaient ce qu’il y avait de meilleur en moi.

Ce n’était absolument pas de la flatterie, ni de la complaisance. Simplement, ils remarquaient mes plus grandes qualités, et mentionnaient trés subtilement à quel point elles leurs plaisaient.

Récapitulons donc. Le premier point, c’est de s’intéresser sincèrement aux autres. Sincèrement signifie que vous ne pourrez pas faire illusion, à moins d’être un trés grand acteur, et de jouer 24h/24, 7j/7. Acceptez les autres tels qu’ils sont, avec leurs qualités et leurs défauts, et sachez que tout le monde à quelque chose d’intéressant à raconter. Les gens sont intéressants. Si vous ne vous sentez pas intéressé, c’est de votre faute, alors faites un effort.

Soyez sincèrement curieux. Posez des questions sur la vie des autres, leurs passions, leurs projets, leurs rêves, leurs activités, leur métier, leur famille, leurs états d’âmes. Il est trés important de pratiquer une écoute active : soyez attentif et compatissant. Même si la conversation ne semble être qu’un échange de banalités, faites l’effort d’en retenir le contenu principal. Si quelqu’un vous explique un aspect de son métier, ce n’est pas pour que vous l’oubliiez au bout de quelques minutes. S’il vous demandez à quelqu’un s’il est marié, ou s’il a des enfants, vous devrez vous en souvenir pour lui demander des nouvelles de sa famille la prochaine fois que vous le rencontrererez

Ensuite, vous devez faire en sorte que les gens se sentent bien avec vous. Qu’ils se sentent important à votre contact. C’est une compétence trés rare, je ne l’ai rencontré que chez une poignée de personne au cours de ma vie. Elle réclame beaucoup de subtilité, et est difficile à acquérir, mais les effets sont sidérants. En fait, ce n’est ni plus ni moins qu’une manière trés spéciale de faire de compliments. Comment s’y prendre ? Ce sera le sujet d’un prochain article détaillé ;)

Soyez visionnaire


La huitième habitude
Stephen R. Covey

Avez vous déjà essayé de parler en public sur un sujet que vous ne maîtrisiez pas ? Les résultats ont sans doute été assez décevants, non ? Mais avez vous déjà parlé de votre plus grande passion ? De quelque chose qui était réellement important pour vous ? D’un sujet que vous maîtrisiez sur le bout des doigts, dont vous connaissiez les moindres détails ? D’un sujet qui vous emballait, qui vous exaltait, vous transportait ? Je parierai que les réactions furent meilleures.

La passion peut transformer n’importe qui en un Cyrano, dissertant sur son sujet avec une maestria telle qu’il est impossible de ne pas être emballé. Lors d’une conférence, l’orateur le plus intéressant est toujours celui qui est intéressé par ce dont il parle. Cela se sait, parce que cela se sent.

Que vous devisiez sur les timbres, votre collection d’insectes ou vos vacances au ski, du moment que votre sujet vous passionne vraiment, vous parviendrez à entraîner votre auditoire. Un orateur passionné communique une vie incroyable à son sujet, et dégage une énergie puissante qui rayonne autour de lui.

La passion est un excellent moyen de booster son charisme, parce qu’elle confère de la puissance, elle est capable de transformer une personne timide en interlocuteur exaltant. Celui qui est passionné, parce qu’il est extremement intéressé, prend toute l’apparence de quelqu’un d’extremement intéressant, et c’est pourquoi il est capable d’attirer les foules.

Mais plus que la passion, c’est la vision qui confère le plus de charisme. Pensez aux hommes politiques qui haranguent les foules en promettant un monde meilleur. Ce sont leurs visions passionnées et leur faculté à les partager qui ont donné tant de pouvoir à Gandhi et Bill Gates qui, à la base, étaient des hommes somme toute trés communs.

L’aisance relationnelle, la personalité, et même le charisme ne sont que des moyens. Mais la vision est une fin. Des moyens sans fins ne mènent nulle part, et développer son charisme sans avoir de vision, c’est un peu comme sortir la Grosse Bertha pour tuer une mite2.

Vous seriez sûrement surpris de connaître le nombre réel de personnes qui ont des projets à long terme (plus d’1 ou 2 ans). Ça ne fait pas beaucoup. Les gens sont attirés pas les visionnaires, parce qu’ils donnent un sens à leur existence. Ils leur épargne la peine de concevoir leurs propres projets, et leurs fournissent des buts dans la vie.

Si vous avez des projets, que vous êtes prêt à les partager, et savez les « vendre », si vous êtes capable de faire appel à l’imaginaire des gens pour leur prédire ce qu’ils désirent le plus, vous détiendrez sur eux un pouvoir fabuleux, et les effets pour votre charisme seront extraordinaire. Vous deviendrez un leader, quelqu’un qu’on a envie de suivre, qu’on écoute, et qu’on admire.

Le charisme, c’est un mélange de tout ça

Pour détenir du charisme, il faut un mélange de tous ces éléments. Si vous avez confiance en vous mais que vous ne vous intéressez pas aux autres, ou si vous avez une vision mais êtes incapable de communiquer, vous ne deviendrez pas charismatique.

Vous voulez devenir celui qu’on admire, qu’on écoute, qu’on respecte, et dont on recherche la compagnie ? Et bien, au boulot !

  1. à supposer que vous soyez visible pour de bonnes raisons. Si vous vous faites remarquer parce que vous êtes bourré et vomissez partout, ça ne marchera pas. []
  2. J’ai emprunté cette expression à un pote, finissez vite de la lire que je puisse la lui rendre, merci []

Managers : le guide du bon sens (ou comment motiver ses employés sans augmenter leurs salaires)

Ce n’est un secret pour personne, le manque de bon sens est source de bien des problèmes dans le monde. Et ceci est particulièrement vrai dans le monde de l’entreprise. Pertes de temps en réunions interminables, licenciements alors que l’entreprise réalise des bénéfices, dépense d’immenses ressources humaines pour élaborer des définitions de mission vaseuses, immédiatement archivées dans des cartons poussiéreux, ou pour restructurer, réorganiser ou réengineerer tout et n’importe quoi.

Le principe de Dilbert

Dans le monde du travail, les contradictions ne se comptent plus. Pour améliorer la productivité des employés, on leur colle un contrôle qualité tous les deux jours, et on organise des réunions de quatre heures pour découvrir pourquoi la démotivation gagne les troupes.

Si quelqu’un a su témoigner de cet état de fait, c’est bien Scott Adams, le génial créateur de Dilbert, une BD dénonçant de façon hautement cynique, caustique et satirique la vie d’un employé de bureau moyen dans une grande multinationale. Si vous ne connaissez pas, je vous recommande chaudement de lire ces BDs, vous les trouverez dans toute bibliothèque qui se respecte.

Scott Adams à également écrit un livre, le principe de Dilbert, dans laquelle il analyse à sa sauce le monde de l’entreprise.

Et le plus intéressant, c’est que Scott Adams ne fait pas que critiquer. Dans le dernier chapitre de son livre, il décrit le modèle de l’entreprise parfaite selon lui : A6HD, pour À 6 Heures Dehors !

L’entreprise parfaite

Et bien, quelles sont les caractéristiques principales de cette fameuse entreprise ? Pour Scott (Oui, je l’appelle Scott tout court, parce que c’est moins long), c’est une entreprise qui sait faire la différence entre ce qui est essentiel, et ce qui ne l’est pas. Et qu’est ce qui est essentiel, dans une entreprise ? Toujours d’après Scott, deux choses : de bons produits1, et des employés efficaces.

À première vue, cette observation paraît d’une évidence désarmante. Il est d’autant plus consternant de constater qu’elle est complètement occultée par certains managers et dirigeants, qui investissent des ressources considérables pour des résultats négligeables à court terme, et parfois même pénalisants pour l’entreprise à long terme.

Pour Scott, toute tâche qui permet d’améliorer le produit ou l’efficacité des employés est une bonne chose. Toute autre tâche est futile et se traduira à long terme par une perte de profits.

Voici quelques exemples de telles activités :

  • Développer de nouvelles procédures
  • Réunir les dirigeants pour écrire une nouvelle politique d’entreprise
  • Les sytèmes de suggestions
  • Remanier le système de paiement des salariés
  • ISO-9000
  • Organiser des équipes qualités
  • Rédaction de définitions de missions et déclarations de visions

Pour Scott, même si chaque activité prise individuellement est justifiable par les meilleurs arguments du monde, au final, elle n’améliore que trés rarement l’efficacité. Et elles sont la plupart du temps inutiles si les produits sont bons, et les salariés efficaces.

Mettre en place un système de suggestion ne sert pas à grand chose quand les salariés sont motivés : ils proposeront d’eux mêmes des améliorations. Et la budgétisation est beaucoup plus simple, quand on a un bon produit qui permet de faire des bénéfices.

Le manager avisé saura donc mettre l’accessoire de côté pour se focaliser sur l’essentiel : les employés et les produits.

Une entreprise saine repose sur des salariés efficaces

L’employé est le fondement de l’entreprise. Des employés motivés et créatifs sont inestimables, et leur productivité est immense. L’essence même de la tâche du manager est donc de conserver intacte la bonne humeur des employés.

La théorie de Scott Adams repose en grande partie sur les hypothèses suivantes :

  • Les gens sont de bonne volonté par nature, et heureux par défaut.
  • Personne n’aime travailler, et il existe un niveau de bonheur maximal que l’on peut tirer de son boulot.

    Le travail est une chose fondamentalement désagréable par rapport aux autres choix possibles, et c’est la raison pour laquelle il faut le rémunérer.
    Scott Adams

Bien sûr, il y a des gens qui apprécient leur emploi. C’est même une condition importante du bonheur. Mais réfléchissez serieusement : si le travail n’était pas nécessaire pour vivre, combien conserveraient leur emploi ?

Par conséquent, l’entreprise ne peut pas faire grand chose pour améliorer le bien être de ses employés. En revanche, elle peut faire beaucoup de choses pour l’annihiler. La mission du manager consiste donc essentiellement à fournir aux employés des objectifs à atteindre, des ressources pour y parvenir, et à s’écarter du chemin.

La première mesure à prendre, pour Scott Adams, c’est de s’assurer que tout le monde puisse quitter les lieux à 18h tapantes2 . C’est un principe d’une telle importance qu’il a même donné son nom à l’entreprise : A6HD.

Si on part du principe que personne n’aime travailler, permettre aux employés de rentrer chez eux suffisamment tôt pour avoir une vie personnelle et familiale épanouissante est encore le meilleur moyen d’assurer leur satisfaction.

Revoir l’emploi du temps

Time Spiral
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La plupart des managers et travailleurs imaginent qu’ils pénètrent dans un monde à part, un peu hors du temps, dés qu’ils passent la porte de l’entreprise. Ils pensent que la vie professionnelle ne devrait pas influencer la vie personnelle, et vice-versa. C’est une pensée dangereuse d’une part, et fausse de toutes façons.

La vie est un tout indivisible, et la compartimenter à outrance ne pourra que générer un malaise, dont les premiers symptomes sont les fameux « Pff ! J’ai l’impression de sacrifier ma vie de famille à mon travail » et « Avec cet enfant, je vais devoir abandonner mon emploi ».

Les dirigeants feraient bien de ne pas oublier que leurs employés ont une vie de famille. Ils travaillent pour vivre, et pas l’inverse. Et il est dangereusement utopique de penser qu’un employé est une sorte de machine lobotomisée investie à 100% pour son entreprise entre 9h et 18h. Tout le monde à des soucis, et jusqu’à preuve du contraire, il n’est pas possible de les enlever comme on enlève son manteau, pour les laisser accrochés à l’entrée du bureau.

Il faut aussi savoir qu’on est productif que quelques heures par jours (et encore, pour les plus motivés). Ceux qui s’imaginent améliorer la productivité en augmentant la durée de travail ne sont rien d’autres que de doux rêveurs au manque de bon sens flagrant.

Au contraire, compresser les activités productives pour qu’elles prennent le moins de temps possible augmente leur intérêt, et rendra le salarié plus productif. Imaginez un employé qui sait qu’il ne lui reste plus grand chose à faire pour atteindre ses objectifs de la journée, et qui doit patienter encore 4h avant de pouvoir quitter les lieux. Croyez vous réellement qu’il abattra plus de travail de sa propre initiative ?

Certains besogneux le feront peut-être, mais la plupart (dont moi) ne feront qu’étaler pour « tenir » jusqu’à la quille. Au passage, ils verront leur motivation et leur intérêt fondre comme neige au soleil, et en profiteront pour surfer sur des sites de glandeurs, ou aller discuter avec leurs collègues, avec un effet boule de neige devastateur pour la productivité.

Imaginez maintenant que ce même employé sache qu’il pourra partir lorsqu’il aura atteint son objectif, quand bien même il ne serait que 16h30. Il y a fort à parier qu’il mettra la meilleure volonté du monde à abattre la besogne le plus rapidement possible.

Il faut donc cesser de faire une fixette sur l’horloge, sous prétexte que les salariés sont payés à l’heure. Un peu de souplesse ne fera pas de mal, et pourrait au contraire avoir des effets bénéfiques pour tout le monde.

Supprimer les obstacles et fournir les ressources

Il est surprenant de voir à quel point des gens motivés sont productifs, ce qui est, si je ne m’abuse, bénéfique pour l’entreprise. Un manager pourvu d’un minimum de bon sens saura donc qu’il est promordial de maintenir une ambiance de travail bon enfant, et de préserver la bonne humeur des employés.

Pour ce faire, sa tâche consistera essentiellement à débarrasser les employés des obstacles à leur travail, et à leur fournir les ressouces nécessaires pour atteindre leurs objectifs.

Si vous êtes manager, voici quelques exemples de points à considérer :

  • Assouplir les emplois du temps : Certaines personnes ont des contraintes. L’exemple le plus flagrant, c’est celui de la mère qui doit conduire ou ramener ses enfants de l’école. Au lieu de râler et de réprimander l’employé qui arrive toujours 20 minutes en retard, il sera bien plus productif de convenir avec lui d’un arrangement pour assouplir son emploi du temps. Vous l’allégerez alors d’une source de stress, et il y a fort à parier que sa reconnaissance améliorera sa loyauté et sa motivation.
  • Éliminer les sales cons ! : Dans l’entreprise, rien ne plombe plus rapidement une ambiance qu’un sale con qui pense que la diplomatie est un pays d’ex-URSS. Rien n’entrave plus la productivité des bons salariés qu’un sale con qui a érigé la mauvaise foie et la mauvaise volonté au rang d’art de vivre. Fuyez à tout prix ce genre de personne !

    Parfois, il arrive que les sales cons détiennent des compétences vitales pour l’entreprise. Ils deviennent alors indéboulonnables, et continuent d’entraver le travail des autres et de pourrir l’ambiance en toute impunité. En tant que manager, ne laissez pas passer ça !

    Même si les compétences du sale con sont intéressantes, débarrassez vous en le plus rapidement possible. Si vous faites l’erreur de le garder, vous vous en mordrez les doigts, tôt ou tard.

    Le meilleur moyen de virer les sales cons, c’est encore de ne pas les embaucher. Au lieu de vous focaliser sur le savoir-faire, prêtez tout particulièrement attention au savoir-être, et écartez systématiquement les impulsifs, ceux qui n’acceptent pas la critique, ne savent pas gérer leurs émotions, ni régler leurs problèmes par des moyens pacifiques.

  • Lâcher du lest sur l’évaluation : Il existe un phénomène psychologique intéressant qui fait que souvent, les gens se comportent de la manière dont on les traite. C’est à dire que si vous parlez à vos ados comme à des bébés, vous avez peu de chance de les voir devenir responsable.

    De même, si vous passez votre temps à surveiller vos employés pour vérifier que le travail est fait, si vous ne les traitez pas comme des gens de confiance mais comme des truands potentiels, ils réagiront en devenant effectivement moins dignes de confiance. Ils seront moins impliqués, moins loyaux, et profiteront de la moindre occasion pour glander activement.

    Mais si vous allégez les procédures d’évaluation, si vous décidez de leur faire confiance, vous les engagez à se comporter de manière responsable et à travailler serieusement.

  • Alléger les procédures : Tout le monde ne travaille pas de la même façon. Des procédures trop strictes et artificielles à propos de tout et n’importe quoi facilitent certes l’encadrement, mais entravent la productivité. Un employé qui remplit de la paperasse ne travaille pas. Réduisez les procédures au minimum, quitte à laisser un peu de place à l’informel, pour permettre à l’employé de s’attaquer à la seule tâche utile pour vous : travailler.
  • Laisser le choix des outils de travail : Si un employé effectue son travail correctement avec son propre ordinateur, ses propres techniques, ses propres méthodes, ses propres outils, pourquoi lui imposer les votres ?

    Vous ne ferez que le ralentir en lui infligeant un apprentissage dont il se serait bien passé, et vous déclencherez un phénomène psychologique appelé la résistance au changement. Tant que cela n’a pas d’influence négative sur son travail, laissez le libre d’employer les moyens qu’il veut pour atteindre ses objectifs

  • Compétences, connaissances et formation : Un job ou l’on apprend plus rien est terriblement démotivant. Chaque employé devrait apprendre une choses chaque jour, et faciliter l’accès aux nouvelles compétences sera bénéfique pour tout le monde (y compris vous).

    D’une part, chacun sera plus motivé par un job enrichissant, et d’autre part, cette ouverture encouragera la créativité.

    En tant que manager, vous devriez appuyer les demandes de formation de vos employés, même si elles sont un peu « hors sujet ». Vous pouvez également encourager le partage des connaissances entre vos employés (Scott propose même d’inclure « transfert de compétences » dans tous les intitulés de postes), et laisser en libre service des journaux et magazines spécialisés.

  • Couper court aux réunions : Les réunions interminables sont souvent citées comme la principale perte de temps dans l’entreprise. N’organisez pas de réunion si ce n’est pas nécessaire, n’y conviez personne s’il n’y est pas indispensable, et définissez un ordre du jour clair et précis, avec des crénaux horaires fixes réservés à chaque point.

    N’hésitez pas à interrompre poliment mais fermement quelqu’un qui deviserait trop longtemps sans en venir au fait. Rappelez que les échéances sont fixes, et ne peuvent être repoussées. Rappelez la récompense pour tout le monde : A5HD :)

  • Le café, les pauses, l’habillement, et autres futilités : Ne soyez pas trop strict sur les détails. Lâchez un peu de lest, et laissez chacun s’habiller comme il veut, du moment que ça ne gêne pas son travail ni celui des autres.

    Laissez une cafetière en libre service, au lieu de chercher à faire des bénéfices même sur les pauses des employés. D’ailleurs, n’oubliez pas que les pauses sont essentielles. Je me répète : cessez de faire une fixette sur l’horaire. Un employé avec un objectif précis, une échance claire, et les ressources nécessaires à sa disposition travaillera sérieusement si vous lui faites confiance et ne vous tenez pas derrière son dos pour espionner tous ses faits et gestes.

J’espère que vous aurez compris qu’en matière de management et de gestion d’entreprise, le bon sens est une compétence essentielle. Négliger son importance pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le moral et la productivité des employés, et à long terme pour la réussite de l’entreprise. Alors, si vous êtes manager, vous savez ce qu’il vous reste à faire : lisez Dilbert ;)

  1. produit au sens large : produit, service, livraison, relation client, etc. []
  2. Ce principe est à adapter, toutes les cultures n’appliquent pas les mêmes horaires de travail. En France, il serait bon de rebaptiser le concept « A5HD » []