Monthly Archives: mars 2007

Mentir sans se faire repérer

Dans un article récent, j’ai expliqué comment démasquer les menteurs. Et bien aujourd’hui, comme promis, nous allons apprendre à mentir sans être repéré.

Comme expliqué dans l’article susmentionné, bien mentir n’est pas chose aisée. Il ne s’agit pas que d’une question de mots. Un bon mensonge bien crédible suppose un discours cohérent et préparé, une maîtrise de soi, une connaissance de sa propre gestuelle, autant d’éléments difficiles à acquérir.

Les types de mensonge

On distingue communément plusieurs types de mensonges. Dans l’article précédent, j’avais parlé du mensonge social, à but altruiste et résultant de bonnes intentions. En revanche, certains mensonges sont plus pernicieux, ils visent clairement à nuire à autrui (escroquerie, etc.). Enfin, on trouve des mensonges égoistes, utilisés par leurs auteurs pour leur conférer un quelconque avantage, pour valoriser leur image, ou pour éviter une punition.

Comme toute personne à peu près normalement constituée vivant en société, j’utilise régulièrement la forme sociale du mensonge. Il n’y a généralement pas besoin d’entraînement pour mentir de cette façon, car il s’agit d’une pratique communément admise, et qui ne représente pas quelque chose de mal en soi (nonobstant quelques débats philosophiques sur lesquels nous passeront).

En revanche, je dois avouer que mon éthique personnelle m’interdit le mensonge pernicieux. Plus précisément, j’ajouterai que nuire à autrui de cette façon n’apporte jamais rien de bon en définitive, que cette pratique n’est pas intelligente, et par conséquent inutile.

Il reste donc la troisième forme, le mensonge égoiste. Ici, le cas est plus complexe, puisqu’il s’agit d’obtenir fallacieusement un avantage personnel, sans toutefois nuire à autrui. Je ne compte absolument pas me lancer dans un débat éthique aujourd’hui, ce n’est pas le but de l’article. Mais il faut bien reconnaître que dans certains cas, un léger mensonge finement placé peut grandement simplifier la vie, non ?

Pourquoi mentir ?

Allez, nous sommes entre nous, vous pouvez l’avouer : est-ce que vous n’avez jamais affirmé à votre patron que vous êtiez en retard parce que le bus n’était pas passé, ou parce que votre voiture avait refusé de démarrer, alors que vous aviez tout simplement oublié de vous lever ? Est-ce que vous n’avez jamais prétendu à votre partenaire que le magasin était en rupture, alors que vous aviez tout simplement oublié la date de son anniversaire ? Alors ?

Il est des cas ou un petit mensonge ne fait rien de mal, et peut nous tirer de situations trés délicates. Parfois, la vérité apporterait tellement de complications, une petite entorse à la vérité résoudrait tellement de problèmes qu’il est bien difficile de resister à la tentation.

Seulement voilà ! Peut-être votre partenaire ou votre patron lisent-ils Palsambleu ? Auquel cas, ils n’auront pas manqué de parcourir l’article sur les techniques pour repérer les menteurs, et sont par conséquent devenus de véritables détecteurs de mensonge ;) .

Mais pas de panique ! Car pour rétablir l’équilibre des forces, voici en retour quelques conseils pour apprendre à mentir sans être détecté :) !

Cacher son langage corporel


Je sais que vous mentez
Paul Ekman

Si vous avez lu l’article dont je vous parle depuis tout à l’heure (bon, ok, si vous insistez, je vous remets le lien, mais c’est la dernière fois !), vous savez que les menteurs sont trop souvent trahis par leur langage corporel. L’intention de tromper autrui s’accompagne généralement de signaux significatifs plus ou moins marqués, qui sont autant d’indices risquant de vous trahir.

Pour être convainquant, le menteur doit donc éviter à tout prix de laisser traîner ces signes, sous peine d’être rapidement démasqué. Pour ce faire, plusieurs solutions sont à votre disposition. Vous pouvez soit apprendre à contrôler vos gestes pour ne plus le laisser s’exprimer sans votre accord, soit vous arranger pour masquer votre langage corporel à la vue de votre interlocuteur.

A long terme, la meilleure méthode est la première. Vous allez devoir en apprendre beaucoup sur vous même pour parvenir à maîtriser vos émotions et votre corps. Vous détiendrez alors un énorme avantage, et pourrez mentir à loisir sans crainte d’être démasqué. Toutefois, ce type de compétence ne peut s’acquérir qu’avec beaucoup de travail. De plus, c’est peut-être beaucoup de travail si vous ne mentez qu’occasionnellement.

La deuxième méthode est plus pratique, en ce sens où elle peut servir de manière ocasionnelle. Elle sera donc bien suffisante pour vos menus mensonges. Bien évidemment, il se pourrait que vous tombiez sur des situations ou elle ne peut être appliquée, et là, vous risquez d’avoir des problèmes. Quoi qu’il en soit, voici quelques techniques pour parvenir à vos fins :

  • Utilisez le téléphone : Les technologies de l’information ont ceci de merveilleux pour le menteur qu’elles lui permettent de rester à distance. Si vous avez un mensonge à faire avaler, faites le donc par téléphone. Ainsi, personne ne pourra voir si vous vous dandinez frénétiquement d’un pied sur l’autre. L’autre avantage, c’est que vous éprouverez tout simplement moins de scrupules à mentir à quelqu’un si cette personne n’est pas en face de vous, et le mensonge sortira d’autant plus facilement.
  • Mentez par email : Le téléphone a encore un inconvéniant : votre voix peut vous trahir. Si votre discours est entrecoupé de trémolos, si vous hésitez, cherchez vos mots, bagayez, ce sera louche. Dans ce cas, un email pourra vous tirer d’affaire. Ainsi, vous aurez tout le temps de formuler vos phrases correctement, et vous ne risquez pas de vous empêtrer. Bon, l’ennui, c’est que vous ne pouvez pas envoyer d’email à votre conjoint pour lui expliquer pourquoi vous n’avez pas trouvé de cadeau d’anniversaire. Il y a des moments ou l’on ne peut éviter le face-à-face.
  • Ne mentez jamais à une femme en face ! : Messieurs, ceci est pour vous. Sachez que les femmes sont en général trés douées pour lire le langage corporel. Elles disposent d’un sixième sens, ont des yeux derrière la tête, et vous perceront trés vite à jour si vous n’êtes pas un menteur surentraîné.

    Si vous avez le choix, préférez toujours mentir à un homme, bien moins perspicace en général. Le corollaire de ceci, mesdames, c’est que vous pouvez débiter les pires mensonges à un représentant du sexe masculin, il ne se rendra le plus souvent compte de rien, le pauvre :)

  • Trouvez une occupation : Préférez prononcer votre mensonge pendant que votre corps est occupé à autre chose. Par exemple, pendant que vous déménagez de lourds cartons, ou quand vous bricolez, cuisinez, conduisez, ou que sais-je encore. Ainsi, les signaux parasites que votre corps pourrait envoyer seront bloqués.

    Faites tout particulièrement attention à vos main. Ne les laissez pas se balader partout, elles vont vous trahir. Donnez leur quelque chose à faire, ou à défaut, glissez les dans vos poches ou derrrière votre dos.

Maîtriser ses émotions


Influence & Manipulation
Robert Cialdini

Vous préférez la technique du self-control ? C’est tout à votre honneur. Mais n’oubliez pas qu’atteindre une bonne maîtrise de soi est une tâche ardue, qui nécessite beaucoup de travail. En fait, un article au complet ne suffirait pas à couvrir le sujet. Si vous désirez apprendre à maîtriser vos émotions, pour éviter de souffrir du syndrome du « je-rougis-je-bagaye-je-suis-grillé », voici quand même quelques principes de base :

  • Entraînez vous : La maitrise de soi s’acquiert, et comme pour n’importe quelle compétence, plus vous pratiquez, meilleur vous devenez. Commencez donc par quelques petits mensonge de-ci de-là, choisissez quelque chose d’innocent, qui ne provoquera pas de forte réaction psychologique chez vous. Ainsi, vous aller vous habituer petit à petit à la simple idée de mentir. Ensuite, vous pourrez passer progressivement à quelque chose de plus conséquent.
  • Connaissez vos propres réactions : La conscience de soi est quelque chose de trés important. D’aucuns diraient même que c’est une des choses que font la spécificité de l’être humain. Quoi qu’il en soit, si vous prenez conscience de vos propres émotions, vous pouvez prévoir quelle sera votre réaction lorsque vous devrez mentir.

    Observez vous lorsque vous mentez. Quelles sont les réactions physiques et psychologiques qui se manifestent chez vous ? A partir de quel niveau de mensonge commencez vous à souffrir de bagaiement ? Avez vous tendance à jouer avec vos clés ? A vous balancer ? Ou bien à rester figé comme une statue ? En prenant conscience de votre corps, vous vous permettez de mieux le contôler.

    Cette connaissance vous permettra également de savoir quand vous pourrez espérer mentir sans être repéré, et quand vous devrez trouver une autre méthode.

  • Visualiser pour réussir : C’est une méthode parfois recommandée aux sportifs pour se donner confiance, par exemple avant une compétition. Il s’agit d’élaborer une représentation mentale de la scène, telle qu’elle devra se passer. Essayez de vous imaginer en détail et de façon réaliste la manière dont vous aller débiter votre mensonge à votre interlocuteur, et quelle sera sa réaction. Cet exercice vous permettra d’améliorer votre confiance en vous, et vous préparera à la confrontation réelle.

Eviter les incohérences

Lorsque l’on improvise un mensonge, il n’est pas facile de construire un discours clair, crédible, sans incohérences ni erreurs. Généralement, les menteurs débutants s’emmèlent les pinceaux, s’empêtrent dans des histoires à dormir debout sans queue ni tête, et sont facilement démasqués.

Ces quelques conseils vous aideront à éviter ce genre de problèmes en restant crédibles :

  • N’improvisez pas : Si vous en avez la possibilité, préparez votre mensonge à l’avance. Plus tôt vous vous y prendrez, et mieux vous aurez le temps de peaufiner les détails, gommer les incohérences les plus grossières, et prévoir les questions que l’on pourrait vous poser.

    N’hésitez pas à répéter. Imaginez la personne à qui vous devez mentir, et débitez votre discours dans le vide. Quelle sera sa réaction ? Quelles précisions demandera-t-elle ? Quelles justifications exigera-t-elle ? Ainsi, vous serez paré à toutes les éventualités.

  • N’en faites pas trop : Bien des menteurs se sentent obligés de servir tout le discours qu’ils ont si soigneusement préparé. Ils racontent à grand renforts de détails comment une collision sur la nationale à créé un embouteillage monstre, et décrivent l’itinéraire compliqué qu’ils ont dû emprunter pour finalement arriver en retard à la réunion.

    Si vous commettez cette erreur, vous serez rapidement démasqué. Observez vous la prochaine fois que vous aurez une bonne raison d’être en retard. Si cette histoire de carambolage avait été vraie, vous vous seriez sûrement contenté d’un « j’ai eu des problèmes sur la route » en guise de justification, et personne ne vous aurait demandé plus de détails.

    Restez simple, concis et direct dans vos justifications : les trop bonnes excuses sont toujours suspectes.

  • Faites simples : Evitez d’inventer des histoires complètement abracadabrantes, car plus votre mensonge sera complexe, plus la possibilité d’y oublier une incohérence sera grande. Entre deux excuses, la plus simple sera toujours la plus crédible.
  • Mentez le moins possible : Moins vous mentirez, moins vous risquerez d’être attrapé. Plutôt que d’inventer une histoire tirée du néant, déformez légérement la réalité en procédant par omission, par imprécision, ou en reformulant légèrement certains détails. Votre mensonge sera d’autant plus cohérent qu’il collera à la réalité.
  • Ne tendez pas la perche : Lorsque vous inventez un mensonge, évitez de faire appel à des éléments connus de votre interlocuteur. Préférez dire « j’étais chez un collègue » plutôt que « j’étais chez Michel ». Vous éviterez des réponses du genre « C’est bizarre ! Michel a pourtant passé l’après-midi ici ?! »
  • Croyez vos propres mensonge : Soyez vous même convaincu que votre histoire est vraie. Cela demande un effort mental, certes, mais c’est terriblement efficace. Faites appel au mythomane en vous, visualisez la situation dépeinte par votre mensonge, immergez vous dans votre histoire, jusqu’à vous persuader qu’elle est véridique.
  • Ma technique a moi : Il y a une technique que j’utilise parfois, et qui donne en général de bons résultats. Il s’agit de formuler intérieurement une phrase exacte, et de n’en prononcer qu’une partie à haute voix. Par exemple, je dis « Je te promets que je ferai la vaisselle… » et je pense « … la semaine prochaine sans faute ! ».

    Le fait d’avoir formulé la phrase entière correcte permet de s’affranchir des effets psychologiques négatifs du mensonge, et réduit les chances d’être repéré. Ca demande un peu d’entraînement, mais l’essayer, c’est l’adopter ;)

Vous voilà donc paré pour mentir à tout va. Je terminerai tout de même par cette considération éminemment philosphique : Le meilleur moyen de ne pas se faire prendre, c’est encore de ne pas mentir.

Rangez votre temps

Avez vous déjà eu l’impression que le temps passait trop vite ? Que les heures filaient à une vitesse incroyable, et que vous n’aviez jamais le temps de faire tout ce que vous auriez voulu ? N’avez vous jamais rêvé de pouvoir rallonger vos journées pour y caser deux heures de sommeil en plus, ou pour enfin trouver le temps de vous inscrire à votre club de fitness ? N’y a-t-il pas des tâches que vous vous promettez de réaliser depuis des lustres, et qui ont sombré dans un coin poussiéreux de votre conscience, assorties d’une étiquette « A faire » jaunie ?

Si, comme l’immense majorité de la population, vous avez répondu « oui » à l’une de ces questions, c’est que vous avez sans doute un problème d’organisation temporelle. Pour de nombreuses personnes, le temps est un adversaire implacable, comme un rouleau compresseur qui nous forcerait à courir du lever au coucher sans nous laisser une seconde de répis, transformant chaque minute en course contre la montre.

La plupart des gens n’ont même pas conscience de ce problème. Pour eux, il est normal d’être toujours pressé, d’avoir toujours à courir à gauche et à droite sans s’arrêter. Après tout, nous vivons dans la société de l’information et de la communication., un monde moderne ou il faut en faire toujours plus pour survivre. Pour ces gens là, seuls les fainéants, les oisifs et les parasites ont le droit de se reposer et de se détendre. Pas une minute, il n’imaginent qu’ils pourraient trés bien faire tout ce qu’ils font aujourd’hui, mais en moins de temps.

Ranger son temps comme sa chambre

Le temps est comme l’espace, il est tout à fait possible de l’optimiser, seulement, rares sont ceux qui en ont conscience. Prenons l’exemple de votre habitation : normalement, vous avez organisé un minimum votre espace, non ? Vous avez collé les meubles au mur, les vêtements sont rangés dans un placard, et selon votre niveau d’organisation, vous avez défini une place pour chaque chose, et chaque chose a sa place. Ainsi, vous pouvez circuler de la cuisine au salon sans avoir à contourner le lit, et il ne vous viendrait pas à l’idée de placer votre télé dans la salle bain, si ?

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Creative Commons License Crédit photo : ºDaines

Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, il m’arrive souvent de constater que mon chez-moi n’est pas aussi ordonné qu’il le devrait. Lorsque j’utilise quelque chose, je ne le remets pas forcément à sa place, et au fil des jours, petit à petit, le bazar s’installe sournoisement pour entraver ma circulation. A certaines périodes, le désordre est tel qu’il me faut nager plus que marcher pour passer d’une pièce à une autre.

Et qu’est-ce qu’on fait, quand le désordre devient trop insupportable ? Et bien on range, ma bonne dame ! On ramasse tout ce qui traîne, et on le remets à sa place. Ainsi, on rétablit la circulation, et on évite les risques d’accidents par asphyxie.

La plupart des gens, quand ils réalisent que le désordre devient intenable, pensent « Il faudrait que je range », et pas « Bigre ! Je n’ai pas assez de place ». Et pourtant, quand il s’agit de temps, ils font exactement le contraire « Fichtre ! Je n’ai pas assez de temps » au lieu de « Bon ! Il faut que je m’organise ». Etrange, non ?

Organisations spatiale et temporelle

A présent, nous allons si vous le voulez bien tenter une petite expérimentation (d’ailleurs, même si vous ne voulez pas, ce sera pareil). Nous allons examiner quelles sont les règles de bon sens qui s’appliquent en matière d’organisation spatiale. Ensuite, nous étudierons de quelles manières ces principes peuvent s’appliquer à l’organisation temporelle. Puisque ranger les choses peut faire gagner de la place, peut-être que ranger ses heures peut faire gagner du temps ?

Le plus encombrant d’abord

Vous rappelez-vous votre dernier déménagement ? Que vous ayez fait appel à des professionnels ou tout fait vous même, vous avez bien eu à décider comment seraient disposés toutes vos affaires dans votre nouvelle habitation, non ?

Dans quel ordre avez vous procédé ? Est-ce que vous avez commencé par ouvrir votre carton « spécial babioles » pour disposer tous vos menus objets à même le sol ? Ce serait un peu bête, ou auriez vous mis vos meubles ? En fait, je pense que comme tout le monde, vous avez commencé par décider d’où placer l’armoire, puis le lit, la bibliothèque, le canapé, la table, le buffet, etc. Ensuite, vous avez placé les chaises et tous les autres éléments moins volumineux. Enfin, vous avez fini par disposer vos objets de décoration un peu partout sur vos meubles fraîchement installés.

Dans le domaine de l’organisation spatiale, il faut toujours procéder dans l’ordre, en commençant par le plus encombrant, avant de disposer ce qui prend le moins de place. Les éléments les plus gros sont souvent fixes, et servent d’articulation pour votre espace. Ils servent de soutien et de support aux menus objets qui gravitent autour. Si vous procédez de la manière inverse, vous risquez de gâcher de l’espace et de ne pas pouvoir ranger tous vos objets encombrants.

Ce principe s’applique parfaitement en organisation temporelle. Dans une journée, vous devez articuler les tâches qui vous prennent le moins de temps autour de celles qui accaparent la plus grande partie de votre journée.

La plupart des gens disposent de deux ou trois activités principales qui consomment la majorité de leur temps. Pour ma part, par exemple, sur les 24 heures que dure une journée, j’avoue en passer un nombre conséquent à dormir, puis à occuper un emploi, puis à me nourrir, me laver, me déplacer, etc. Quand je dois organiser mon emploi du temps, à votre avis, par quoi je commence ? Par prévoir l’heure de mes déplacements, ou par examiner mes horaires de travail ?

Evidemment, à ce niveau, cela relève de l’évidence. Mais examinons l’exemple suivant. Ecrire un billet pour ce blog me demande un certain temps, voire même un temps certain. Comme je m’impose de publier de nouveaux articles régulièrement, il faut donc que je dégage de longues plages horaires chaque semaine pour écrire.

Supposons que j’aie l’immense courage de me lever une heure plus tôt le matin pour écrire un article en retard. Lorsque j’allume mon ordinateur, j’ai le réflexe de vérifier mes emails, puis d’envoyer quelques réponses, ensuite je vais lire d’autres blogs pendants quelques minutes, avant de vérifier les statistiques de mon site. Enfin, je commence à écrire. Sauf que oh ! Stupeur ! Mon heure libre s’est déjà écoulée, et mon article n’est toujours pas écrit.

Si j’avais commencé par le plus important, rédiger mon billet, avant de me laisser aller à effectuer des tâches moins importantes, peut-être n’aurais-je pas eu le temps de lire complètement mes emails, mais peu importe. J’aurais facilement pu dégager un créneau de 30 secondes ailleurs dans ma journée pour lire quelques messages. Tandis que maintenant, je me retrouve condamné à devoir me relever tôt le lendemain. Finalement, rien qu’en définissant correctement mes priorités, j’aurais pu gagner une heure. Pas mal, non ?

Objets similaires au même endroit

En règle générale, nous avons tendance à regrouper les éléments similaires. Chez moi, par exemple, tous mes livres sont dans la bibliothèque (si l’on fait abstraction de ceux qui traînent par terre), et toute la vaisselle se trouve dans un placard de la cuisine (si l’on oublie de considérer celle qui attend d’être nettoyée).

J’avoue qu’il ne me viendrait jamais à l’idée d’intercaler un roman de science fiction au milieu d’une pile d’assiette, ni de coincer une fourchette entre deux livres de cuisine. L’avantage de ce système de classement est tellement évident que je me demande même pourquoi je prends la peine de l’écrire : quand je cherche une poêle à frire, je sais tout de suite que je n’ai pas besoin de regarder dans la bibliothèque.

Appliquer ce principe à l’organisation temporelle consiste à regrouper les tâches similaires au même moment. Par exemple, supposons que je doive faire la vaisselle, et écrire un article pour ce blog. Je ne vais pas m’amuser à rédiger un paragraphe, aller jusqu’à l’évier pour laver une cuillère et trois assiettes, avant de revenir à mon clavier pour changer trois virgules, etc.

Si je dois me déplacer en centre ville pour acheter une carte postale pour un anniversaire, je vais rentabiliser mon temps de trajet en en profitant pour faire quelques courses, passer récupérer les photos qui étaient à développer, porter ma montre à réparer, et que sais-je encore ?

A chaque fois que vous passez d’une tâche à une autre, vous perdez du temps, que ce soit en déplacement, ou en temps de concentration. Lorsque j’écris pour mon blog, je m’interdis de consulter ma messagerie toutes les trois minutes, et de vérifier les mises à jours de mes flux RSS. Car si je le faisais, il me faudrait à chaque fois plusieurs minutes pour me reconcentrer totalement sur mon article, d’où une perte de temps considérable.

Au lieu de voleter de tâche en tâche, astreignez vous à vous concentrer sur un seul travail à la fois. Ce peut-être tentant de s’interrompre sans arrêt, mais au bout du compte, vous allez perdre énormément de temps. Apprenez-donc à gérer les interruptions.

Rangez régulièrement

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Creative Commons License Crédit photo : -sel

J’imagine que chez vous, vous avez plus ou moins défini une place pour chaque chose, et que vous ne vous amusez pas à déplacer vos meubles chaque semaine. La table va dans la cuisine, l’ordinateur sur le bureau, le tableau sur le mur, et le vase offert par votre grand-mère trône sur je ne sais quelle étagère.

Lorsque vous décidez d’acquérir un nouvel objet, que ce soit un meuble ou une simple babiole décorative, vous allez devoir lui trouver une place. Peut-être vous faudra-t-il réorganiser quelque peu votre espace en libérant une place pour placer votre nouvelle acquisition. Eventuellement, vous allez devoir jeter ou donner un vieux truc qui ne sert plus et prends de la place inutilement (votre télé, par exemple).

Il est curieux de constater que nous n’aimons pas vivre dans des environnements trop dépouillés. J’ai connu des gens qui avaient déjà déménagé parce qu’ils se trouvaient trop à l’étroit chez eux. Or, la première chose qu’ils ont fait une fois installé dans leur nouvelle demeure, c’est acheter de nouveaux meubles pour remplir la place libre. Au bout du compte, même en habitant un lieu plus grand, ils n’ont obtenu aucun gain de place.

Peut-être savez vous que la nature n’aime pas le vide, et tend naturellement à le remplir, pour aboutir à un équilibre. Je vous épargnerai les considérations scientifiques, mais sachez en tout cas que ce phénomène semble également se produire à l’échelle humaine :) . Lorsque nous voyons du vide autour de nous, nous avons tendance à le combler avec de nouveaux objets, ou bien du désordre. J’ai pour ma part remarqué que plus mon habitat était propre et ordonné, plus j’avais tendance à laisser traîner mes chausettes sales par terre.

Le problème est que lorsque vous désirez disposer d’un espace libre pour ranger un nouvel objet, vous réalisez que vous êtes à court de place. La solution est simple, il suffit de rétablir l’ordre en rangeant le bazar ambiant, libérant ainsi de l’espace à combler.

Ce principe s’applique également au temps. Quelque soit l’épaisseur de votre agenda, vous constaterez toujours que votre journée est remplie. En général, nous n’aimons pas rester sans rien faire. Ainsi, si vous disposez d’une heure de libre dans votre journée, vous la remplirez avec je ne sais quelle activité, que ce soit un loisir ou du travail supplémentaire.

Maintenant, si vous voulez disposer d’un certain temps d’une certaine façon, par exemple en vous inscrivant dans un club de sport, en créant votre entreprise à temps partiel, en pratiquant des activités avec vos enfants, ou que sais-je encore, vous allez devoir libérer des créneaux de votre agenda.

Pour ce faire, il vous faudra identifier quelles sont vos tâches importantes et prioritaires, celles qui ont leur place dans votre agenda, et celles qui se sont greffées au fur et à mesure pour remplir votre temps libre. Ce sont ces tâches que vous pourrez escamoter sans trop de remords, pour insérer quelque chose d’important à la place.

Mesurer avant d’acheter

Décider d’acheter une nouvelle armoire, ou une table, ou n’importe quel élément encombrant ne se fait pas à la légère. Si ça ne vous est pas arrivé à vous même, peut-être connaissez vous quelqu’un qui fit l’acquisition d’un encombrant avant même d’avoir vérifié qu’il pourrait le mettre quelque part. Ce doit être particulièrement rageant, une fois rentré chez soi, de constater que la nouvelle étagère en kit ne rentre pas entre le buffet et le coin du mur.

Et que fait-on, éviter ce genre de mesaventure ? On mesure, bravo (ça fait plaisir, yen a qui suivent). En général, on commence par vérifier que l’on dispose d’assez de place pour faire rentrer un nouveau meuble avant de l’acheter. Pas besoin d’être Einstein pour comprendre que si j’ai un mur de 5m, et un placard qui prend déjà 4m, ce n’est pas la peine d’espérer y caser une armoire de 3,5m.

Pour le temps, c’est la même chose. Beaucoup de personnes se lancent dans de nouvelles activités sans réfléchir, et se retrouvent dans une position difficile, obligées de courir pour tenir leurs engagements, arrivant sans cesse en retard partout où elles vont. Ces personnes ont oubliées de vérifier que leur nouveau projet pouvait s’insérer dans leur emploi du temps, et qu’elles disposaient d’assez de temps libre.

Pour ne pas vous retrouver dans la même position, gardez à l’esprit que le temps pas plus que l’espace n’est extensible à l’infini. Comme le disait Aristote1 : « Quand yen a plus, yen a plus ». Si votre emploi du temps est plein à craquer, vous devez accepter de refuser une nouvelle activité chronophage, aussi intéressante soit-elle.

Vous n’auriez pas l’idée d’acheter un nouveau lit géant pour le placer dans votre F2 en vous disant « je trouverai bien ou le mettre », n’est-ce pas ? Et pourtant, nombreux sont ceux qui formulent des projets faramineux en pensant « je m’organiserai bien », alors même que la liste de leurs tâches en retard s’allonge démesurément.

Apprenez également à prendre la mesure réelle du temps. Si vous disposez d’une heure de temps libre le midi, cela ne signifie pas forcément que vous puissiez y caser une activité d’une heure. N’oubliez pas de compter le temps de transport, de préparation, etc.

Pour finir

Il est amusant de remarquer à quel point des règles simples du pur bon sens en matière d’organisation spatiale sont tout simplement ignorées quand il s’agit d’organisation temporelle. Maintenant que vous avez conscience du phénomène, vous allez sûrement gérer votre temps plus efficacement.

  1. A moins que ce ne soit Socrate []

Détecter le mensonge

Allez, ne mentez pas : qui ne s’est jamais sauvé d’une situation désagréable grâce à un mensonge ?

Imaginez que vous soyez invité à manger chez votre belle famille, et votre belle mère a consacré énormément de temps et d’efforts à cuisiner. Seulement voilà, le gigot est à peine mangeable, et quand à la purée de pommes de terre, elle a à peu près autant de goût qu’un morceau de platique. Alors que vous vous réjouissez intérieurement d’être venu à bout de votre assiette, la piteuse cuisinière vous demande : Vous en reprendrez bien un peu, mon petit Jean-Louis ? (en plus, elle ne se rappelle même pas votre prénom).

Qu’allez vous lui répondre ? Non, merci, mais c’était infect, j’ai eu l’impression de mastiquer du pneu. Je mangerai mieux ce soir. Ok, ça serait peut-être jouissif, mais je pense que vous préférerez vous abstenir si vous souhaitez conserver de bonnes relations avec votre partenaire. En fait, il est probable que vous répondiez quelque chose comme Je vous remercie, c’était trés bon, mais je n’ai plus faim.

Où seriez vous si vous ne mentiez pas ?

Avez vous déjà essayé d’imaginer ce que serait votre vie si vous ne mentiez jamais ? Si tout ce qui sortait de votre bouche n’était rien que la pure vérité, toute nue et sans artifice ? Sans doute seriez vous seul, sans ami, peut-être à la rue, et en tout cas dans une position sociale peu enviable.

Vous rappelez vous de la dernière fois que vous avez menti ? Même un tout petit mensonge ? En fait, si vous y réfléchissez bien, votre dernière entorse à la vérité ne date sans doute pas de si longtemps. Il n’y a pas à en avoir honte. Il faut savoir que le mensonge est couramment utilisé dans la vie de tous les jours, car il permet de mettre de l’huile dans les rouages sociaux. Je dirai même plus, le mensonge est un ingrédient nécessaire à la vie en communauté.

La plupart des gens n’aiment pas se voir asséner une vérité brutale et potentiellement blessante. C’est pourquoi la plupart des boniments que l’on débite sont des pieux mensonges, destinés à ménager les susceptibilités, à ne pas froisser les orgueils, à ne pas insulter ni offenser. Ces mensonges sont commis pour la bonne cause, et font plus de bien que de mal.

Malheureusement, il y a également les mensonges malveillants, destinés à servir l’intérêt de celui qui les profère. Duperies, escroqueries, arnaques, supercherie, etc. appartiennent à cette catégorie. Ceux-là, il serait intéressant de savoir les détecter pour s’en protéger.

Comment savoir si l’on vous ment ? Si vos enfants vous racontent des bobards ? Si le type qui essaye de vous vendre sa voiture vous cache un défaut dans le moteur ? Et bien ça alors, mais quelle coincidence (Saperlipopette, dirais-je) ! C’est justement ce dont je vais parler maintenant (la vie fait bien les choses) !

Les signaux corporels du mensonge


Je sais que vous mentez
Paul Ekman

Le plus important, lorsqu’on cherche à détecter le mensonge, c’est de savoir reconnaître les signaux corporels caractéristiques de la tromperie.

Il faut savoir que mentir n’est pas un acte anodin. En général, proférer un mensonge provoque un certain malaise, voire du remord, et s’accompagne par conséquent de signaux corporels caractéristiques plus ou moins prononcés selon l’importance du mensonge, et l’entraînement du menteur. Pas besoin d’être un détecteur de mensonge pour reconnaitre ceux qui « ne savent pas mentir ».

S’il est facile de contrôler ses paroles, par exemple en répétant son texte à l’avance, il est plus complexe de maîtriser son langage corporel. Par conséquent, les signaux de tromperie sont à rechercher dans le langage du corps, sur le visage, dans les mouvements des mains et des pieds.

Voici un panel de ces signaux. Attention toutefois, il faut considérer ces éléments comme un ensemble, et non pas individuellement. Chaque élément en soi ne signifie pas qu’il y a mensonge. En revanche, si vous parvenez à détecter plusieurs de ces signaux chez votre interlocuteur, il y a de bonnes chances pour qu’il soit en train de vous raconter un bobard.

  • Autocontact de la main au visage : Lorsque nous discutons avec quelqu’un, il nous arrive de nous toucher le visage. Mais lorsque nous mentons, cette tendance augmente de façon spectaculaire. Le mouvement le plus courant est la main qui couvre la bouche, suivi de la main qui touche le nez.

    Avez vous déjà vu un enfant mentir ? Alors vous avez sûrement remarqué qu’il était trés mauvais menteur, et facilement repérable. Les enfants qui mentent ont souvent le réflexe de plaquer maladroitement la main sur la bouche, et c’est un geste bien trop évident pour être crédible.

    En grandissant, on apprend à être plus discret, mais le mouvement de base reste le même. La main s’élève, et gratte le coin de la bouche, ou frotte la lèvre supérieure, etc. Dans son livre La clé des gestes, Desmond Morris avance l’explication que le cerveau, qui éprouve de la gêne, donne l’ordre à la main de couvrir la bouche pour empêcher les paroles mensongères de sortir, et c’est pourquoi le mouvement est amorcé pour « museler » le menteur. Cela dit, ce mouvement n’empêche pas le mensonge d’être proféré, mais le geste est fait.

    Un autre grand classique est la main qui touche le nez. Souvent, le mouvement de la main pour toucher la bouche est amorcé, mais reste incomplet, et termine en grattement ou en frôlement du nez.

    Les autres gestes d’autocontact utilisés par les menteurs, quoique moins fréquemment, sont la main qui caresse le menton, qui passe dans les cheveux, qui frotte la joue, et qui caresse l’oreille.

    Si votre interlocuteur se gratte le menton, cela ne signifie pas forcément qu’il ment. Mais si vous observez une multiplication des autocontacts de ce type, vous savez qu’il faut faire attention.

  • Les trémoussements : Le menteur mal à l’aise affiche une tendance élevée au trémoussement et aux infimes changements de positions. Comme si son plus cher désir était de prendre la poudre d’escampette, il se dandine, passe d’une jambe à l’autre, remue sur sa chaise, bref, ne tient pas en place. Si votre interlocuteur gigote comme une anguille, soit il a une envie pressante, soit il vous cache quelque chose.
  • Les signaux du visage : Un menteur présente certaines incohérences faciales, il est victime de tics et de micro-expression. Ces mouvements trés légers sont quasiment invisibles à l’oeil nu, et il faut beaucoup d’entraînement pour arriver à les détecter. Ainsi, les muscles du visage se contractent trés légèrement, les pupilles se dilatent et se contractent, la fréquence de clignement des yeux augmente de manière significative, un rougissement apparait, etc.

    D’autres signaux sont plus facilement visibles. Un menteur a tendance à avaler sa salive plus souvent, et être victime de transpiration. La fréquence des sourires à également tendance à diminuer.

  • Les gestes des mains : Lorsque nous parlons normalement, nous soulignons naturellement nos propos par une gestuelle des mains. Mais lorsque nous mentons, nous avons tendance à diminuer les mouvements de nos mains le plus possible. Nous pouvons par exemple les glisser dans nos poches, nous asseoir dessus, les placer dans notre dos, les joindre et les laisser pendre, etc.

    Les mains peuvent également être révélatrice d’un état de tension interne, lorsqu’elles jouent avec un trousseau de clé dans un poche, ou lorsqu’elles présentent une activité fébrile.

Apprendre à reconnaître le langage corporel


Ces gestes qui parlent à votre place
Joe Navarro

Comme je l’ai dit, il ne sert à rien de considérer chaque signal individuellement, car il fait en fait partie d’une posture globale. Mais si vous parveniez à détecter en même temps deux ou trois signaux de tromperie chez votre interlocuteur, alors vous feriez bien de vous méfier.

Je peux vous donner plusieurs recommandantions pour mieux détecter ces signaux. Premièrement, arrangez vous pour que le langage corporel de votre interlocuteur puisse s’exprimer sans contrainte. Si le menteur potentiel porte un objet encombrant lorsqu’il parle, ou s’il est enfoncé dans un profond sofa, ses gestes parasites seront beaucoup moins visible que s’il est debout en face de vous.

Ensuite, vous devez vous même être dans de bonnes conditions pour décrypter sa gestuelle. Vous imaginez bien qu’on pourra vous raconter le plus grossier mensonge en arborant les gesticulation les plus visibles, il y a peu de chances que vous vous rendiez compte de quoi que ce soit si vous écoutez d’une oreille distraite tout en regardant la télé (tiens, encore une raison de la balancer). Soyez disponible et attentif, en ayant une vue globale sur le corps de votre interlocuteur. Ainsi, vous augmenterez vos chances de repérer des signaux parasites.

Enfin et surtout, entraînez vous à décrypter le langage corporel. A la base, certaines personnes sont plus perspicaces que d’autres, mais rien n’est jamais définitif. Les femmes détiennent d’ailleurs un avantage indéniable, car elles sont en général beaucoup plus douées pour décoder le langage gestuel. Si vous découvrez que l’on vous ment souvent, et que vous ne vous en rendez que trés rarement compte, peut-être faudrait il prêter plus d’attention à ceux qui vous entourent ?

Repérez les incohérences dans le discours

Par définition, un menteur vous tiendra un discours différent de la réalité pour vous tromper. Or, dans la plupart des cas, une histoire inventé ne sera pas aussi complète que la réalité elle-même, et contiendra forcément certaines incohérences, qui vous permettront de découvrir le pot aux roses1.

Selon les cas, le discours du menteur sera plus ou moins bien préparé. Par exemple, un mensonge complètement improvisé contiendra de nombreuses lacunes, de la redondance, des oublis, des contradictions, etc. En revanche, un mensonge longuement répété sera beaucoup plus crédible, et il vous faudra parfois beaucoup de jugeotte pour démasquer la supercherie.

Sachez également repérer les explications trop préparées. Les menteurs ont tendance à débiter tout le discours qu’ils avaient préparé sans même qu’on leur ait rien demandé. Si votre conjoint se lance dans une longue diatribe pour justifier un retard de quelques minutes, gardez-le à l’oeil.

Voici quelques techniques pour détecter les incohérences dans un discours :

  • Confrontez le menteur à la réalité : Cette méthode est certainement la plus directe et la plus efficace. En confrontant les propos du menteur avec la réalité, vous parvindrez à coup sûr à le démasquer. Par exemple, supposons que votre fils prétende passer la nuit chez un ami, et imaginons que le soir même, ce même ami appelle pour prendre de ses nouvelles. Alors vous saurez que quelque chose cloche, et vous serez en droit d’exiger des explications franches de la part du fautif. C’est ce qu’on appelle un flagrant délit.
  • Demandez des détails : Si un menteur à préparé un discours crédible en surface, il suffit parfois de gratter un peu pour découvrir des absurdités. Par exemple, si votre partenaire rentre tard en prétextant une réunion qui s’est éternisée, alors que vous avez de bonnes raisons de penser qu’il a passé l’après midi en galante compagnie, vous pourriez demander « Alors, comment s’est passé cette réunion ? Vous étiez nombreux ? Etes vous parvenu à un résultat intéressant ? Roger était là ? Sa femme m’avait dit qu’il était malade ces derniers temps. etc. »

    Si ledit partenaire semble réfléchir avant de donner une réponse, s’il affiche une réticence a vous raconter sa réunion, s’il tente à tout prix de changer de sujet, ou s’il s’embrouille dans des explications incohérentes et peu claires, vous feriez bien d’être sur vos gardes.

    Attention, il ne s’agit pas de projeter une salve de question à tout va. Si votre interlocuteur a l’impression de subir un interrogatoire, il va se braquer, et vous n’obtiendrez aucun résultat valable. Au contraire, vous devez absolument procéder comme si de rien n’était, et ne surtout pas laisser apparaitre vos soupçons. Apprenez à doser, pour pousser le menteur dans ses retranchements, sans pour autant le laisser exploser.

  • Faites répéter : Demander à un menteur de répéter une partie de son discours peut être un excellent moyen d’en débusquer les incohérences, tout spécialement pour un mensonge improvisé. Cette technique ne marche que si le discours est assez long. Par exemple, « mon portable était déchargé, je n’ai pas pu t’appeler » ne convient pas. En revanche, si votre menteur invente au fur et à mesure des détails à son histoire pour répondre à vos demandes de précisions, il y a forcément un moment ou il va s’empêtrer.

    Pour en profiter, demandez lui mine de rien de répéter une phrase qu’il a prononcé quelques secondes avant. Vous pouvez par exemple jouer à l’étourdi qui a oublié un détail « Attends, pardonne-moi, tu as bien dit à l’instant que … ? Non, pour rien, c’était pour être sûr d’avoir bien compris. »

    Si le menteur a inventé son mensonge sur le coup, il est probable qu’il oublie une partie de ce qu’il a raconté. A vous d’en profiter pour le pousser à se contredire. « Dis-moi, tu m’as bien dit que …, n’est-ce pas ? Alors pourquoi viens tu de m’annoncer le contraire ? »

  • Pas de point ouvert : Certains personnes n’éprouvent pas trop de remords quand elles mentent par omission, lorsqu’elles « oublient » de préciser certains points, restent dans le vague et donnent peu d’information. En revanche, elles éprouvent plus de difficulté à mentir « franchement » (si j’ose dire) en soutenant ouvertement une assertion fausse.

    Si vous détectez une zone d’ombre dans le discours de votre interlocuteur, tâchez de l’éclaircir en posant des questions fermées. Par exemple, si vous avez décidé d’acheter une voiture à un particulier en passant par les petites annonces, vous voudrez savoir si le véhicule est en bon état. Si vous demandez au propriétaire « Comment est cette voiture ? », il n’aura que peu de scrupules à vous répondre que c’est une excellente mécanique, fiable et robuste, même s’il sait pertinemment que le radiateur fuit. En revanche, si vous lui demandez s’il peut vous assurer qu’aucune pièce n’a besoin d’être changée, il y réfléchira sûrement à deux fois avant de mentir aussi effrontément.

    Formulez toujours vos questions de manière à ce que les mensonges pour y répondre soient le plus gros possible. Car plus le mensonge est gros, plus facilement il est détectable.

  • Utilisez le bluff : Voici une technique particulièrement machiavelique pour détecter un mensonge. Il s’agit de confronter le menteur à une situation difficile, en lui faisant croire qu’il est démasqué. Par exemple, si votre conjoint affirme « J’ai passé la soirée avec Robert. », vous pouvez rétorquer naïvement « Tiens, c’est bizarre, mais alors pourquoi Robert a-t-il appelé hier soir pour prendre de tes nouvelles ? ».

    Bien sûr, vous savez trés bien que Robert n’a pas appelé, simplement, vous mettez le menteur dans l’embarras. Il va s’apercevoir qu’il a commis une bourde, et s’empêtrera sûrement dans des explications tordues pour expliquer l’incohérence de ses propos.

    Un conseil toutefois : ne soyez pas trop péremptoire quand vous bluffez, car s’il advient que vous vous soyez trompé, et que le supposé menteur aie dit la vérité, vous seriez en mauvaise posture. Au contraire, laissez vous une porte de sortie : « Ah, suis-je bête, ce n’est pas Robert, c’est François qui a passé un coup de fil ! »

  • Laissez mariner : Lorsqu’il profère son mensonge, un menteur s’attend souvent à devoir donner plus d’explications. Par conséquent, il reste sur ses gardes pour pouvoir déjouer les tentatives de démystification. Parfois, il faut ruser pour amener un menteur à baisser sa garde. Pour cela, il peut être intéressant de le laisser mariner quelques minutes avant d’essayer une des techniques précédentes.

    Au lieu de tenter de démasquer le menteur tout de suite, agissez comme si vous aviez gobé son mensonge comme le plus gros naïf que la Terre ait jamais porté. Soulagé de ne pas avoir à se justifier plus avant, votre menteur sera moins méfiant lorsque vous reviendrez à la charge quelques minutes après.


Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens
Joule & Beauvois

Quoi qu’il en soit, ne soyez jamais agressif et ne montrez jamais vos soupçons. Le cas échéant, vous donneriez un prétexte au menteur pour couper court à la conversation et vous accuser de jalousie, ou d’être « toujours sur son dos ». De plus, imaginez que vous vous trompiez, et que votre interlocuteur soit de bonne foi. Votre comportement soupçonneux pourrait être trés mal reçu.

Enfin, et ceci est un point trés important : prenez bien garde à ne pas sombrer dans la paranoïa. Etre accusé de mensonge est quelque chose de trés blessant lorsque l’on est sincère, et si vous passez votre temps à harceler vos connaissances en doutant de leur sincérité, vous n’allez pas arranger votre vie sociale.

Cet article n’est qu’un outil, et les connaissances qu’il contient ne doivent servir qu’occasionnellement. En général, et sauf si vous avez de bonnes raisons, partez du principe que votre interlocuteur est sincère. Dans le cas contraire, vous allez interpréter chaque mouvement anodin comme un signal de tromperie et réagir, à tort, en conséquence.

Sur ces quelques considérations philosophiques, je vous laisse. Dans un prochain article, nous apprendrons comment mentir sans être repéré ;) .

  1. L’expression « pot aux roses » []

Gérer les interruptions : la méthode ADRA

Il m’est arrivé de travailler dans une trés petite entreprise en temps que technicien en informatique. Pour survivre, une entreprise de cette taille doit constamment traiter plusieurs devis à la fois, et par un corollaire surprenant à la loi de Murphy1, il est fréquent de constater que les échéances des devis tombent souvent au même moment, entraînant ce qu’on appelle dans un jargon technique d’initiés des « charettes« .

Dans ce genre de situations, il faut en général jongler entre les différents projets, ce qui fait qu’il est difficile de se concentrer pleinement sur une tâche bien précise.

Avez vous déjà remarqué à quel point l’imprévu, les interruptions continuelles et les projets de dernières minutes sont chronophages2 ? N’est-il pas rageant, alors que vous êtes concentré à effectuer un travail important, de voir s’intercaler une « tâche urgente à faire en priorité », qui va vous distraire, vous déconcentrer, et vous faire perdre votre temps ? N’aimeriez vous pas pouvoir terminer d’un bloc ce que vous avez à faire, sans avoir à jongler sur 15 projets à la fois, tous plus prioritaires les uns que les autres ?

Si vous avez répondu « oui » à l’une de ces questions, alors la méthode ADRA, pour Abandonner, Déléguer, Reporter ou Agir est pour vous. La méthode ADRA est un outil qui vous permettra de gérer les interruptions en vous aidant à déterminer facilement et rapidement quelles sont les tâches prioritaires que vous devez effectuer impérativement, et celles que vous pouvez mettre de côté.

ADRA est en fait un arbre de décision, c’est à dire un ensemble ordonné de questions qui vous conduira immanquablement à un résultat. Cet arbre doit être appliqué à chaque tâche parasite qui vient interrompre votre travail. Voici les questions que vous devrez vous poser :

Abandonner

Lorsqu’une nouvelle tâche vient à votre connaissance, la première question à vous poser est « Cette tâche doit-elle être impérativement réalisée ? ». Si la réponse est négative, c’est à dire que vous n’avez pas vraiment besoin d’effectuer ce travail, alors vous n’avez tout simplement qu’à le laisser tomber. Oubliez-le, envoyez-le dans les oubliettes de votre mémoire, et tirez un trait dessus de façon définitive. Attention, il ne s’agit pas de reporter le travail à plus tard. Il s’agit bien de l’oublier purement et simplement. Plus jamais vous n’y repenserez, que ce soit dans une minute ou dans un an.

Cette étape est la plus importante, car c’est celle qui vous fera gagner le plus de temps. Supposons qu’une nouvelle besogne vous tombe dessus de manière impromptue, et que vous sachiez qu’il vous faille au moins 4 heures pour l’abattre. En la laissant purement et simplement tomber, vous gagnerez tout bonnement… 4 heures, et vous vous épargnerez dans doutes beaucoup d’efforts.

Le coeur de cette branche de l’arbre, c’est de déterminer si la tâche doit être effectuée ou pas, et ce n’est pas si facile. Pour répondre à cette question, il vous faudra tout de mêmes quelques instants de réflexion, car la solution n’est pas forcément triviale.

Si vous avez du mal à vous décider, je vous conseille de vous poser la question suivante : « Pourquoi dois-je réaliser ceci ? Si le travail est fait, quels seront les bénéfices réels, et sinon, quelles seront les conséquences à court, moyen et long terme ? ». En comparant les conséquences de votre inaction avec les bénéfices que vous pourriez tirer de l’action, vous découvrirez souvant que le jeu n’en vaut pas la chandelle, et que vous avez mieux à faire.

Déléguer

Si la tâche à réaliser est essentielle, et ne peut être abandonnée sans conséquences, alors il faut vous demander si vous ne pouvez la déléguer. Faire faire le travail par quelqu’un d’autre est également une excellente façon de gagner du temps, tout en sachant que le travail sera fait. Là encore, il faut prendre certains éléments en considération avant de déléguer.

Tout d’abord, vous devez vous demander si la tâche en question peut effectivement être déléguée. Un examen d’urine ou une prise de sang sont des exemples typiques de corvées que vous ne pouvez pas déléguer.

Ensuite, assurez vous que vous avez effectivement quelqu’un à qui faire faire le sale boulot. Si vous êtes manager, ou chef d’entreprise, vous avez des employés sous votre responsabilité, qui accepteront de faire ce que vous leur demanderez. Si vous êtes parents, et que le travail à effectuer concerne la vie de famille, faites le faire par vos enfants, au lieu de les laisser avachis devant la télé à regarder des âneries.

Quoi qu’il en soit, assurez vous que la personne choisie détient les compétences et le temps nécessaire pour faire le boulot. Cela dit, la gestion du temps deviendra son problème (niark niark).

Enfin, vous devrez déterminer quels seront les efforts que vous devrez déployer pour vous assurer que le travail est fait. Déléguer, c’est savoir accepter de s’en remettre à autrui, mais cela implique un travail de vérification plus ou moins poussé. Si vous pensez que déléguer vous coûtera plus d’efforts que de faire le travail vous même, ne déléguez pas.

Reporter

Vous savez que votre tâche ne peut-être abandonnée, ni déléguée. Vous devrez donc la réaliser vous même. La prochaine question à se poser est la suivante : « Cette tâche doit-elle être effectuée maintenant ? Si je la remets à plus tard, quelles seront les conséquences ? Jusqu’à quand puis-je reporter ce travail ? ». En fait, cette étape va vous servir à ordonnancer au mieux les différentes tâches que vous devez réaliser, en écartant celles qui vous embêtent pour les remettre à plus tard.

Sachez que chaque fois que vous passez d’une besogne à une autre, il vous faut quelques minutes pour vous reconcentrer, entraînant une perte de temps dramatique. L’intérêt du report est d’optimiser l’ordonnancement des tâches pour les effectuer les unes après les autres, au lieu de toutes les mélanger.

Si vous décidez de reporter, faites attention à ne pas sombrer dans la procrastination, car vous prenez le risque de voir le labeur en retard s’accumuler et de réaliser à la dernière minute qu’il vous reste une tonne de travail non fait. Reporter oui, mais reporter intelligemment.

« Facile à dire ! », me direz vous, « mais comment reporter intelligemment ? ». La meilleure pratique, je pense, est de vous fixer une limite temporelle fixe et immuable. Ainsi, si une interruption vous tombe dessus alors que vous travaillez à autre chose, ne vous contentez pas de dire « Bon, je verrai ça plus tard », mais prenez quelques secondes pour décider exactement à quel moment vous allez vous y atteler. Vous pouvez par exemple décider de terminer votre travail en cours, ou définir une heure fixe dans la journée.

En vous fixant une échéance fixe, vous définissez une barrière de sécurité, qui vous permettra d’éviter la procrastination. Comment croyez vous que je fais, pour écrire deux billets par semaine sur ce blog ? Avez vous vu le compte à rebours avant le prochain billet ? En fait, au moment ou j’écris, il reste 30 minutes avant le prochain billet :( . Cette échéance m’a forcé à me lever une heure plus tôt (et dieu sait que j’aurais préféré dormir) pour terminer ce billet en temps et en heure.

L’important, c’est de connaître les conséquences de vos choix. Si vous décidez de prendre en compte l’interruption, vous allez forcément reporter votre travail en cours. Des deux tâches, laquelle souffrira moins le retard ?

Agir

Enfin, si vous êtes arrivé à ce noeud de l’arbre, c’est que votre tâche ne peut être abandonnée, ni déléguée, ni reportée. Quelles sont les options restantes ? Et bien, les choix sont pour le moins réduits : au boulot !

Pour conclure

Ce petit arbre de décision tout simple peut-être un outil précieux si vous avez parfois du mal à gérer vos interruptions. Bien des fois, vous constaterez qu’il vous fera gagner un temps précieux, et vous gagnerez en productivité.

  1. La loi de Murphy sur Wikipédia []
  2. chronophage : qui mange du temps []

Vos sources de pouvoir

Il est temps de commencer notre revue sur les techniques de manipulation. Comme expliqué dans cette petite introduction, la manipulation n’est autre que l’art d’obtenir ce que l’on souhaite. La vie est pleine de situations dans lesquelles vous aimeriez influencer autrui pour qu’il agisse comme vous l’entendez.

Encore une fois, il n’y a rien de mal là dedans. Ce n’est pas un procédé démoniaque. Les jeux de pouvoirs sont un des fondements de la société humaine. Range ta chambre ! Robert, pourriez vous me terminer votre rapport sur le dossier Dupont pour demain ? Chéri, si tu ne fais pas la vaisselle, tu seras privé de câlins…

Les chercheurs qui se sont penchés sur la question ont réalisés une classification des principales sources de pouvoir1 qui s’exercent d’une source vers une cible. Dans cet article, nous allons apprendre quels sont les leviers à notre disposition pour détenir une emprise sur les autres, et les faire agir à notre guise.

Qu’est-ce que le pouvoir ?

Commençons par un peu de théorie (ça ne sera pas long). Si je détiens du pouvoir sur quelqu’un, cela signifie que je peux lui faire faire des choses qu’il ne ferait pas de sa propre initiative. Si j’ai du pouvoir sur mes enfants, cela signifie que je peux leur demander légitimement de ranger leur chambre, et d’aller se coucher après manger. Si je suis patron d’une société, j’ai du pouvoir sur mes employés, et je suis en droit d’attendre qu’ils effectuent les travaux que je leur assigne. Si je suis abordé par cinq individus à l’air aussi louche que costaud dans une ruelle sombre, ils peuvent me contraindre à leur donner mon portefeuille.

Tous ces exemples ont un point en commun : à chaque fois, la cible du pouvoir est dans un état de dépendance. Mes enfants dépendent de moi pour vivre, mes employés dépendant de mon entreprise pour gagner un salaire et je dépends des cinq loubards pour garder toutes mes dents.

Pour résumer trés simplement, on peut dire que le pouvoir est une notion de dépendance relative entre deux parties. Mais quels sont les différentes sources que vous pouvez utiliser pour rendre les autres dépendants, et donc obtenir du pouvoir ? C’est ce que nous allons voir maintenant.

Le pouvoir légitime

Si votre statut social est supérieur à celui de votre cible, alors vous détenez un pouvoir légitime, c’est à dire qu’en vertue de règlements tacites et traditionnels (les enfants obéissent à leurs parents) ou juridiques (si mes employés ne font pas ce que je leur demande, je peux légalement les renvoyer), vous êtes en droit de la diriger.

Le pouvoir légitime est trés puissant, il est à la base de l’organisation hiérarchique de toute notre société. Plusieurs recherches ont montré à quel point nous sommes sensibles aux signes extérieurs d’autorité. C’est à dire que nous sommes beaucoup plus enclins à obéir à un commandement si la personne qui l’a formulée porte un uniforme, par exemple.

‎Si vous disposez d’un ascendant hiérarchique sur quelqu’un, vous n’aurez probablement pas besoin d’utiliser d’autre source de pouvoir pour le faire obéir, il vous suffira d’un ordre ou d’un injonction. Cette personne deviendra en quelque sorte l’agent de votre volonté, avec pour conséquence directe qu’elle se sentira délestée d’une partie de la responsabilité de ses actes2.

Attention toutefois, si vous utilisez votre pouvoir légitime, gardez à l’esprit que l’on obéit à votre fonction, pas à votre personne. Si pour une quelconque raison vous deviez perdre votre statut social, vous pourriez être surpris…

Le pouvoir coercitif

Demon Pumpkin!
Creative Commons License Crédit photo : Great Beyond

Si votre cible s’imagine que vous avez la possibilité de la punir d’une quelconque manière, alors vous détenez sur elle un pouvoir de coercition. Les punitions peuvent être d’ordre physique (fessée, coup sur la g…), ou sous forme de privation (privilège, liberté, calin). L’utilisation du pouvoir coercitif passe généralement par des menaces implicites ou explicites, et entraîne la cible à agir contre son gré.

Ce pouvoir ne doit être utilisé qu’en dernier recours, car il entraîne chez la cible un sentiment de rancune qui peut-être néfaste. La plupart du temps, menacer pour obtenir ce que vous voulez n’est pas la chose la plus intelligente à faire, car l’obéissance obtenue ne durera que tant que vous serez « à portée » de punition.

Le pouvoir de récompense

Si votre cible s’imagine que vous êtes en mesure de la récompenser d’une quelconque manière, alors vous détenez sur elle un pouvoir de récompense. Si le pouvoir coercitif est le bâton, celui de récompense est la carotte. Si une personne s’imagine que vous pouvez lui accorder quelque faveur, que ce soit sous forme de cadeau, de promotion, d’argent, de félicitations, ou d’un simple sourire, elle deviendra dépendante de vous.

Si vous voulez exercer votre pouvoir de récompense, vous devez avant tout connaître ce que désire votre cible, ce dont elle a besoin, et ce que vous êtes en mesure de lui apporter. Ensuite, vous devez faire savoir à la cible que vous êtes en mesure de la récompenser si elle se plie à vos désirs.

L’avantage du pouvoir de récompense, c’est que la motivation est réelle pour la cible. Vous n’aurez donc pas à la surveiller en permanence ni même à rester dans les parages.

Le pouvoir de compétence

Si votre cible s’imagine que vous êtes en mesure de lui apporter une information dont elle a besoin, alors vous détenez un pouvoir de compétence. C’est le pouvoir des experts et des gens qualifés. Si vous n’y connaissez rien en informatique et que vous demandez conseil à un vendeur pour acheter un ordinateur, vous allez sans doute suivre ses conseils, n’est-ce pas ? C’est une forme de pouvoir particulièrement utilisée dans le monde du travail, dans lequel vous pouvez vendre votre temps et votre compétence contre un salaire.

Certaines personnes usent et abusent du pouvoir de compétence. Je connais une entreprise dont l’activité repose principalement sur le fonctionnement d’un certain matériel électronique, et parmi tous les employés de cette compagnie, un seul est un spécialiste dans son utilisation. Cette personne est un cauchemar pour les autres employés, car chaque projet doit passer par elle pour être réalisé, et notre expert ne se prive pas pour prendre son temps. A cause d’une seule personne de mauvaise volonté, c’est toute une équipe qui est pénalisée. Et le pire, c’est que notre expert est indéboulonnable, tant que le DRH n’aura pas trouvé quelqu’un d’autre ayant les mêmes compétences.

Bref, si vous détenez une compétence unique, un talent particulier, une information capitale, un monopole dans un domaine, alors votre pouvoir est immense.

Le pouvoir charismatique

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Si vous êtes charismatique, si vous faites preuve de leadership, il est probable que d’autres personnes voudront vous ressembler, et vous prendront pour modèle. Dans ce cas, vous détenez un pouvoir charismatique, ou pouvoir de référence.

C’est le pouvoir des gens connus, des leaders qui possèdent le talent de susciter l’admiration et le respect, qui peuvent amener les autres à partager leur vision, qui savent mobiliser les énergies et communiquer leur enthousiasme. Ce sont les gens que l’on admire et auxquels on s’identifie facilement.

Plus vous serez charismatique, plus vous serez admiré, imité, plus on s’identifiera à vous, et plus vous détiendrez de pouvoir. « Dommage, je n’ai aucun charisme » me direz vous peut-être. Et bien j’ai une bonne nouvelle pour vous : le charisme, ça s’apprend. Cela dit, un article n’y suffirait pas, donc nous ne rentrerons pas dans les détails maintenant. Je reviendrai bientôt sur le sujet.

Comment utiliser le pouvoir ?

Lors d’une négociation, à vous d’évaluer quelles sont les jeux de pouvoir en présence, avant de manoeuvrer avec subtilité les leviers à votre disposition. Voici une petite liste des éléments que vous pourriez prendre en compte :

  • Soyez le chef… : C’est une terrible évidence, mais pour utiliser le pouvoir hiérarchique, vous devez détenir un statut social plus élevé que votre cible. Si vous êtes patient, faites ce qu’il faut pour monter l’échelle sociale. Sinon, créez votre entreprise.
  • …et montrez-le : Si l’habit ne fait pas le moine, il en donne l’apparence. Des études ont montré que nous sommes particulièrement sensibles aux signes extérieurs de pouvoir. Par conséquent, plus vous aurez l’air d’avoir de l’autorité, et plus vous en aurez :) . Laissez tomber votre vieux survêtement, et habillez vous « classe ».
  • Le règlement sur le bout des doigts : les lois, les règlements, les procédures, les statuts, etc. sont d’excellents moyens d’obtenir ce que vous voulez quand ils jouent en votre faveur. A vous de les faire appliquer pour tirer votre épingle du jeu.
  • Le pouvoir du faible : Il existe un autre cas dans lequel vous pouvez légitimement exercer un pouvoir, c’est lorsque vous êtes impuissant à satisfaire vous même un besoin ou un désir. Si vous avez un bras dans le plâtre, vous pouvez demander à quelqu’un de faire la vaisselle à votre place. J’ai connu un ancien qui usait et abusait de ce pouvoir en jouant les vieux séniles pour être assisté en permanence :) .
  • Utilisez la séduction : Si votre physique est avantageux, pourquoi ne pas en profiter ? Je suis sûr que vous saurez utiliser vos charmes pour accroître votre charisme.
  • Détenez un monopole : Les entreprises savent bien que lorsqu’elles détiennent un monopole, elles sont le champ libre pour imposer leur loi. Si vous aussi, vous parvenez à devenir l’unique détenteur d’une certain talent, si vous avez de la compétence, de l’expertise, de l’expérience, vous n’aurez aucun mal à faire pencher la balance de votre côté. Faites attention à ne pas en abuser, car si vous devenez trop dangereux, il se pourrait bien qu’on cherche à tout prix à vous remplacer.
  • Ne soyez pas avare : N’hésitez pas à exprimer votre gratitude, ne soyez pas avare de cadeaux, de félicitations, de faveurs. Montrez que vous pouvez être généreux, mais surtout, surtout, montrez bien que ces faveurs ne tomberont pas du ciel, mais qu’elles devront se mériter
  • Faites appel aux leaders chrismatique : Si vous n’avez pas la chance d’être charismatique, faites appel à ceux qui le sont. « Comment, tu n’aimes pas le épinards ? Même Superman mange des épinards ! ».
  • Faites du sport : Comme je l’ai dit, le pouvoir de coercition ne doit être employé qu’en dernier recours, et à plus forte raison lorsqu’il s’agit de faire usage de sa force physique. Quoi qu’il en soit, vous serez toujours plus impressionnant si vous ressemblez à Schwartzy qu’à Bob l’éponge.
  • Mobilisez les foules : A votre avis, dans quel cas avez vous le plus d’influence ? Quand vous êtes seul, ou quand vous mobilisez toute une foule ? Alors ?
  • Le pouvoir de l’information : Comme dirait l’autre, l’information, c’est le nerf de la guerre. Plus vous en saurez sur vos cibles, plus vous détiendrez de pouvoir. Pour vous renseigner, utilisez votre réseau social, et faites appel aux technologies de l’information (ex : moteurs de recherche)

Ces catégories peuvent vous servir de checklist pour vérifier quels sont les sources de pouvoir à votre disposition. La plupart du temps, vous devrez combiner plusieurs formes de pouvoir pour parvenir à vos fins. N’oubliez pas qu’en général, le pouvoir n’est pas unidirectionnel. Si vous êtes chef d’entreprise, vous disposez d’un pouvoir légitime (je suis le chef) et d’un pouvoir de coercition (je peux te virer), mais vos employés détiennent un pouvoir de compétence.

  1. French et Raven, en 1959 []
  2. cf. l’expérience de Milgram []

Pourquoi les hommes ne trouvent jamais le beurre dans le frigo ?

Mesdames, laquelle d’entre vous n’a jamais été confrontée à un homme cherchant désespérement sa cravate dans la penderie, alors que ladite cravate se trouvait juste sous ses yeux ? Laquelle n’a jamais vu un homme retourner tout le frigo pour y trouver le beurre, qui pourtant était bien en évidence ? Laquelle n’a jamais été attérée de voir un homme fouiller la maison de fond en comble pour retrouver ses clés de voiture, qui pourtant se trouvaient juste sur le rebord de la cheminée ?

Vous devez vous dire, mesdames, que ces messieurs ont une vision particulièrement défectueuse, et qu’ils sont bien distraits pour ne pas voir ce qui est juste sous leur nez. Et bien mesdames, sachez que vous n’avez pas tout à fait tort. Mais vous n’avez pas tout à fait raison non plus.

En fait, il faut savoir que les hommes et les femmes ont une vision qui fonctionne différemment. Vous, mesdames, vous êtes capable d’appréhender tout ce qui vous entoure d’un simple coup d’oeil. Vos yeux sont de véritables radars, qui captent le moindre détail dans un angle d’au moins 45 degrés. Forcément, cela vous semblerait naturel qu’il en soit de mêmes pour les hommes. Or, ce n’est pas le cas, et cet état de fait est la source de bien des ennuis dans les couples.

Tout a commencé quand…

Pour comprendre l’origine de nos différents modes de vision, il faut se baser sur la théorie de l’évolution1, et revenir longtemps en arrière, à la préhistoire, au temps des hommes des cavernes. A l’époque de ces sociétés primitives, les rôles de chaques sexes étaient clairement définis, et chacun savait ce qu’il avait à faire. Ainsi, les hommes chassaient, et les femmes gardaient la caverne et les enfants.

Comme on pourrait s’en douter, nos ancêtres ne disposaient pas de réfrigérateur pour conserver la nourriture, ni de centre commercial pour aller faire les courses le samedi. Par conséquent, c’étaient aux hommes de quitter leur nid douillet pour partir chasser le mammouth (ou toute autre espèce préhistorique comestible), et ramener la pitance au foyer.

La chasse est une tâche qui nécessite certaines capacités, comme pouvoir s’orienter sur de longues distances, repérer une proie de loin, ou toucher une cible en mouvement. C’est pourquoi les hommes ont développé une vision en tunnel, sont capable se focaliser sur un point précis à une longue distance, et sont naturellement doués pour évaluer les distances et les trajectoires.

Les femmes, de leur côté, étaient responsables de la maternité. Elles avaient pour tâches de garder la caverne, et de s’occuper des enfants. Les compétences nécessaire pour mener ces missions à bien étaient complètement différentes. C’est pourquoi les femmes ont développé une vision périphérique, capable de les informer sur les changements infimes de leur lieu de vie, et une faculté à décoder les émotions et à lire le langage corporel.

Soit dit en passant, tout ceci explique pourquoi une mère connaît absolument tout de ses enfants, alors qu’un père se rappelle tout juste de leurs dates d’anniversaire. C’est également pour ceci que les femmes ont tant de mal avec les créneaux :) .

A courte distance, les hommes sont aveugles

Quand une femme cherche le beurre dans le réfrigérateur, elle n’a qu’à jeter un coup d’oeil, sa vision périphérique lui permet de détecter instantanément ce qu’elle cherche. Mais pour un homme, l’exercice est tout autre. Il lui faut balayer chaque centimètre carré de l’intérieur de frigo jusqu’à ce que sa vision en tunnel se pose exactement sur la motte de beurre. Sans quoi, la matière grasse tant convoitée lui restera invisible.

Mesdames, sachez que les hommes ne sont pas fait pour trouver un objet précis à une courte distance, et que pour eux, fouiller un placard à la recherche d’une paire de chaussette précise est un exercice non trivial. Alors soyez indulgente, et ne vous énervez pas. Si vous voulez le beurre, allez le chercher vous mêmes, vous gagnerez du temps.

Messieurs, si vous ne trouvez pas votre cravate, et que votre femme vous affirme qu’elle se trouve bien dans ce placard, persévérez un peu avant de déclarer forfait, car il y a de trés fortes chances pour qu’elle ait raison.

  1. La théorie de l’évolution sur wikipédia []

Comment raconter les blagues ?

Comme je l’ai dit dans cet article sur les sujets de conversation, savoir raconter des blagues est un excellent moyen de relancer une discussion ou de détendre l’atmosphère. Et pour cause, les vertues de l’humour ne sont plus à démontrer. Celui qui sait maîtrise l’art délicat de l’histoire drôle s’assure de briller dans les réunions mondaines, et sera vu comme un bon vivant à la compagnie recherchée.

Et pourtant, savoir raconter n’est pas inné. Au contraire, il s’agit d’une compétence qui fait appel à de nombreux talents comme la mémoire, le jeu d’acteur, le sens du timing, etc. Et comme toutes les compétences, celle-ci doit être travaillée pour se développer.

Voici quelques éléments à prendre en considération pour devenir un bon conteur :

L’originalité

Le nombre de blagues existantes est pratiquement infini, et pourtant, avez-vous remarqué que ce sont toujours les mêmes que l’on entend ? Et généralement pas les meilleures, soit dit en passant… Une blague entendue plusieurs fois ne fait plus rire, et si vous vous contentez de répéter encore et toujours les mêmes histoire de toto usées jusqu’à la chute, vous avez toutes les chances de vous manger un « je la connaissais ».

Faites l’effort de vous documenter. Il existe de trés nombreux bouquins qui recensent des tonnes de bonnes histoires dont certaines sont fort peu connues. Vous pouvez également faire des recherches sur Internet pour trouver des sites humoristiques1, qui regorgent d’histoires (plus ou moins) drôles.

Les histoires drôles peuvent jouer sur plusieurs types d’humour pour faire rire. Citons l’humour gras, l’humour noir (je l’adore, celui-là), l’humour absurde (je l’aime bien aussi), etc. Essayez d’être éclectiques, plus vos blagues sont variées, plus facilement vous pourrez les placer.

La mémoire

Faire-part
Creative Commons License Crédit photo : NguyenDai

C’est bien beau de raconter des blagues, mais encore faut-il être capable de s’en rappeler. Il vous faudra un minimum de mémoire pour enregistrer toutes ces histoires drôles. Vous voulez connaître un moyen de faire un énorme bide ? En voici un infaillible : commencez à raconter votre blague, et prenez bien soin d’avoir un trou de mémoire au moment de la chute. Imparable !

Pour éviter ces mésaventures, évitez d’avoir du Gruyère à la place du cerveau. Si vous n’arrivez pas à mémoriser des milliers de blagues, focalisez vous sur une petite dizaine. En matière d’humour, il faut privilégier la qualité à la quantité.

Si vous racontez une de vos blagues favorites, vous n’avez pas trop de crainte à avoir. En revanche, lorsque vous tombez pour la première fois sur une histoire qui vous semble digne d’être ressortie, entraînez vous au moins une fois ou deux devant un miroir. Vous vous épargnerez l’embarras de vous rendre compte au moment de la chute que vous avez oublié le petit détail sans lequel votre blague n’a aucun sens.

Le sens du timing

Vous êtes devenu un dictionnaire d’histoires drôles ambulant, votre mémoire est infaillible ? Parfait ! Il manque quelque chose, mais quoi ? L’occasion, pardi ! Vos blagues, il va bien falloir trouver un moment pour les raconter, non ?

C’est là que le sens du timing entre en jeu, et qu’il va falloir respecter ce bon vieil adage plein de sagesse :avant l’heure, ce n’est pas l’heure, après l’heure, ce n’est plus l’heure. Il va falloir faire preuve d’attention. Imaginez que vous êtes un fauve tapi dans les fourrés, guettant le bon moment pour bondir sur sa proie. Voilà l’état d’esprit qui doit être le votre si vous espérer placer votre vanne dans la conversation.

Votre blague aura beaucoup plus de légitimité, et beaucoup plus d’impact si son sujet est en rapport avec la conversation. Je distingue deux cas différents : dans le premier, vous suivez normalement la conversation, et êtes d’humeur taquine. A un moment précis, par une association d’idées, une blague en rapport avec le sujet vous vient à l’esprit. N’hésitez pas ! Dés que c’est votre tour de parler, lancez vous. Attention, n’interrompez pas celui qui détient la parole, d’abord parce que c’est trés impoli, ensuite parce que cela augmente à votre tour vos chances de vous voir ravir votre temps d’expression.

Dans le deuxième cas, vous avez une histoire précise en tête, que vous voulez absolument replacer. C’est dans cette situation que vous devrez être le plus attentif. Vous allez devoir manoeuvrer avec finesse et saisir le moindre prétexte pour balancer votre blague. Si besoin est, vous pouvez même tenter de dévier la conversation vers le sujet qui vous intéresse. Petite précaution : ne vous lancez pas dans votre histoire tout de suite après avoir vous même changé de sujet. Je vous assure que ça va se voir.

Dans tous les cas, si vous manquez le coche et laissez passer l’occasion, soyez beau joueur, et attendez une meilleure occasion. Ce serai dommage de gâcher une bonne histoire parce qu’elle tombe comme une cheveu dans la soupe.

Avoir du tact

Avez vous remarqué que la plupart des blagues se moquent du malheur des membres de groupes ethniques ou de minorités ? Que ce soient les blondes, les belges, les militaires, les noirs, les juifs, les chasseurs, les américains, les hommes, les femmes, les musulmans, les homosexuels, les fonctionnaires, les flics, les jeunes, les vieux, les animaux, les hommes politiques, les pompiers, les belles-mères, et j’en passe… Tous, ils en prennent pour leur grade (il y en a qui le méritent, mais je ne dirai pas lesquels ;) ).

Avant de vous lancer dans une grande diatribe sur la prétendue légereté des blondes, prenez la précaution de vérifier qu’une de ces charmantes demoiselles à la chevelure dorée ne se trouve pas a portée d’oreille. Pour peu qu’elle soit susceptible, vous pourriez regretter votre étourderie.

Il ne s’agit pas d’hypocrisie, mais de tact. Le but d’une blague est de faire rire, non ? Faites preuve d’empathie, surtout si vous vous adressez à des personnes que vous connaissez peu. Même si une saillie humoristique peut vous sembler anodine et sans conséquences, il n’est pas impossible que vous blessiez quelqu’un. Tout le monde n’a pas le même sens de l’humour que vous.

Les talents de conteur

Grâce aux quelques conseils précédents, vous avez réussi à placer la bonne blague au bon moment. Et maintenant ? Et bien, il reste le plus difficile : raconter la blague. Des talents de conteur seront indispensable si vous espérez déclencher la moindre hilarité chez vos interlocuteurs.

Pour comprendre à quel point la manière de raconter est importante, amusez vous à réaliser l’expérience suivante. Commencez par trouver un bon recueil d’histoires drôles, parcourez-le, et sélectionnez la meilleur blague que vous puissiez trouver. Ensuite, choisissez un interlocuteur habituellement jovial et enjoué, et contez lui votre histoire d’un ton monocorde en lisant votre livre mot-à-mot. Si vous parvenez à lui arracher autre chose qu’un sourire poli, vous aurez bien de la chance.

En matière de communication interpersonnelle, saviez vous que le langage corporel véhicule une trés grande majorité de votre message, contrairement aux mots qui n’en font passer qu’une trés petite partie ? Si vous voulez que vos histoires aient un effet, il va falloir donner de votre personne.

En fait, quand vous racontez une blague, vous êtes un peu dans le cas d’un orateur qui s’adresse à une assemblée, et les mêmes règles s’appliquent. Je ne vais pas détailler les différents moyens de parler en public, puisque cela nécessiterait un article complet (que j’écrirai sans doute un de ces jours). Toutefois, voici quelques règles de bases :

  • Parlez fort : Vous voulez que tout le monde vous entende, non ? Alors parlez suffisamment fort pour atteindre vos auditeurs les plus éloignés, mais ne cassez pas non plus les oreilles de votre public en hurlant.
  • Respirez, sinon, vous allez exploser. Bien des orateurs débutant s’imaginent que pour parler en public, il faut nécessairement parler vite. Je me rappelle des premières fois où je me suis addressé à une assemblée. Une vraie mitraillette. Erreur, grossière erreur ! N’allez pas plus vite que la musique, ménagez des pauses, modulez votre débit. Un orateur qui prend son temps est beaucoup plus agréable pour les auditeurs. Attention tout de même à ne pas laisser s’endormir vos interlocuteurs.
  • Le contact oculaire est trés important. C’est ce qui vous permettra de maintenir votre public en éveil. Regardez tour à tour les membres de l’assemblée, et soutenez leurs regards quelques secondes chacun. Si quelqu’un regarde ailleurs, fixez le jusqu’à capter son regard.
  • Structurez votre discours. Personne ne comprendra une histoire sans queue ni tête (à moins qu’il ne s’agisse d’humour absurde). Votre histoire doit avoir un début, un milieu et une fin, alors n’oubliez pas d’aller réviser votre schéma narratif2

Il y a en plus quelques éléments un peu plus spécifiques aux histoires drôles que vous devez maîtriser :

  • Le jeu d’acteur : Impliquez tout votre corps dans le récit, laissez libre court à votre expression corporelle. Si votre histoire comporte des personnages, imitez leurs attitudes, leurs comportements, leurs mimiques, bref ! donnez leur vie.
  • L’accent : Une blague belge sans accent belge ? Impensable ! Imiter l’accent de vos personnages est essentiel pour accentuer l’effet comique. Si votre histoire met en jeu des belges, ou des québecois, vous pouvez vous en donner à coeur joie.
  • Le suspense : Trés fréquemment, l’humour d’une blague réside dans sa chute. Entretenez le suspense, créez l’attente chez vos auditeurs, maintenez-les en haleine. Plus ils voudront connaître la fin, plus l’impact sera important.

Le mot de la fin

Voici donc quelques conseils qui feront de vous, même si la liste est loin d’être exhaustive, un redoutable conteur de blagues. Et maintenant, quart d’heure récréation. Vous connaissez quelques blagues qui mériteraient de sortir de l’ombre ? Et si vous les laissiez en commentaire ?

  1. Un site de blagues []
  2. Le schéma narratif []

Bilan du premier mois

Voici un bilan du premier mois d’existence de ce blog. Depuis le premier article, onze billets sont apparus, dont deux qui sont passé en première page de scoopeo. Ces deux billets m’ont apporté un petit pic de trafic bien agréable.

J’ai trouvé mon rythme de croisière en ce qui concerne la fréquence d’écriture, puisque j’essaye de poster 2 billets par semaine, un le mardi, et un le vendredi. J’ai fait quelques essais pour déterminer quels sont les jours et les heures optimales pour poster, et cette configuration me semble intéressante. Je suis également assez content de l’idée du compte à rebours avant le prochain billet (en haut à droite), qui entretient le suspense, et me force à avoir toujours un ou deux billets d’avance.

L’écriture de chaque billet me prend pas mal de temps, puisque j’essaye de n’écrire que des articles vraiment intéressants et riches en information. J’ai d’ailleurs dû pas mal me documenter. La question que je me pose est : « après avoir lu ceci, l’internaute moyen sera-t-il plus intelligent ? ». J’espère que ceux qui lisent ou liront ce blog y trouveront leur compte. Je compte mettre en place un formulaire de contact pour recueillir vos suggestions, mais en attendant, vous pouvez réagir en laissant un commentaire.

J’ai pas mal galéré au niveau du thème wordpress, le moteur de blog que j’utilise. Je n’ai malheureusement qu’un pauvre talent de webdesigner, mais je suis assez content du résultat (j’ai déjà fait bien pire). Il me reste à régler quelques problèmes pour être vraiment compatible avec les standards du web1.

Le nombre de visites quotidiennes monte doucement, mais régulièrement, avec une moyenne de 40 par jour environ aujourd’hui. J’ai de plus en plus d’entrées qui viennent de google, mais c’est encore scoopeo qui m’amène le plus de visiteurs. Quand au nombre d’abonnés au flux RSS, il a fait un bond depuis le dernier article, puisqu’il est passé de 25 à 40 :).

  1. Des ressources pour les standards du web, et la qualité des sites []

7 façons de trouver des sujets de conversation

Mon article sur les moyens de soutenir une conversation a remporté un certain succès. Toutefois, au vu des retours obtenus, il me semble important de revenir sur certains points pour approfondir le sujet.

Comme les plus attentifs d’entre vous me l’auront fait remarquer, certaines situations sont incompatibles avec la technique de l’écoute active, laquelle donne alors de mauvais résultats, ou ne peut tout simplement plus être appliquée.

Quand l’écoute ne suffit pas

La première faiblesse de cette méthode, c’est qu’elle suppose un faible nombre de participants à la conversation, c’est à dire pas plus de deux ou trois. En effet, si vous entretenez quelqu’un en tête à tête, il est facile de lui laisser le privilège de s’exprimer en vous réservant le rôle d’auditeur. En revanche, dans une conversation mondaine mettant en jeu plus de 4 personnes, la dynamique n’est pas la même, et repose plus sur des échanges rapides que sur le discours d’une seule personne. Le temps de parole imparti à chacun a tendance à raccourcir, et il est par conséquent plus difficile d’aborder des questions personnelles.

Si vous tentez d’appliquer la technique de l’écoute attentive dans un groupe, notamment avec des personnes que vous ne connaissez pas ou peu, la personne que vous écoutiez se vera ravir la parole en un rien de temps, et la conversation portera sur d’autres sujets. Au final, vous vous retrouverez dans la situation de départ : vous restez comme deux ronds de flands sans rien à dire.

Le deuxième cas dans lequel le premier article ne s’applique pas, c’est quand vient votre tour de parler. Et oui, c’est bien beau d’écouter, mais viendra bien un moment ou il faudra vous exprimer. Lorsque votre interlocuteur est aussi timide que vous, par exemple. Ou bien s’il lit le même blog que vous ;) . Si chacun écoute l’autre, on ne va pas s’en sortir.

Pour pallier à ces inconvéniants, voici 7 méthodes pour briller dans une conversation :

1) Commencez par les grands classiques


Le grand art de la petite conversation
Debra Fine

Utiliser un sujet passe-partout est toujours un bon point de départ. Après tout, peut-être que votre interlocuteur est aussi perdu que vous, et se creuse désespérement la mémoire pour trouver quelque chose à dire. D’ailleurs, Jules Renard ne disait-il pas :

Si le temps ne changeait jamais, la moitié des hommes n’auraient aucun sujet de conversation

En commençant par une banalité, vous êtes sûr que quelqu’un pourra rebondir. De plus, si vous ne connaissez pas ceux auxquels vous vous adressez, vous ne savez pas à priori quels sont leurs centres d’intérêts. En commençant par évoquer le beau temps, vous pourrez prendre la température du groupe. Avec de la chance, vous tomberez sur un météorologue qui se lancera sur une thèse portant sur les anticyclones et les courants d’air chaud :) .

Voici quelques sujets de base à utiliser :

  • La météo : Le summum de la banalité. Evoquez le beau temps pour la saison, les chutes de neige à venir, la pluie incessante, etc. Faites attention, si vous ne procédez pas avec finesse, vous risquez de passer pour un abruti complet, surtout si vous vous contentez de regarder par la fenêtre en proférant avec fierté une énorme évidence du genre : « Tiens, il pleut ».

    Faites donc preuve d’un minimum de subtilité. Demandez aux autres s’ils n’ont pas eu d’embouteillages à cause de la pluie, si personne n’est enrhumé à cause du froid, que sais-je encore ? Creusez vous la cervelle un minimum, je ne vais pas tout faire pour vous ;)

  • La politique : Si vous vous y connaissez un peu, lancez un débat politique. Faites remarquer l’éloquence de tel candidat, commentez les derniers sondages. Si vous avez la chance de vous trouver en periode d’élections, vous avez toutes les chances de lancer un débat enflammé. Au pire, vous ferez un flop, mais passerez pour quelqu’un d’engagé et cultivé.
  • Le sport : Si votre auditoire est majoritairement masculin, il peut être intéressant de commencer par commenter quelque résultat sportif actuel. Il est trés probable que vous déclencherez de vives réactions. Attention, toutefois : les supporters sont souvent trés attachés à leur équipe favorite, et vous devrez procéder avec diplomatie si vous ne voulez pas vous faire d’ennemis ni voir le débat dégénerer en bataille de hooligans :) .
  • L’actualité : Commentez un fait divers d’actualité, cela permettra trés souvent de rebondir sur des sujets un peu plus profond. N’hésitez pas à lire la presse pour être en mesure d’avoir matière à alimenter les débats.
  • Le cinéma : Racontez le dernier film que vous êtes aller voir, demandez ce qu’il en est pour vos interlocuteurs, annoncez que le dernier chef-d’oeuvre de tel réalisateur est en fait une vraie bouse, encensez tel film d’auteur (ce qui aura l’avantage de vous parer d’une aura d’intelligence et du culture), les sujets de manquent pas en matière de cinéma.
  • Les commérages : Si les membres du groupe se connaissent déjà un minimum, vous pouvez évoquer les frasques de telle personne absente (les absents ont toujours tort), ou gloser sur la relation naissante entre machine et machin. Mon expérience personnelle à prouvée que ces sujets fonctionnent beaucoup mieux avec un auditoire majoritairement féminin.

Ces divers sujets bateaux ont fait leur preuve lorsqu’il s’agit de lancer une conversation. Attention toutefois de ne pas en abuser, sous peine d’être rapidement étiqueté comme celui ou celle qui n’a pas de conversation. Si vous lisez ceci, c’est que vous voulez l’éviter, n’est-ce pas ? Les grands classiques doivent si possible être réservés aux débuts de conversation.

2) Identifiez ce qui intéresse les autres

Soyez assez observateur pour découvrir quels seront les sujets qui intéresseront tout le monde. En général, les groupes ne se forment pas par hasard, il y a souvent des points communs entre ses différents membres. Une fois que vous avez identifié ces affinités, lancez une question à la ronde en rapport avec un sujet qui concerne l’ensemble du groupe.

Voici quelques points que vous pouvez considérer pour déterminer la tendance d’un groupe :

  • Le sexe : Le groupe est-il mixte ? majoritairement masculin ? féminin ? Si la répartition des sexe dans le groupe est équilibrée, la conversation portera sur des sujets plus généraux. Si l’un des deux genre est trés majoritairement représenté, certains sujets plus « typiques » (l’autre sexe, le sport, les voitures, le boulot, la famille, les relations interpersonnelles, etc.) seront sûrement abordés.
  • L’âge : Avez vous affaire à une bande de jeunes ? A un groupe de vieux croutons ? Là encore, comme les centres d’intérêts, les sujets préférés diffèrent en fonction de l’âge. Je me rappelle d’une époque ou j’étais trés porté sur les jeux vidéos, alors qu’aujourd’hui je me fous des nouvelles consoles comme de ma première tétine. Il est bien évident que vous ne pourrez pas demander des nouvelles sur les oreillons du petit dernier si la moyenne d’âge est de 17 ans. A vous de vous adapter.
  • La catégorie socio-professionnelle : Examinez discrètement les vêtements, le vocabulaire, la posture, les coiffures de vos interlocuteurs, et tentez d’en déduire leur catégorie socioprofessionnelle. Ne parlez pas de fusions de PME si vous vous adressez à un groupe d’ouvriers.
  • Les convictions politiques et religieuses : Attention, danger ! Evitez d’aborder le sujet si vous ne savez pas qui pense quoi. Les gens sont souvent trés attachés à leurs convictions, et vous aurez vite fait de commetre une gaffe si vous n’y prenez garde.

3) Soyez cultivé


Comment se faire des amis
Dale Carnegie

A priori, dans une conversation, on ne peut jamais savoir à l’avance quels sujets vont être abordés. Qui n’a jamais eu la surprise, après un moment d’inattention, de constater que l’on débat ardemment de la sexualité des drosophiles alors qu’il y a trentes secondes à peine, vous déploriez la hausse du prix du gruyère ?

Le meilleur moyen de rester dans la conversation, c’est d’avoir de la culture. On ne peut disserter sur les sujets que l’on ne maîtrise pas, à moins de passer pour le lourd prétentieux qui n’y connait rien. Si vous êtes cultivé, si vous savez tout sur tout, vous aurez toujours une information à ajouter au débat, vous pourrez rebondir sur une affirmation pour la corriger ou la compléter, vous pourrez répondre aux questions posées, bref ! vous aurez quelque chose à dire, ce qui normalement est ce que vous cherchez, si vous lisez cet article.

Certains sujets reviennent plus souvent que d’autres (cf. les grands classiques). Essayez de devenir incollables dans ces domaines. Abonnez vous à des revues spécialisées, et parcourez-les régulièrement. Ne vous contentez pas de regarder le JT, savoir ce que tout le monde sait, c’est ne rien savoir. Tenez vous au courant de l’actualité scientifique et politique, c’est un excellent moyen d’avoir des anecdotes intéressantes à raconter.

Si la conversation porte sur un sujet que vous ne maîtrisez pas, vous pouvez également jouer au naïf. Prétendez que vous êtes intéressé, mais que vous n’y connaissez pas grand chose, et posez des questions techniques et précises. Si votre interlocuteur connait son domaine, il se retrouvera au centre de la conversation, et vous accordera toute son attention pour satisfaire votre curiosité. Ce sera à vous d’en tirer avantage en ne laissant pas s’épuiser le sujet.

Si vous êtes spécialiste dans certains domaines, ce sera peut-être même vous que l’on interrogera. N’ayez pas peur d’ennuyer les gens en leur parlant des sujets techniques qui vous tiennent à coeur. S’ils posent la question, c’est que ça les intéresse. Mais n’hésitez pas à vous mettre au niveau de vos interlocuteurs, soyez compréhensible, vulgarisez. Et surtout, soyez passionné. Si vous aimez un sujet, partagez votre enthousiame.

Moi même, je maîtrise relativement bien le domaine de l’informatique. Lorsqu’un non initié m’interrogeais, j’avais pour habitude de répondre « Bof, tu sais, c’est trés technique, ça ne t’intéressera pas ». Forcément, un tel manque de conviction ne pouvait passionner les foules. Pourtant, il y a tellement de choses à raconter ! Maintenant, je disserte avec volubilité des logiciels libres, d’Internet, des nouvelles technologies de l’information, etc. Le tout est de trouver le juste milieu entre partager vos passions et ennuyer l’auditoire avec votre petite personne.

4) Racontez des anecdotes

Rien de tel qu’une petite anecdote ou une parabole1 pour illustrer et pimenter la conversation. Au cours du débat, n’hésitez pas à lancer un « Ca me rappelle la fois ou… » ou un « C’est comme l’histoire de ce type qui… » avant d’enchaîner sur une petite histoire en rapport avec le sujet. C’est un excellent moyen de capter l’attention, et surtout de la retenir pendant un temps. Si vous savez bien raconter, personne ne vous interrompra, et celui qui s’y risquera se fera remettre à sa place illico-presto.

Plusieurs précautions à prendre toutefois. D’abord, votre histoire ne doit pas tomber comme un cheveux sur la soupe, restez en rapport avec le sujet, et apportez quelque chose de concret à la conversation. Si vous racontez les vacances de votre mémé jacquotte pour illustrer les derniers résultats sportifs, vous allez gentiment vous faire rembarrer, et passer pour un gros lourd.

Votre anecdote ne doit pas être trop longue. N’oubliez pas que pendant que vous la racontez, vous détenez le monopole exclusif de la parole. Si vous le conservez trop longtemps, vous allez finir par lasser, voire énerver. Soyez courtois : une conversation est un échange, alors ne volez pas le tour du voisin.

Si possible, tâchez de n’utiliser que des histoires véridiques. Elles auront plus de poids, et surtout, vous risquez moins de vous embrouiller en les racontant. Si vous inventez, ne mentez pas quand à la véracité de vos paroles, et si on vous questionne, prenez un air mystérieux, ça passera pour de l’humour.

5) Ayez de l’humour


Comment appelle-t-on un chat qui…
Veron & Bancel

Plutôt qu’une anecdote, pourquoi ne pas raconter une bonne blague pour détendre l’atmosphère ? Dans ce cas, vous allez de même monopoliser l’attention du public pendant quelques secondes. Ce sera à vous, et rien qu’à vous de parler. Notez que les précautions indiquées juste au dessus s’appliquent également dans ce cas : restez dans le sujet, et ne soyez pas trop long.

Prenez également garde au fait que les histoires drôles sont potentiellement blessantes si elles mettent en jeu des membres de minorités (les belges, les blondes, les juifs, les noirs, etc.) Ayez du tact, et faites bien attention à ne froisser personne, car comme le disait Desproges, on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui.

Notez que vous ne pourrez jamais faire de plus gros bide qu’en oubliant la fin d’une histoire, alors soyez sûr de votre mémoire. Et soyez original. Certaines histoires ont déjà été entendue maintes et maintes fois, tâchez de sortir du lot. Il existe de trés bons dictionnaires d’histoires drôles, n’hésitez pas à vous documenter.

Par ailleurs, en fonction de votre public et du sujet de conversation actuel, une histoire drôle ne sera pas forcément trés bien perçue. Ne sortez pas la dernière de toto en plein milieu d’un repas d’affaire, ou lorsqu’untel évoque l’enterrement de mémé jaquotte. Certaines histoires sont plus « fines » que d’autres, et seront mieux acceptées en fonction des circonstances. Sachez vous adapter, et ne pas aller trop loin.

Et surtout, surtout, surtout… Sachez raconter ! Il n’est rien de plus pénible, rien de plus ennuyeux, rien de plus pathétique que quelqu’un qui ne sache pas raconter les histoires drôles. Si vous n’êtes pas capable de jouer un rôle, de donner vie à votre histoire, de grâce, par pitié, abstenez vous ! Raconter une blague est une affaire serieuse.

A part les histoires drôles, vous pouvez également vous permettre d’interrompre votre interlocuteur pour placer un calembour, un jeu de mot, etc. Soyez taquin. Mais l’humour ne s’improvise pas. Si vous n’êtes pas sûr de vous, mieux vaut attendre d’avoir acquis un peu d’entraînement.

6) Parlez de vous


Comment se faire des amis
Dale Carnegie

Puisqu’il faut absolument parler, et bien pourquoi ne pas aborder le sujet que vous connaissez le mieux, à savoir vous ? Parlez de votre vie, de vos sentiments, de vos opinions, de vos émotions, lâchez-vous, que diantre !

Un excellent moyen d’immiscer votre petite personne dans la conversation, c’est de commencer par exprimer votre opinion. Vous avez des opinions, n’est-ce pas ? Pourquoi ne pas rebondir sur un sujet en commençant votre phrase par « Je pense que », « A mon avis », « Il me semble que », etc. Donnez votre avis, expliquez ce que vous pensez, faites part de vos réflexions personnelles (ce qui bien sûr suppose que vous ayez des réflexions personnelles)…

L’avantage, en exprimant ce que vous pensez, c’est que vous prouvez tout simplement que vous êtes capable de penser. Si vous procédez avec suffisamment de tact, étaler votre point de vue vous confèrera un air intelligent et cultivé. Attention toutefois de ne pas raconter tout et n’importe quoi. Sélectionnez vos idées avec soin, et si vous ne vous sentez pas capable de les défendre, abstenez vous. Si la majorité du groupe partage vos opinions, vous n’aurez pas de problème, mais dans le cas contraire, soyez prêt à vous engager dans une joute verbale. Ne soyez pas non plus à 100% catégorique, accordez vous une marge d’erreur, et acceptez de vous tromper. Vous aurez l’air moins bête si quelqu’un vous démontre que vous avez tort.

Si votre public est majoritairement féminin, faites lui part de vos sentiments, en restant dans les limites de la pudeur. Pour les hommes qui lisent ceci, sachez que les femmes accordent beaucoup d’importance aux émotions, et qu’elles n’hésitent pas à les partager entre elles. Aussi, si vous savez exterioriser les vôtres, vous gagnerez en crédit auprès de la gente féminine. Attention toutefois, n’appliquez jamais ce conseil si des hommes se trouvent dans l’auditoire, les résultats seraient catastrophique pour votre image. N’oubliez pas que pour un homme, exposer ses sentiments est un signe de faiblesse.

7) Un peu de conviction, que diable !

Si vous voulez être certain que les autres vous considèrent charismatique, si vous désirez qu’ils vous trouvent du bagout, commencez par en être convaincu vous même. Saviez vous que l’opinion qu’ont les autres de vous n’est jamais que le reflet de ce que vous pensez de vous-même ?

Si vous commencez à parler en regardant vos pieds, si vous interpelez quelqu’un en murmurant dans votre barbe, personne ne vous écoutera, et vous ne pourrez pas finir la moindre phrase de plus de trois mots sans être interrompu. Jamais vous ne susciterez l’intérêt chez vos interlocuteurs s’ils ne vous entendent même pas. Jamais vous ne pourrez les rallier à vos idées si vous n’avez pas l’air vous mêmes convaincu.

Il va falloir que vous sachiez ce que vous voulez. Si vous désirez vous adresser à une personne, alors faites le vraiment. Regardez-la, appelez-la par son nom, et parlez haut et fort (sauf si vous êtes au cinéma). Si vous voulez être entendu, pourquoi marmonnez vous ? Si vous voulez qu’on vous écoute, pourquoi discutez-vous avec le sol ?

Un bon orateur doit savoir capter l’attention de son public. Parmi les éléments les plus importants à prendre en compte, on trouve le regard et le timbre de voix. D’une part, contraignez vous à maintenir un contact oculaire avec vos interlocuteurs, et d’autre part parlez distinctement, avec un volume suffisant pour pouvoir être entendu sans effort, mais sans pour autant hurler.

Pour finir (enfin)

Avec tout ça, vous disposez de bonnes bases pour vous lancer dans des conversations à batons rompus. Ne pensez pas toutefois que vous allez devenir un redoutable bretteur verbal du jour au lendemain. C’est quelque chose qui requièrt un peu d’entraînement, si vous y mettez du vôtre, vous verrez trés rapidement apparaître les premiers progrès. Et si vous connaissez d’autres méthodes auxquelles je n’aurais pas pensé, n’hésitez pas à en faire profiter les copains en laissant un commentaire.

  1. Définition de parabole sur wikipédia []

La fausse modestie

J’ai parlé il y a peu de l’importance et du pouvoir des compliments. De nos jours, nous avons perdu ce réflexe si sain d’exprimer de vive voix notre considération pour ceux que nous admirons ou dont nous reconnaissons le talent. A tel point que, lorsque nous recevons nous-mêmes une parole élogieuse, nous ne savons plus comment nous comporter.

La politesse nous enseigne qu’il est de bon ton d’être modeste et discret, car ce sont des qualités nécessaires à la vie en communauté. Celui qui a déjà été entouré par une bande de possesseurs de téléphones portables diffusant une musique dont la qualité est inversement proportionnelle au volume dans les transports en commun comprendra pourquoi.

C’est pourquoi, lorsqu’on nous fait l’honneur de remarquer nos talents, un élan d’humilité nous pousse souvent à minimiser nos mérites. Tous, nous avons au moins une fois prononcé ces paroles « Oh ! Tu sais, ce n’était pas grand choses ». Et bien même si cette réaction paraît saine et naturelle au premier abord, je prétends qu’elle est en fait néfaste.

La fausse modestie est le début de l’orgueil

Un excès de modestie n’est jamais que de l’orgueil déguisé, car en minimisant vos mérites, vous ne faites que grandir votre talent. Imaginez que vous félicitiez Baudelaire d’avoir écrit les fleurs du mal, et qu’il vous réponde« Oh, ben c’était pas grand chose, hein ! J’ai juste fait ça comme ça, pour me détendre. De toutes façons, j’étais bourré, alors »1. Une telle retenue devient indécente. C’est comme si notre ami Baudelaire nous disait« Cette oeuvre pour laquelle vous me félicitez n’était qu’un passe temps pour moi. Imaginez les chefs-d’oeuvre dont je suis capable quand je m’applique. »

Ma grand-mère avait pour habitude de dire2 :« Ne te fais pas si petit, tu n’es pas si grand ». Cet adage ancestral résume parfaitement mes propos : à force de s’aplatir devant les louanges, on finit par obtenir l’effet inverse en devenant un monstre d’orgueil.

Apprendre à accepter les compliments

Je pense que minimiser ou refuser un compliment ne sont pas de bonnes solutions. Au contraire, des louanges doivent être considérées comme un cadeau, et refuser un cadeau est en général considéré comme quelque chose d’impoli. Il faut donc apprendre à recevoir les éloges comme il se doit : avec franchise et honnêteté.

Pour autant, accepter un compliment n’est pas si aisé. Il est facile de tomber dans l’excès inverse en faisant montre d’orgueil, et je ne connais que de trés rares personnes qui méritent les louanges et sachent les accepter.

Je vais prendre l’exemple d’Eric-Emmanuel Schmitt3 (EES, pour les intimes et les fainéants, catégorie qui est la mienne). EES est un auteur francophone trés lu et trés joué qui a réalisé récemment son premier film, Odette Toutlemonde, que j’ai eu la chance de voir en avant-première. Le film était suivi d’un débat en présence du réalisateur qui répondait alors aux questions du public, lequel n’a pas tari d’éloges à propos de l’oeuvre.

EES m’a impressionné par son honnêteté et… comment dire ? Il dégage une impression de vrai, et possède ce rare talent de savoir recevoir les compliments, sans les rejeter, mais sans en tirer d’orgueil non plus. En recevant les paroles flatteuses des spectateurs, EES semblait en tirer du plaisir, sans chercher à diminuer son mérite, mais son exploit (j’ose qualifier cela d’exploit) fut de rester au niveau de son auditoire alors que celui-ci aurait voulu le placer sur un piédestal. A aucun moment il n’a laissé transparaître l’impression qu’il aurait pu se considérer comme inférieur ou supérieur à ses interlocuteurs.

C’est donc mon conseil pour cet article : si vous êtes digne de recevoir des compliments, alors ne les refusez pas. N’hésitez pas à les accepter et à remercier leurs auteurs, et surtout, évitez de tomber dans un excès d’humilité ou de vous montrer trop orgueilleux. Soyez honnête avec les autres et avec vous même, et surtout soyez vrai.

  1. Ce qui était vrai, d’ailleurs []
  2. Ce n’est pas vai, ma grand-mère n’a jamais dit ça, mais ça donne une légitimité à mes propos []
  3. Le site officiel []