Nous sommes entourés de gros cons. C’est en tout cas ce qu’il faut penser si l’on en croit mon entourage.

Si on leur pose la question, la plupart des gens répondront qu’ils fréquentent beaucoup de connards. Par contre, bien peu reconnaissent faire eux même partie de cette catégorie.

Tout le monde fréquente des cons, mais personne ne l’est. Il y a là une bizzarerie mathématique. Où sont donc passés tous ces cons ?

« Ces cons ne savent même pas qu’ils sont cons », direz vous peut-être ? Mais vous vous doutez bien que tout le monde pense exactement la même chose, n’est-ce pas ?

Et si le gros con, c’était vous ?

On est toujours le con de quelqu’un

Loin de moi l’idée de vouloir vous insulter. Je sais en effet que les lecteurs de Palsambleu ! représentent la fine fleur de l’élégance et de la distinction.

Toutefois, toute personne sincèrement intéressée par son développement personnel se doit de se poser la question au moins une fois. Suis-je un gros con qui s’ignore ?

Personne ne veut être un gros con, et même les cons avérés nient faire partie de cette catégorie. Les cons ignorent-ils leur condition ? Ou bien se contentent-ils de la nier ?

Et si les cons ne se rendent pas compte de leur état, comment pourriez vous savoir si vous êtes vraiment con ou pas ? Pas de panique ! Je suis là pour vous aider.

Alors docteur ? C’est grave : vous êtes con !

Voici une série de question et d’affirmations. À chaque fois, répondez par oui ou par non, et notez votre nombre de oui et de non. Rendez-vous plus bas pour lire les résultats.

  • Vous pensez que vous êtes entourés de cons ;
  • Vous êtes absolument certain de ne pas être un gros connard ;
  • Vous êtes toujours aimable avec vos supérieurs, mais vous pensez que vos subordonnés ont parfois besoin d’être brusqués pour être efficaces ;
  • Vous êtes trés sûr de vous ;
  • Vous aimez critiquer et dire du mal d’autres personnes en leur absence ;
  • Vous pensez que vos réussites ne dépendent que de vous, mais vos échecs ont toujours une cause extérieure ;
  • Vous n’avez jamais tort et par conséquent, vous ne ressentez jamais le besoin de vous excuser ;
  • Vous pensez qu’il est sain de piquer une bonne colère de temps en temps ;
  • Vous pensez que vous êtes entourés d’incapables ;
  • Vous avez trés souvent l’impression de pouvoir faire mieux que les autres ;
  • Vous n’hésitez pas à insulter ou humilier une personne qui l’a bien mérité ;
  • Vous ne pouvez pas faire confiance aux gens qui vous entourent ;
  • Quand vous entrez dans une pièce, si les gens partent, c’est parce que vous les intimidez ;
  • Vous n’êtes jamais invité chez vos collègues ;
  • Vous pensez qu’on peut généraliser certaines qualités / défauts à des populations entières (les arabes, les immigrés, les homos, etc.) ;
  • Vous êtes contre le droit au mariage pour les couples homosexuels ;
  • Vos phrases contiennent souvent l’expression « Ces gens là » ;

Avez-vous répondu à toutes les questions avec franchise et honnêteté ? Si vous avez obtenu plus de 4 ou 5 « Oui », je crois bien que j’ai une mauvaise nouvelle pour vous…

Pourquoi est-ce si dur d’admettre que vous êtes un con ?


Objectif Zéro Sale Con
Robert Sutton

Avant d’aller plus loin, peut-être convient-il de définir ce qu’est un con ? On utilise parfois ce terme pour définir un idiot, mais ce n’est pas vraiment la définition qui nous intéresse. Un con n’est pas non plus un beauf, car la « beaufitude » désigne plutôt une vacuité, et on trouve des cons trés cultivés.

Dans Objectif Zéro Sale Con, Robert Sutton ne définit pas les cons par leur qualité, mais par leurs actions. L’auteur considère qu’un con est une personne qui à des comportements de nature à humilier, agresser, démoraliser ou rabaisser les gens avec qui il entre en contact, et surtout un con s’attaque principalement aux plus faibles.

Une autre caractéristique que me paraît indissociable du con, c’est le sentiment de supériorité. Le con se croit au dessus de la masse des crétins qu’il méprise. Il a par conséquent une trés haute opinion de lui même. Or, des études sociologiques ont montré que nous souffrons en général d’un biais de perception, et que nous avons tendance à nous voir sous un jour beaucoup plus favorable et clément que la réalité.

C’est d’ailleurs un mécanisme bien connu des charlatans de tous poils qui l’utilisent pour dire la bonne aventure.

En résumé, être persuadé de ne pas être un gros con est l’une des caractéristiques principales des gros cons.

Être un connard est un handicap

Pourtant, être un gros con n’a que peu d’avantages, et beaucoup d’inconvénients. Voyez plutôt.

Les gens vous craignent

À force d’humilier et de rabaisser les autres, ceux-ci apprennent à vous éviter et à vous craindre. Cela ne veut pas dire qu’ils ne vont pas vous torpiller dans votre dos à la première occasion.

Vous vivez dans le déni

Personne n’ose vous apporter les mauvaises nouvelles, et tout le monde se tient à carreau en votre présence, pour éviter d’attirer votre attention. Votre vision de la réalité est donc complètement biaisée. Jusqu’au jour ou la réalité vous ratrappe.

La liste de vos ennemis s’allonge

À force de vous comporter comme un enfoiré, la liste des gens qui ont quelque chose à vous reprocher d’allonge. Vous pouvez être certain qu’à la première occasion de vous rendre la monnaie de votre pièce, vos ennemis ne se priveront pas.

Vous êtes seul

Peut-être avez vous l’impression d’être apprécié et respecté, parce que votre entourage vous lèche les bottes et reste courtois par peur et intérêt. Mais si vous êtes vraiment un gros con, le jour ou il vous arrivera une tuile, vous pouvez être certain que personne ne lèvera le petit doigt pour vous aider. Vous serez seul. Terriblement seul.

Vous êtes inefficace

Dans un cadre professionnel, des études ont montré que les équipes dans lesquelles règne un climat de peur et de stress sont beaucoup moins efficaces que celles ou confiance et collaboration sont les maîtres mots.

Vous êtes manager ? Vous avez l’impression d’être efficace, parce que dés que vous entrez dans une pièce, tout le monde à l’air de bosser à fond ? Je vous assure qu’en votre absence, c’est une autre histoire. Au contraire, les employés qui subissent des gros cons sont bien plus susceptibles de se rendre coupable de sabotage.

Vous préparez la mort de votre couple

Une relation de couple épanouissante devrait être basée sur la tendresse et le respect mutuel, qualités dont vous ne faites pas preuve si vous êtes vraiment un gros con. En ne rendant pas votre partenaire aussi heureux qu’il pourrait l’être, vous vous privez vous même des plus grandes joies qu’offre une vie de couple réussie.

Vous êtes entouré de sales cons

Si l’on dit souvent que les contraires s’attirent, il n’en est pas moins vrai que les gros cons ont tendance à s’agglutiner en grappes. Si vous êtes un gros con, il est donc probable que vous soyiez entouré d’autres gros cons, avec toutes les conséquences désagréables et dangereuses que cela engendre.

Vous êtes en sursis

Désolé de vous le dire, mais les gros cons ne sont plus à la mode. De plus en plus d’études et de livres démocratisent l’idée que les gros cons n’ont pas à être tolérés, et sont nuisibles pour leur entourage comme pour les résultat de l’entreprise.

Peut-être que votre comportement vous a permis de gravir les échelons de la hiérarchie pour arriver à une position de pouvoir. Mais les temps changent, et ce même comportement pourrait trés bien être la cause de votre perte demain. Songez-y !

Comment arrêter d’être un gros con ?


L'open-space m'a tuer
A. des Isnards & T. Zuber

Découvrir que l’on est un gros con est douloureux, et la guérison nécessite une remise en question drastique. Voici quelques conseils qui peut-être vous permettront de faire quelques progrès.

Le reconnaître, c’est faire le premier pas

Nombreux sont les gros cons qui nient leur état. Accepter la vérité, et admettre que vous avez un problème est assurément la première étape sur le chemin de la guérison.

Si vous êtes prêt à reconnaître que votre comportement n’est pas toujours adéquat, et que vous décidez de changer pour de bon, profitez-en pour faire un check-up complet. Listez les comportements que vous aimeriez modifier, les réactions que vous aimeriez susciter, et fixez vous des objectifs.

Arrêtez de penser qu’être un gros con est cool

Si certains enfoirés s’ignorent, d’autres en sont bien conscient, et en sont même fier. Toutefois, peut-être fait-il préciser les faits suivants : 1) On peut avoir de l’autorité sans être con. 2) On peut s’affirmer sans être con. 3) On peut être performant sans être con. 4) On peut avoir du succès sans être con. 5) On peut avoir du charisme sans être con. Etc.

Bref ! Quoi que vous en pensiez, être un gros con n’est pas une qualité, et ne peut que vous désservir.

Arrêtez de fréquenter des gros cons

Il faut bien reconnaître que la connerie est souvent contagieuse. Le fait étant que les cons se soutiennent mutuellement, il est difficile de changer si vous baignez dans un environnement peuplés d’enflures.

Essayez de vous rapprocher de personnes plus ouvertes, plus modérées, plus réfléchies, plus gentilles, bref ! Moins connes…

Évidemment, ce ne sera pas facile au début, car les gens fuient les cons comme la peste, surtout si vous êtes catalogué comme tel. Il faudra montrer patte blanche, et faire preuve de patience.

Changez votre vision des autres

Les gens ne sont pas automatiquement des gros cons parce qu’ils vous ont contrarié, ou commis une erreur. Oui, parce qu’avoir des avis trés tranchés et juger sur des informations supercificelles est une autre caractéristique du connard. Au lieu de cataloguer les autres, pourquoi ne pas laisser le bénéfice du doute ? Après tout, vous même êtes certainement moins parfait que vous ne voudriez le laisser entendre.

Essayez de voir le bon côté des gens. Attachez-vous à leurs qualités, plutôt qu’à leurs défauts. À ce qui vous rassemble, plutôt qu’à ce qui vous différencie. Ne soyez pas trop prompt à juger, et évitez d’émettre des critiques négatives à tout bout de champ.

Pensez gagnant − gagnant

Le con pense souvent que pour gagner, les autres doivent perdre. Pour monter dans la hiérarchie, il doit écraser les autres. Pour avoir des résultats, il voit ses collègues comme des concurrents.

Et si vous changiez de paradigme ? Et si vous tentiez l’approche gagnant − gagnant ? Le principe est simple : partez du principe que vous gagnerez plus si tout le monde gagne.

Cela vous amènera à adopter une approche collaborative plutôt que compétitive. À mettre en valeur vos collègues plutôt qu’à les enfoncer. À travailler en équipe plutôt qu’en individualiste. À penser un peu moins à vous, et un peu plus aux autres. Et qui sait, peut-être les résultats dépasseront-ils vos espérences ?

Lisez Palsambleu !

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Pratiquez au quotidien

Arrêter d’être un gros con nécessite des efforts quotidiens. En guise d’exercice, vous pouvez par exemple vous forcer à reconnaître que vous avez eu tort au moins une fois par jour. Vous pouvez aussi vous contraindre à présenter des excuses, à propos de n’importe quoi, au moins une fois par jour.

Ce genre d’exercice quotidien vous aidera à inscrire votre guérison dans la durée, et à ne pas perdre de vue vos objectifs.

Nous avons suffisamment de gros cons

J’espère qu’un lecteur ne se sera senti insulté par ce billet, car ce n’est pas l’enjeu. J’espère également vous avoir convaincu qu’être un gros con, ce n’est pas sexy ni efficace.

La prochaine fois que vous aurez envie de prononcer un truc du genre « Mais quel gros con celui-là » ou « Quelle conne ! », résistez à cette impulsion pendant quelques secondes, et posez vous la question : Et si le gros con, c’était moi ?

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3 thoughts on “Et si le gros con, c’était vous ?

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  2. Bonsoir,

    Un article intéressant. Cependant dans la liste des questions je ne comprends pas la présence de : vous êtes contre le mariage homosexuel. Il s’agit d’un sujet politique et etre contre n’a rien à voir avec le fait d’etre un connard ou quelqu’un de bien. Il y a des gens qui sont pour avec des arguments stupides. C’est un sujet plus complexe qu’on ne le croit.

  3. @siger Vous avez tout à fait raison, mea culpa. Le sujet n’est pas forcément un bon indicateur, et reste complexe comme vous le soulignez. Cette ligne a été insérée en guise de clin d’œil aux actualités, parce qu’elle me paraissait de nature à faire réagir les gens. Peut-être n’était-ce pas trés pertinent.

Les commentaires sont fermés.