Monthly Archives: février 2007

Les « supersociaux »

J’ai remarqué qu’il existe une catégorie de trés rares personnes qui possèdent une capacité relationnelle hors du commun. Ces gens ont une aisance dans la communication, une facilité dans le contact humain qui m’impressionnent toujours. Où qu’ils aillent, ils savent se faire accepter en un rien de temps, et ils sont universellement appréciés. Je fréquente moi même deux ou trois personnes de ce type, et il m’arrive de les observer avec une curiosité « scientifique » (notez les guillemets). Je les appelle des « supersociaux ».

La compagnie des supersociaux est eminemment agréable. Ils savent vous mettre à l’aise en toute circonstances et sont toujours prêt à échanger quelques paroles avec chacun. Même le plus timide prendra du plaisir à communiquer avec eux, car ils possèdent un talent incomparable pour vous faire sortir de votre coquille et vous encourager à vous exprimer.

Les supersociaux disposent généralement d’un réseau de connaissances trés étendu, et parviennent à s’intégrer rapidement dans des communautés existantes, jusqu’à devenir rapidement indispensables. Leur faculté la plus exceptionnelle, je pense, est celle de parvenir à se faire aimer. Ils dégagent une aura de sympathie, ils possèdent un charisme irrésistible qui en font des être dont on recherche la compagnie, et qu’il est difficile de ne pas apprécier.

Voici certaines caractéristiques communes que j’ai pu observer chez les supersociaux que j’ai pu rencontrer :

  • Le sourire : Lorsqu’ils communiquent, les supersociaux ont toujours un sourire aux lèvres. Le sourire est à la base un signal de non agression, qui signifie : « regarde, je ne suis pas dangereux, je ne te veux pas de mal, tu n’as rien à craindre de moi ». Il est inconsciememnt décodé et déclenche automatiquement une réaction positive chez celui qui le reçoit.
  • La bonne humeur : C’est un point qui est complémentaire du précédent. En public, les supersociaux ne sont jamais maussade, ne semblent jamais avoir d’ennuis ou être fatigués. Au contraire, ils respirent le bonheur et la joie de vivre (ça fait un peu « petite maison dans la prairie », écrit comme ça). Par le principe de réciprocité, cette bonne humeur est communicative, et contribue à leur conférer une aura de sympathie.
  • L’importance du contact : C’est un élément fortement caractéristique des supersociaux : ils emploient trés fréquemment le contact corporel. Ainsi, lorsqu’un supersocial salue quelqu’un, il ne se contentera pas d’un petit signe distant. Il se déplacera pour faire la bise ou serrer la main, et y ajoutera un toucher du bras ou de l’épaule. Durant une conversation, le supersocial à une tendance plus marquée que la moyenne à toucher son l’interlocuteur.

    Les contacts corporels ont des effets trés puissants. Il existe une importante corrélation entre les distances d’interactions et les rapports affectifs. En touchant quelqu’un, vous pénétrez son territoire personnel, sa bulle d’intimité. Ce bref rapprochement physique, s’il est couplé à des signaux de sympathie et de non agression, provoque inconsciemment une réaction psychologique fortement positive.

  • Le regard : Durant une conversation, les supersociaux ont une tendance à regarder l’interlocuteur dans les yeux plus fréquemment et plus longtemps que la moyenne. La façon dont deux individus se regardent est révelatrice de leurs relations. Ainsi, deux amoureux ne se quitteront pas des yeux, tandis que des collègues de travail ne se jetteront que de brefs coups d’oeil en discutant. Un regard appuyé peut avoir deux interprétations : il est soit le signe d’un intérêt marqué, soit un signal de menace. Le regard appuyé d’un supersocial doublé de signaux de non-aggression ne laissent aucune ambiguïté au message et confèrent à son auteur une cordialité inhabituelle
  • L’intérêt pour les autres : Les supersociaux ne se cantonnent pas à leurs groupes de proches, mais n’hésitent pas à provoquer le contact avec des inconnus, et sont avides de nouvelles rencontres. De plus, ils ne communiquent pas pour parler d’eux mêmes, mais savent écouter, s’intéressent et posent des questions à leurs interlocuteurs. Le supersocial n’est pas un « m’as tu vu ? » narcissique, son plaisir n’est pas d’attirer les regards à lui et d’être le centre de la conversation, mais réside plutôt dans les échanges interpersonnels
  • L’ouverture d’esprit : Tous les supersociaux que j’ai rencontré montrent une ouverture d’esprit trés importante. Ils parlent plusieurs langues, ont vécu ou voyagé dans différents pays, et sont la plupart du temps moins sujets aux préjugés que la moyenne. La majorité des personnes préfèrent entretenir des conversations amicales avec des gens qui leurs ressemblent : même age, même apparence, même catégorie socio-professionnelle, etc. Les supersociaux sont en général plus éclectiques dans le choix de leurs relations.
  • La conciliation : La plupart du temps, les supersociaux essaient d’éviter les conflits, les polémiques et les désaccords. Ils ne cherchent pas à imposer leurs idées ni leurs opinions, et quand ils le font, ils utilisent le discours indirect. Ils portent une attention tout particulière à ne pas froisser leur interlocuteur.
  • Le plaisir de communiquer : Les supersociaux recherchent sans arrêt le contact. Ils ont une démarche active d’ouverture aux autres et montrent un réel désir de communiquer et d’échanger.

Si vous parvenez à développer chez vous certaines de ces caractéristiques, nul doute que votre vie sociale et votre faculté de communication n’en seront que décuplées.

Petite introduction à l’art de la manipulation

Dans le domaine des relations humaines, la manipulation est l’art d’influencer autrui par des moyens détournés, afin de le pousser à adopter un certain comportement. Le but étant généralement d’obtenir quelque chose du manipulé.

Le terme de manipulation est fortement connoté négativement. Il évoque l’idée d’une perte de liberté au profit d’un individu qui nous ferait agir à sa guise. Hors, chacun est trés attaché à l’illusion de son libre arbitre. L’indépendance d’esprit est une qualité trés valorisée et la pensée que quelqu’un puisse décider à notre place à notre insu est géneratrice de malaise.

L’art d’obtenir ce que l’on souhaite

Pourtant, la manipulation au sens le plus large n’est rien d’autre que l’art d’obtenir des autres ce que vous désirez. Les techniques de manipulation sont essentielles dans de nombreux domaines, comme la diplomatie, le management, le commerce, la séduction, etc. Partout où il y a interactions sociales, il y a manipulation. Même vous qui me lisez (oui oui, vous, là, derrière), lorsqu’un vendeur vous vante un produit, lorsque votre conjoint tente de vous convaincre que la Côte d’azur, c’est mieux que la Bretagne pour les vacances, lorsqu’un quelconque politique vous affirme qu’il va faire baisser les impôts et la criminalité si vous votez pour lui1 … Tous, ils emploient des techniques de manipulation.

La plupart du temps, ces méthodes sont employées inconsciemment. Il n’y a pas besoin d’avoir parcouru des centaines d’ouvrages de psychologie sociale pour apprendre à diriger ses semblables. Chacun dispose d’une compréhension instinctive du fonctionnement de la logique humaine, et il est à la portée de tout le monde d’essayer de détourner cette logique à son avantage, et ce dés le plus jeune âge.

Je discutais un jour avec une personne qui était assistante maternelle de profession. Au cours de la conversation, elle me fit part d’un phénomène courant : il arrive trés fréquemment que les jeunes enfant laissés à la crèche piquent des colères lorsque leurs parents viennent les chercher le soir, et refusent catégoriquement de partir. D’après elle, le but des enfants est de rendre les parents jaloux en tentant inconsciemment de les faire culpabiliser pour cet abandon. Je ne suis malheureusement pas compétent en psychologie enfantine, et ne m’étendrai pas plus sur les tenants et les aboutissants de ce phénomène, mais toujours est-il que ceci me semble consituer un trés bel exemple de manipulation. D’ailleurs, les jeunes enfants sont souvent de trés bons manipulateurs, comme l’apprenent les parents à leurs dépens.

L’intérêt de la manipulation

Par ailleurs, il faut savoir que la manipulation des autres ne se fait pas forcément à leur désavantage. Dans certains cas, la méthode indirecte peu faire des miracles quand le méthode frontale donne des résultats catastrophiques. Par exemple, si vos enfants jouent au ballon dans la maison en détruisant tout sur leur passage, vous pouvez les forcer à s’arrêter en les menaçant d’un punition. Dans ce cas, ils obéiront, mais ressentiront de la frustration, et n’auront que l’envie de recommencer. En revanche, si vous manoeuvrez bien et leurs proposez une activité plus intéressante et moins dévastatrice, le résultat sera le même (limitation des dégâts materiels), mais vous aurez obtenu ce que vous désirez sans froisser les sensibilités.

Certaines techniques de manipulation sont complexes, et nécessitent des connaissances en psychologie et beaucoup d’entrainement pour être mises en pratiques. Ce sont par exemple les méthodes mises en oeuvre par les supermarchés pour accroïtre les ventes par tous les moyens2. Mais d’autres sont simplissimes, elles peuvent être appliquées immédiatement, et donnent des résultats surprenants. Avez vous déjà eu besoin de demander de la monnaie à des inconnus dans la rue ? Vous aurez sans doute remarqué que le taux d’acceptation est trés faible. Et bien savez vous qu’avec quelques mots bien employés, vous pouvez doubler voire tripler cette quantité ?

Des techniques simples et pratiques

Je vous entends venir, vous allez me demander : « Mais que font des techniques de manipulation sur un site en rapport avec le développement personnel ? ». A votre place, j’aurais été tout aussi intrigué, et vous avez tout à fait raison de poser la question. Voici quelques éléments de réponse :

  • C’est instructif : Etudier les techniques de manipulation est une aide précieuse pour comprendre la psychologie humaine. Et comprendre la psychologie humaine permet de mieux se connaître soi-même, ce qui à mon avis est d’une importance capitale pour son développement personnel.
  • C’est défensif : Apprendre à reconnaître les techniques de manipulation vous permettra de parer aux plus grossières et de gagner en liberté.
  • C’est formateur : Connaître et utiliser les techniques de manipulation vous permettra de progresser dans les domaines cités plus haut. De plus, une bonne maitrise de l’art de la manipulation fera de vous un fin diplomate, et vous sera d’une aide inestimable dans toutes vos négociations.
  • C’est utile : Parce que tout le monde se retrouve un jour sans monnaie avec un coup de fil urgent à passer depuis une cabine ;)

Même si un certain entraînement est nécessaire avant d’acquérir les bons réflexes, les techniques les plus simples ne requièrent que peu de moyens. Et pourtant, les résultats sont là ! Une tournure de phrase, un mot approprié, un contact corporel au bon moment, et le tour est joué. Bien maîtriser l’art de la manipulation vous ouvrira de nombreuses portes, et vous sera d’une aide précieuse dans la vie. Vous développerez votre sens de la diplomatie, votre contrôle mental et émotionnel, votre intuitivité, vos connaissances en psychologie, et bien d’autres qualités.

Sur ce blog, j’exposerai des techniques pratiques de manipulation quotidienne faciles à mettre en oeuvre. N’hésitez pas à revenir régulièrement sur le site pour consulter les nouveaux articles.

  1. Un procédé classique communément nommé « démagogie » :) []
  2. Saviez-vous que la lumière, la musique, la disposition des rayons, les odeurs diffusées, tous ces paramètres influent vos comportements d’achat ? []

Comment soutenir une conversation ?

Lorsque j’étais plus jeune, il y a quelques années de cela, j’étais excessivement timide. Parmi les nombreux problèmes que cela me posait, il y en avait un que je haïssais particulièrement : j’étais incapable de soutenir une conversation avec un(e) inconnu(e). Lorsque l’on me présentait quelqu’un, je n’arrivais jamais à trouver quoi que ce soit à lui dire. Après un court échange de banalités, je restais comme deux ronds de flans, les bras ballants, en me creusant désespérément le ciboulot à la recherche d’un sujet de conversation qui ne venait pas. Et j’espérais secrètement une diversion providentielle qui pourrait empêcher le malaise de s’installer. Ce n’est qu’après avoir cotoyé la personne pendant de nombreuses heures que je parvenais à me décoincer.

Ces troubles étaient fort pénibles. D’abord, cela a transformé en calvaire mes sorties du soir, dans lesquelles je ne me sentais pas à l’aise. Ensuite, cela a beaucoup handicapé ma vie sociale. Ce n’est pas facile de connaîtres des gens lorsqu’on à du mal à lier connaissance.

Docteur, qu’est-ce que je dois faire ?

Pendant longtemps, j’ai réfléchi au meilleur moyen de mettre un terme à ces soucis. La solution paraissait simple : puisque je n’avais rien à dire, il fallait que je m’entraîne à trouver des sujets de conversation. Je décidai alors de me mettre à parler de tout et de rien, d’exprimer tout haut tout ce qui me passait par la tête, sans me poser de questions sur l’intérêt de la chose. Jamais, plus jamais je ne devais me trouver à cours de mots.

Naïf que j’étais !

L’expérience m’a démontré à maintes reprises que cette tactique ne produisait pas l’effet escompté. Bien au contraire. Au lieu de m’attirer la sympathie de mon interlocuteur, elle le fatigait, le lassait, l’ennuyait. Je n’étais plus seulement un interlocuteur muet, j’étais un interlocuteur rasoir. Celui-là même que l’on tente d’éviter à tout prix pour n’en pas subir le poids barbant.

Bonne nouvelle : la solution existe


Comment se faire des amis
Dale Carnegie

Si je vous parle de tout ceci, vous vous doutez bien que c’est parce que j’ai mieux à vous proposer. Et bien vous ne vous trompez pas, lecteurs adorés (permettez-moi ce brin de familiarité, voulez-vous). J’ai en effet découvert qu’il n’est pas difficile de soutenir une conversation. La solution tient en quelques mots : (suspense) Pour être un bon interlocuteur, il n’est point besoin de parler, il suffit d’écouter.

Dit comme cela, ça à l’air si simple ! Et bien ça l’est. La plupart du temps, les gens adorent discourir, pour peu qu’ils trouvent en face une oreille attentive. Cela vous est-il déjà arrivé de tomber sur quelqu’un qui était littéralement fasciné par vos paroles ? N’était-ce pas flatteur ? N’était-ce pas gratifiant ? Lorsque vous écoutez quelqu’un, vous lui faites sentir son importance. En accordant votre attention à votre interlocuteur, vous lui montrez votre considération pour lui. Vous flattez son orgueil, et cette personne vous en sera reconnaissante. C’est un moyen trés habile et trés simple de gagner sa confiance et son respect. Car c’est une règle élémentaire de psychologie sociale : on apprécie d’autant plus les gens qui nous apprécient, et on ne respecte que ceux qui nous respectent.

Ok, j’ai compris. Dorénavant, je ne dirai plus rien

Malheureux ! Ecouter les gens n’est pas si aisé. Il ne s’agit pas de rester coi tout en laissant l’autre parler. L’écoute n’est pas un phénomène passif, cela demande de s’impliquer dans la conversation, et de porter une attention non feinte à votre interlocuteur. Ne faites pas semblant de vous intéresser, cela se remarquera, et fera trés mauvais effet. Si vous voulez donner une mauvaise impression de vous, ne pas être aimé, voici la tactique à suivre : ne vous intéressez pas à ceux qui vous parlent. Moquez vous comme d’une gigne de ce qu’ils vous racontent. Baillez aux corneilles en écoutant leurs histoires. Interrompez-les pour parler de vous-même. Après tout, vous êtes un sujet tellement plus intéressant. Effet garanti !

Vous devez vous intéresser réellement à la personne qui vous parle. Montrez vous curieux à son sujet. Ayez envie de tout savoir d’elle. Buvez ses paroles. Admirez-la sincèrement. Vous devez chercher à adopter un état d’esprit d’ouverture et de curiosité. Si vous y parvenez, vous en viendrez naturellement à poser des questions intéressantes, sur lesquelles votre interlocuteur aura plaisir à rebondir et à discourir.

Ne pensez pas à vous, pensez à celui qui vous fait face. Mettez vous à sa place, n’auriez vous pas envie d’avoir un confident, un auditeur attentif ? Posez lui des questions ouvertes sur les sujets qu’il maîtrise est sur lesquels il aime discourir. Ne l’interrompez pas pendant qu’il parle. Contentez vous de lui montrer votre attention en le relançant de temps en temps par un grognement d’assentiment ou une autre question.

Illustration


Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens
Joule & Beauvois

Je vais prendre un exemple personnel. Jusqu’à trés récemment, j’étais horriblement gêné de rencontrer un voisin de pallier dans les couloirs de mon immeuble. En effet, nous nous connaissons suffisamment pour nous saluer, mais pas assez toutefois pour entamer une conversation. Aussi, lorsque nous sortions par hasard au même moment, nous descendions les escaliers de concert et restions côte-à-côte pendant un long moment dans le silence le plus absolu et le plus pesant.

Mais un jour, je décidai de faire l’effort de m’intéresser sincèrement à ceux qui vivaient près de moi, et je réalisai que je n’en savais presque rien. Aussi, croisant une voisine sur son pallier, je commençai par m’enquérir de sa santé (un grand classique, mais qui a fait ses preuves). J’embrayai en lui demandant si elle appréciait ses congés, car nous étions en période de vacances scolaire. Ainsi, elle me parla de son métier, de ses loisirs, et la conversation se poursuivit quelques minutes avant que nous ne nous séparions cordialement.

Devenez un auditeur recherché

Par la suite, quand j’ai généralisé cette méthode à toutes mes interactions sociales, j’ai appris une autre chose importante : tout le monde à une histoire à raconter. Chaque personne est intéressante. Pour certaines, c’est moins évident que d’autres (et pour certaines, il faut chercher trés longtemps et trés loin, il est vrai), mais tout le monde à quelque chose à dire.

Lorsque j’ai commencé à mettre cette technique en oeuvre, j’étais souvent freiné par le fait que je trouvais indiscret de poser des questions personnelles aux gens que je ne connaissais pas. Ne faites pas la même bêtise. Sachez que chaque personne est au centre de son propre univers, et par conséquent, elle est le sujet qu’elle maîtrise le mieux.

Si vous voulez devenir un interlocuteur brillant, à la conversation recherchée, suivez ces conseils : commencez par vous taire, et apprenez à écouter.

Alors, ta journée s’est bien passée ?

Il existe de nombreuses différences biologiques et psychologiques entre les deux sexes. Entre autre, il faut savoir que l’homme et la femme ne parlent pas pour les mêmes raisons. Cet écart donne lieu chaque jour à un nombre incroyable d’incompréhensions et de quiproquos.

Pourtant, combien de couples auraient-on sauvé, combien d’assiettes auraient-on épargné, si seulement les conjoints avaient su ce que vous allez apprendre ? Je vais en effet parler du moment fatidique où le couple se retrouve après une dure journée de labeur.

Madame, vous vous demandez pourquoi votre homme ne vous écoute pas quand vous voulez lui raconter votre journée ? Monsieur, vous en avez assez que votre dame déverse tous ses problèmes sur votre tête le soir ? Dans cet article, vous trouverez les réponses à vos problèmes.

Les hommes et les femmes ne parlent pas pour les mêmes raisons.

La leçon qu’il faut intégrer est trés simple : il faut savoir que l’homme et la femme ne parlent pas pour les mêmes raisons. Pour les hommes, le langage est avant tout pratique. Ils l’utilisent surtout pour communiquer des faits, des données, suggérer des solutions, et raconter des blagues potaches. Pour les femmes, le langage a principalement un rôle social. Les femmes parlent de leurs problèmes, leurs émotions, leurs relations, pour nouer et maintenir des relations et soulager leur stress.

Ainsi, lorsque des hommes discutent entre eux, ils évoquent les résultats du foot, les caractéristiques de leur dernière voiture, analysent les stratégies politiques d’untel, les mensurations d’unetelle, et se racontent la dernière blague de toto (Excellente, je vous la servirai un jour). Lorsque les femmes discutent entre elles, elles évoquent leurs problèmes de couple, se racontent les derniers potins, discutent des vêtements d’unetelle, partagent leurs problèmes, et se déchargent ainsi de leur stress.

Les hommes ne font qu’une chose à la fois

Les hommes ne peuvent faire qu’une chose à la fois. Lorsqu’un homme fait face à un problème, il doit se poser pour y réfléchir. Il a besoin de silence, de calme et de concentration, pour que son cerveau analyse et dissèque ce qui le tracasse. Une fois ce processus terminé, l’homme vaque à d’autres occupations et l’affaire est classée. En revanche, les femmes sont multitâches. Elles peuvent mélanger plusieurs occupations en même temps. De plus, elles utilisent la parole comme mode d’expression principale, et énoncent tout haut ce qu’elle vont faire et comment elle vont s’y prendre.

Ces différences ne sont pas dues qu’à la culture et l’éducation. Elles possèdent un ancrage biologique qui a mis des millions d’années à s’installer, et qui ne disparaitra pas du jour au lendemain. Autant se résigner tout de suite à vivre avec.

A la fin de la journée

La fin de la journée est souvent un moment difficile pour les couples. Lorsque les deux conjoints se retrouvent après une dure journée de labeur, l’homme n’a qu’une envie, c’est qu’on lui fiche la paix. Il veut du calme et du repos. Mais pour la femme, ce moment est une occasion de partager une relation, et cela s’exprime par la parole. Extrait de conversation :

- Bonsoir chéri. Ta journée s’est bien passée ?
- Trés bien.
- Tu as finalement convaincu ton patron de te donner ce contrat que tu demande depuis deux semaines ?
- Non pas encore.
- Et quand compte-tu lui demander cette augmentation ? Tu sais bien que tu la mérites.
- Oui, oui…
(là, monsieur commence à s’agacer. Pour couper court à l’interrogatoire, il lance : )
- Et toi, ta journée ?
- Olàla, je te racontes pas ! D’abord je suis tombée dans un embouteillage en emmenant les enfants à l’école, et je suis arrivée 5 minutes en retard au boulot. Du coup, j’ai croisé Nathalie qui partait en réunion. Elle portait sa nouvelle robe bleue, tu sais, celle qui la boudine. Elle a vraiment un goût douteux en matière de vêtements, enfin… Et toute la journée, j’ai eu mal à la tête, j’ai crois que j’ai attrapé un petit coup de froid. etc.

Chère lectrice, il me faut te dire quelque chose (permet moi au passage de te tutoyer, ça fera plus convivial). Les hommes ont un esprit pratique. Si tu parles de tes problèmes à un homme, il ne pourra pas s’empêcher de t’interrompre pour tenter de les résoudre. Cher lecteur, toi aussi, je dois te dire quelque chose (je te tutoie aussi, comme ça pas de jaloux). Les femmes parlent pour parler. Si une femme te raconte ses problèmes, ce n’est pas parce qu’elle te demande de les résoudre, mais parce qu’elle a besoin qu’on l’écoute.

Lorsqu’un homme parle d’un problème, c’est qu’il demande de l’aide pour le résoudre. Et pour lui, c’est un aveu de faiblesse auquel il ne s’abaissera que s’il y est vraiment obligé. Mesdames, si vous avez déjà essayé de convaincre un homme de descendre de voiture pour demander son chemin, vous savez de quoi je parle. Lorsqu’une femme parle de ses problèmes, c’est une marque de confiance et d’amitié. Elle ne demande pas d’aide, juste de l’écoute et de la compassion.

Le problème est le suivant : lorsque une femme partage ses problèmes avec un homme, celui-ci comprend qu’elle lui demande de l’aide. Il se sent ennuyé et angoissé d’avoir à les résoudre. Son cerveau analytique va tenter d’analyser chaque problème soulevé pour y trouver une solution, qu’il proposera spontanément en pensant « Et hop, affaire classée. Maintenant, pourquoi ne me fiche-t-elle pas la paix ? Est-ce que je dois m’occuper de tout ici ? ». Pendant ce temps, madame pense « Mais enfin, ne peut-il pas se taire deux minutes pour m’écouter ? Il ne fait pas jamais attention à moi ». Les hommes sont agacés, les femmes sont frustrées.

La solution au problème

Maintenant, chers lecteurs, vous avez conscience du problème. Voyons ensembles quelles en sont les solutions. Premier point important : tentez de vous mettre à la place de l’autre. Essayez de le comprendre.

Ainsi, chère lectrice, tu sauras que si un homme reste muet en ta présence, ce n’est pas parce qu’il ne t’aime plus. C’est simplement parce qu’il a besoin de calme pour penser à ses problèmes. Cher lecteur, tu sauras que si une femme t’abreuve de ses problèmes et soucis, ce n’est pas pour te harceler, ni pour te demander ton aide. C’est une marque de confiance et d’amitié.

A partir de là, cher lecteur, si tu rentres du bureau sur les rotules, et que ta compagne se précipite vers toi pour te raconter sa journée, ne te fâche pas, ne lui crie pas dessus, ne prends pas l’air ennuyé. Explique lui calmement la situation « Chérie, je suis crevé, j’ai besoin d’un peu de calme pour me ressourcer. Je t’en prie, laisse moi une demi-heure pour décompresser, et ensuite, je te le promets, j’écouterai tout ce que tu as à me dire ». Prends effectivement une demi-heure pour faire le vide, mais n’oublie pas que la communication dans un couple est essentielle, et que le besoin d’être écoutée est vital pour une femme.

Du bon usage du grognement

La bonne nouvelle, c’est qu’on ne te demande pas d’agir ni de réfléchir, simplement d’écouter. Lorsque ma dulcinée me raconte sa journée, la plupart du temps, je me contente de l’écouter en prenant une attitude attentive, et en grognant d’assentiment de temps en temps. Et elle ne m’en demande pas plus (note, sinon je vais passer pour une sagouin : il nous arrive aussi d’avoir de vraies conversations ;-) ). Je n’ai pas besoin de prendre une part active à la conversation, juste d’écouter attentivement.

Chère lectrice, si tu veux absolument raconter en long en large et en travers les évènements de la journée à ton homme, prends quelques précautions. Ne te précipite pas sur lui en le noyant sous un flot de paroles. Annonce la couleur « Bonsoir chéri. Si tu as un peu de temps, j’aimerais bien te raconter ma journée. Est-ce que tu auras cinq minutes pour m’écouter ? ». N’oublie pas qu’un homme ne peut faire qu’une chose en même temps, que sa faculté de communication est plus limitée que la tienne, et qu’il arrive vite « à saturation ». Laisse lui un moment pour décompresser, et ne lui parle pas pendant qu’il fait autre chose. Essaie de structurer ton discours. Ne mélange pas les évenements, et ne lui soumet qu’une idée à la fois. Sans ça, il sera perdu, le pauvre.

Si tout le monde suit ces quelques conseils, tout le monde sera content. Monsieur, parce qu’il n’aura plus le sentiment d’être harcelé, et madame, parce qu’elle trouvera une oreille attentive.

Petite introduction au développement personnel

Puisque ce blog à pour sujet le développement personnel, autant commencer par exposer la vision que j’en ai. L’expression en elle-même est vague, et désigne tout un ensemble de techniques trés diverses, mais partageant des objectifs communs : se connaître, s’épanouir, se réaliser, donner un sens à sa vie, accéder au bonheur, bref, autant de buts louables mais si vagues. Je laisse à d’autres1 le soin de traiter le sujet de manière globale, ils le feront avec infiniment plus de talent que moi.

J’entends aborder le sujet de manière plus spécifique, mais aussi plus pratique. A mon sens, on parle de développement personnel dés que l’on entreprend un travail sur soi dans le but de devenir meilleur. Cela consiste en tous les petits efforts que l’on fait chaque jour, dirigés vers un but ultime : pouvoir se retourner sur sa vie le jour de sa mort, et se dire « je suis satisfait de ma vie et je n’ai rien à regretter ».

Qu’est-ce que le développement personnel ?

Je précise qu’il ne s’agit pas de penser à sa mort à chaque moment de la journée. Le développement personnel est une voie, un chemin spirituel que l’on choisit d’emprunter et qui va poser les principes directeurs de sa vie. C’est un tuteur sur lequel on pourra s’appuyer, et auquel on pourra se référer au besoin dans les moments difficiles.

Dés que l’on parle de spiritualité, on a tendance à imaginer des moines tibétains méditant pendant des mois tout nu sans manger assis sur des clous en haut d’une montagne. Ceci est particulièrement vrai dans notre société qui accorde un crédit trés important aux apparences extérieures et aux choses matérielles, et dans laquelle le développement de l’esprit est trop souvent abandonné aux religions, aux charlatans et aux sectes. Mais choisir d’emprunter cette voie ne nécessite pas de changer radicalement ses habitudes, ni de quitter son boulot pour partir élever des moutons dans le Périgord. Il s’agit plutôt d’adopter un état d’esprit permanent, qui petit à petit peu changer la vie sans pour autant chambouler l’existence.

Il existe de nombreuses approches du développement personnel. Certaines font appel aux religions, à la psychologie, à la médecine douce, aux thérapies, etc. Je ne prône aucune technique en particulier, pas plus que je ne dénigre un quelconque culte. Je suis personnellement athé, mais entend respecter les croyances de chacun. Je pense que mes idées relèvent surtout du bon sens, et je les espère la plupart du temps universelles.

Pourquoi emprunter cette voie ?

Les champs d’application sont trés vastes. Vous pourrez gagner en aisance relationnelle, en faculté d’organisation et de gestion du temps, en confiance en vous, en autorité, en charisme, en équilibre psysique et mental, en spiritualité, en créativité, en courage, et j’en passe.

Décider d’emprunter cette voie est immensément profitable. Ca l’a été pour moi, et j’en tire les bénéfices chaque jour. J’y ai gagné un corps en bonne santé, une aisance sociale que j’étais loin d’avoir il y a quelques années (et qui est encore trés améliorable), un certain regard sur les choses qui me permet de relativiser mes problèmes. J’ai pu gommer nombre de mes défauts (et il en reste !), je connais mes forces, mes faiblesses et mes limites. La liste est longue, les bénéfices sont multiples, et chacun pourra trouver une aide préciseuse pour améliorer sa vie.

Tout ça c’est bien joli, mais qu’est-ce que je dois faire ?

Si vous espériez une recette miracle, je vais vous décevoir : Il n’y en a pas, et ceux qui prétendent le contraire sont des charlatans (mais vous pouvez commencer par lire ce blog régulièrement ;-) ). Le développement personnel nécessite le courage d’accepter que vous détenez l’entière responsabilité de vos actes et de votre vie. La bonne nouvelle, c’est qu’il est toujours possible de changer. Même si vous êtes timide à l’extreme, vous pouvez devenir social (je le sais, je l’ai fait). Si vous êtes craintif, vous pouvez devenir sûr de vous. Si vous n’avez pas d’autorité, vous pouvez l’acquérir. Mais ne croyez pas que cela se fera en trois mois. C’est un travail qui se fait sur le long terme, et qui demande des efforts, mais le changement est à ce prix.

  1. L’article de Wikipédia []

La jalousie est un vilain défaut

L’expérience l’a maintes fois prouvé : la jalousie est un vilain défaut. Mais c’est une émotion qui ne se contrôle pas facilement, et si vous la laissez s’installer, vous aurez du mal à la déboulonner.

La jalousie est une animosité que l’on ressent à l’encontre de quelque chose ou quelqu’un que l’on s’imagine posséder ce que l’on désire et que l’on a pas. Il existe différents « types » de jalousie, selon les situations. Prenons deux situations qui nous serviront d’exemple :

  1. Robert possède un merveilleux téléviseur (d’ailleurs, il ferait mieux de s’en débarasser) avec écran plasma immense , système sonore 5.1, et tout le bazar. Bref, de quoi faire baver d’envie n’importe quel cinéphile. Lors de ses discussions avec Léon, son voisin qui ne possède qu’un minuscule écran en noir et blanc qui lui abime les yeux, Robert ne se prive pas pour faire l’éloge de son merveilleux équipement. Même s’il aime bien Robert, dans ces moments là, Léon lui enfoncerais bien la langue dans son lecteur DVD.
  2. Bernard anime un atelier de théâtre, auquel participe Léontine. Gaspar, le compagnon de Léontine, soupçonne Bernard de lui faire du charme, et finit par interdire à sa compagne de participer à son atelier.

On peut distinguer ici deux cas « types ». Dans le premier cas, Léon est jaloux de Robert car ce dernier possède quelque chose qu’il n’a pas. Notre définition peut directement s’appliquer, on entend alors souvent parler de jalousie-envie. Dans le second exemple, Gaspar est jaloux de Bernard, car il a peur de perdre ce qu’il possède déjà. Lui et sa compagne partagent une relation amoureuse, et il voudrait détenir l’exclusivité de ce lien. On parle alors de jalousie amoureuse. Dans nos deux exemples, les jaloux partagent une frustration liée à un manque.

Si vous me disiez que vous n’avez jamais été jaloux, je ne vous croirais pas. La jalousie est un sentiment trés primaire et instinctif. Elle existe dans toutes les cultures, et apparaît dés le plus jeune âge. Commençons par nous mettre ça dans le crâne, la jalousie est une réaction naturelle qui trahit un manque, un besoin, un désir. Mais dans la plupart des cas, c’est un sentiment négatif, qui peut faire plus de mal que de bien, tant aux jaloux qu’à ceux qui les subissent.

La jalousie est une émotion naturelle

La jalousie-envie exprime une colère, un ressentiment, et va au delà de la simple envie. Colère de ne pas posséder ce que l’on désire, mais également colère de voir sa propre insuffisance mise en exergue. Dans notre exemple, Léon désire une nouvelle télé, mais il ne met pas tout en oeuvre pour l’obtenir. Le problème est qu’il n’assume pas son besoin. Dans ce cas précis, il pourrait trés bien faire des heures supplémentaires, ce qu’il refuse catégoriquement (alléguant l’excuse providentielle qu’il a autre chose à faire), et ce refus entraîne une frustration.

La jalousie amoureuse est différente : elle trahit une peur, un manque de confiance en soi. Dans notre exemple, Gaspar craint de perdre son lien privilégié avec son amie. Cette peur est le reflet de son amour propre défaillant, qui le fait douter de sa capacité de séduction. Il voit alors dans n’importe quel homme un rival potentiel, et cherche à en isoler Léontine.

Pourquoi la jalousie n’est pas la meilleure réaction

Les causes de la jalousie sont le plus souvent inconsciente. Gaspar ne se répète pas tous les jours « Mon dieu, qu’est ce que je manque de confiance en moi ! ». Au contraire, il s’est construit une image de gros dur et joue les macho (Note : ce n’est pas de la psychologie à deux balles. Je sais tout ça parce que l’exemple est tiré d’un fait réel, et Gaspar est réellement un australopithèque décérébré). Parce qu’il ne sait pas ou ne veut pas savoir que le problème vient de lui, Gaspar rejette la cause de ses soupçons sur les autres. Il va s’en prendre à sa compagne, et à ceux qui la fréquentent. Cette voie est une impasse, personne ne peut régler son problème à sa place.

Gaspar va rentrer dans l’engrenage « classique » pour garder Léontine. Il conservera son attitude suspicieuse, commencera à la surveiller, lira son courrier, écoutera en douce ses messages téléphoniques, et refusera qu’elle sorte sans lui. Il se montrera de plus en plus soupçonneux, et la harcellera de questions. Il piquera des crises de colère dés qu’il la verra parler à un autre homme, et cherchera à l’isoler. Du coup, Léontine finira par en avoir assez, ne le supportera plus, et le laissera tomber (en tout cas, espérons-le pour elle). Bien entendu, il s’agit d’un cas extrème, mais on retrouve les même schémas à des niveaux moins prononcés.

Gaspar se pourrit la vie avec ses soupçons qui lui rongent les sangs et va faire de la vie de son amie un enfer. La couper du monde et la harceler ne vont certes pas lui donner envie de rester fidèle. Pour Léon non plus, être jaloux n’est pas la meilleure méthode pour obtenir ce qu’il veut. On s’imagine que l’objet de son désir ne va pas tomber du ciel, et s’il n’agit pas pour obtenir ce qu’il désire, il pourra rester jaloux toute sa vie sans effet.

Comment gérer intelligemment sa jalousie ?

La jalousie peut pourtant être un sentiment précieux, si on prend la peine de réfléchir à ses causes. Elle est un moteur qui nous fait avancer pour obtenir ce que l’on souhaite et pour combler les manques dont nous souffrons. Titiller son partenaire en le rendant volontairement jaloux peut même dynamiser un couple (mais attention à ne pas en abuser). Pour gérer intelligemment sa jalousie, il faut accepter que le problème puisse venir de soi et pas des autres, et prendre le problème à la source en décidant de se remettre en question. Ecoutez Socrate, qui nous dit « Connais-toi toi-même ».

Dans le cas de la jalousie-envie, il faut comprendre d’où vient le désir. Pourquoi Léon souhaite-t-il tant ce que Robert possède ? A-t-il réellement besoin d’un home cinéma chez lui, alors qu’il ne regarde la télé qu’une fois par mois ? Ces questions ne sont pas du ressort de cet article, mais j’en parlerai plus tard, dans un autre billet. En attendant, si l’envie ou le besoin persistent, alors il faut les assumer, et tout entreprendre pour les assouvir. Malheureusement, tous ne sont pas égaux devant les difficultés que cela entraîne. Si Léon gagne bien sa vie, obtenir ce qu’il veut ne devrait pas lui poser trop de problèmes. S’il est au chômage, entretient cinq enfants et doit payer trois crédits, les efforts à déployer ne seront pas les mêmes. Léon devra se poser la question : Le jeu vaut-il la chandelle d’aliéner sa vie pour une télé ?

Dans le cas de la jalousie amoureuse, on l’a dit, le problème vient d’un manque de confiance en soi. Heureusement, c’est un problème qui se soigne (et qui sera lui aussi traité dans d’autres articles). Imaginons que Gaspar soit frappé par la grâce, et qu’au lieu d’être l’empoisonneur décrit plus haut, il décide de se remettre en question. La jalousie le ronge, mais au lieu de devenir infernal, il cherche à surpasser tous ses rivaux potentiels. Il fait tout pour devenir un compagnon irremplaçable, se montre attentif, prévenant, tout en respectant la vie privée de sa compagne. En décidant de devenir l’homme idéal, il augmente son potentiel de séduction, et entre dans un cercle gracieux. Au fur et à mesure qu’il gagnera du crédit aux yeux de son amie, son amour propre ne fera que grandir. En attendant, il doit prendre sur lui et ne pas laisser s’exprimer sa jalousie. Ainsi il évitera de provoquer lui même les comportements qu’il redoute. Il faut comprendre qu’être constamment soupçonné d’infidélité ne donne pas envie de rester fidèle.

Comment subir la jalousie ?

Ceux qui vivent en couple sont souvent au moins une fois victime de jalousie. Ce comportement peut être énervant et même blessant lorsque l’on a rien à se reprocher, et l’envie de provoquer le jaloux est forte. Dans les cas de jalousie passagère, je pense que le mieux est encore d’ignorer le jaloux jusqu’à ce qu’il se calme, et s’excuse de son erreur. En cas d’entêtement, ou de crise un peu plus forte, ne pas s’énerver mais le rassurer, lui expliquer calmement que vous comprenez qu’il souffre, mais que ses craintes sont sans fondement. Il faut toutefois que le jaloux comprenne que vous avez aussi le droit à une vie privée, et qu’il n’a pas l’exclusivité sur vous. S’il persiste, expliquez lui que son manque de confiance vous blesse, et que s’il continue, cela pourrait devenir insultant. Surtout, soyez ferme sur vos droits. Une vie de couple doit reposer sur la confiance. Bien entendu, si la jalousie du partenaire est justifiée, alors je ne peux rien pour vous. Mais surtout, si vous n’avez rien à vous reprocher, ne culpabilisez pas. Soyez certain que le problème vient de lui, pas de vous.

Pour finir, j’ajouterai qu’il y a deux comportements à éviter pour qui veut régler le problème intelligemment. Le premier, c’est la provocation. Comme je l’ai dit, il est tentant de se venger de la jalousie du partenaire en l’asticotant encore plus. C’est un jeu dangereux, qui ne fera qu’envenimer les choses. L’autre comportement à risque, c’est de se soumettre, en pensant que cela règlera le problème. Rien n’est moins sûr. Au contraire, vous mettrez le doigt dans un engrenage en encourageant le jaloux à imposer sa volonté, et vous ne l’empêcherez pas de manquer de confiance en lui. Soyez ferme sur vos positions et revendiquez vos droits, mais toujours de manière calme et posée. Ainsi, vous montrez que vous n’avez rien à vous reprocher.

Bazardez vos téléviseurs

Il y a une chose dont je suis fier, c’est d’avoir réussi à balancer ma télé aux ordures. Ca a l’air bête, dit comme ça, mais si on y réfléchit bien, c’est un acte qui est loin d’être anodin.

Je suis né avec la télé. Aussi loin que je me souvienne, mes parents ont toujours eu un poste à la maison, et je la regardais à peu près tous les jours. Pas forcément trés longtemps, mais tous les jours quand même. Les gamins adorent regarder les dessins animés, avant de partir à l’école ou à l’heure du goûter. Je ne dérogeais pas à la règle.

Je me souviens que le soir, à 8h pétantes, la lucarne était réquisitionnée par mon paternel pour le sacro-saint JT, interrompant à mon grand dam le visionnage d’une cassette pour enfant, et signant l’heure de monter préparer le coucher. En grandissant, les dessins animés ont fait place à d’autres émissions, comme les jeux télévisés ou le film du soir.

La télé permet de se divertir facilement, de passer de bons moments en famille devant le film du soir, et de passer le temps les moments creux. Alors pourquoi ai-je choisi de faire disparaître cet objet de ma vie ?

Gagnez du temps

Premier point négatif, regarder la télé est une activité chronophage. D’après l’INSEE1, en 2005, 82% des français de plus de 15 ans regardent la télévision « Tous les jours ou presque », et 55% plus de deux heures par jour.

Deux heures par jour, pendant toute la semaine, ça commence à faire beaucoup. Regarder la télé me prenait trop de temps. J’ai donc décidé de le réinvestir dans d’autres activités que j’ai jugé plus intéressantes et plus rentables. Je me suis remis à lire, chose que je ne faisais pratiquement plus. J’ai commencé à m’intéresser à la cuisine, au lieu d’ouvrir des boites sytématiquement (ou des pâtes les jours de fêtes). Et surtout, je ne suis plus dépendant de l’heure de fin des émissions pour aller me coucher : mon sommeil a gagné en qualité.

Prenez trente secondes pour réfléchir à ce que vous feriez si vous disposiez de deux heures par jour supplémentaires. Savez vous qu’il existe des gens qui feraient n’importe quoi pour ça ? Imaginez, vous pourriez lire des livres, vous cultiver, sortir avec des amis, améliorer votre vie de couple (et tout ce qui s’ensuit), etc. Vous pourriez également trouver un projet personnel. Avec la télé, jamais je n’aurais démarré ce blog. Une source de temps libre aussi importante ne doit pas être négligée. Cette raison devrait-être suffisante en soi pour décider d’arrêter.

Mais ce n’est pas la seule. A l’époque, j’étais attéré par les journaux télévisés, qui prétendent informer, mais qui la plupart du temps ne font qu’étaler des faits divers sanglants sans aucune analyse critique. A quoi bon savoir qu’untel s’est fait charcuter dans tel pays lointain, ou que mémé s’est fait dévorer par le labrador de M. Dupond si je ne sais même pas pourquoi ? Encore du temps perdu, sans aucun bénéfice. Je considère que les journaux classiques (avec de la véritable encre sur du vrai papier) sont beaucoup plus informatifs, et surtout fournissent une information intelligente (et encore, pas toujours).

Libérez vos cerveaux.

Abandonner la télé m’a délivré du sentiment permanent d’insécurité causé par la vue quotidienne de faits divers alarmants et de gens malheureux. Le JT présente l’extraordinaire comme étant ordinaire, et par conséquent provoque un malaise latent chez M. Toutlemonde, qui ne peut s’empêcher d’imaginer un agresseur à chaque coin de rue. Bien sûr, je ne prétends pas que personne n’est jamais agressé, simplement qu’il est inutile et improductif de se faire du mourron en attendant cette éventualité. Je connais des gens qui sont persuadés que tout va mal, que la fin du monde approche à grands pas, et qui se barricadent chez eux après 18h. Ces gens ont tort. Ils se privent de bien des plaisirs, et d’une vie sociale plus étoffée.

En sélectionnant moi-même mes sources (journaux, revues spécialisées, Internet, etc.), j’effectue un tri à la source, en ne laissant venir à moi que les informations qui m’intéressent directement. Il est alors plus facile de recouper les données, de les analyser, et de me faire une opinion basée sur la réflexion, au lieu de me contenter de reprendre des idées prémâchées et conventionnelles. De l’information et de la réfexion naissent la connaissance.

De meilleures activitées sociales

La télé est un divertissement facile. La plupart du temps, il n’y a qu’à se vautrer devant, et faire marcher la zapette. L’espoir de dénicher une bribe d’émission digne d’être regardée fait passer le temps, à défaut de mieux. C’est fou comme on trouve toujours quelque chose à voir. Bien entendu, il existe également d’excellentes émissions, qui valent le coup d’être regardées.

En fait de loisirs, il en existe de bien meilleure qualité. Allez, en vrac, je vous en cite quelques uns :

  • Bouquinez. Rien de tel qu’un bon livre pour se détendre. Il y en a pour tous les goûts : thriller, SF, aventure, BD, histoire d’amour, drame psychologique, etc. A vous de découvrir vos genres et vos auteurs préférés. Un livre peut parfois vous plonger dans une histoire de manière bien plus profonde qu’un film ne saurait le faire. Il suffit de comparer les films adaptés avec les bouquins desquels ils sont tirés. (La palme revient sans doute aux films tirés des livres de Stephen King. Quelle horreur ! Beurk ! Pouah ! Pas glop !). Et surtout, en lisant, vous êtes maître de votre temps. Vous démarrez et arrêtez quand vous voulez.
  • Faites du sport. Beaucoup de clubs proposent des activités sportives le soir, pourquoi ne pas en profiter ? Là encore, à vous de trouver ce qui vous correspond. Pourquoi pas un sport d’équipe ? Ou un art martial ? Ce n’est pas un secret, le sport est bon pour la santé, il augmente la resistance du corps, procure un bien être unique, et tout un tas d’autres trucs géniaux que je ne vais pas rabâcher ici. Le sport est également excellent pour le mental. Meilleure confiance en soi, meilleur relationnel, etc. Et surtout, les clubs de sport permettent de voir du monde et de rencontrer des gens intéressants.
  • Allez au théâtre. Là encore, sortir vous permettra de rencontrer du monde. Vous vous distrairez tout en vous cultivant. Que demande le peuple ?
  • Partagez des activités communes. Pourquoi ne pas ressortir les vieux jeux de société qui prennent la poussière sous le placard ? Ce genre d’activité permet un échange plus profond et une communication plus poussée que le partage de quelques commentaires devant une émission. Un moment d’échange régulier dans une famille ou un bon monopoly entre amis resserre les liens. (Attention toutefois, les petits chevaux peuvent provoquer de vrais drames familiaux.)
  • Et d’autres encore… Je ne vais pas vous faire tout le boulot. Il y a une infinité de choses à faire. Trouvez ce qui vous convient le mieux.

Les repas devant la télé

Manger devant la télé est réellement problematique. Le cerveau est accaparé par ce qu’il voit, et il oublie de se concentrer sur ce que vous mangez. Du coup, les sensations de faim et de satiété disparaissent. Au lieu d’avaler ce dont votre corps à besoin, vous engloutissez tout bonnement ce qu’il y a dans l’assiette. Faites l’expérience, attendez d’avoir faim, et installez vous devant votre poste. Au bout de quelques minutes, vous oublierez les gargouillis de votre estomac. De plus, le repas du soir est trés important pour créer et maintenir la cohésion familiale. C’est généralement le seul moment de la journée ou tout le monde est réuni. C’est dans ces moments là que se contruisent les relations entre ses différents membres.

Préférez manger à table, sans distraction télévisuelle à portée. Vous ferez plus attention au contenu de votre assiette, et vous apprécierez d’autant plus. Et surtout, vous mangerez à votre faim, en vous épargnant sans doute des problème de poids. Si vous vivez en famille, vous aurez également l’occasion de vous écouter les uns les autres, et quoi qu’on en dise, la vie de ses proches n’est jamais moins intéressante que celle des invités des plateaux de télé.

C’est décidé, demain, je l’apporte à la décharge

Ok, vous avez lu jusqu’ici, j’ai de bonnes chances de vous avoir convaincu. Mais comment arrêter ? La télé, c’est un peu comme la cigarette. Décider d’arrêter, c’est bien. Mais ce n’est pas toujours aisé. Et bien détrompez vous, chers lecteurs, c’est souvent plus facile qu’on ne croit. Quelques petits conseils tout de même.

  • Vous n’êtes pas obligé de vous priver complètement de télé, ni d’arrêter d’un coup. Commencez par réduire la dose, et limitez votre consommation quotidienne. Une émission vous plaît particulièrement ? Regardez là, mais prévoyez à l’avance. Ne vous installez jamais devant le poste si vous ne savez pas ce que vous aller voir. Ne regardez pas la télé pendant les repas, ni pendant les moments communs en général. Si vous avez des enfants, et qu’ils râlent devant ces changements d’habitude, faites des compromis, mangez en famille, et prenez le dessert en regardant quelque chose qui plaît à tout le monde.
  • Prévoyez à l’avance des choses à faire. Ainsi, vous ne vous sentirez pas désoeuvré si vous n’avez pas de poste à regarder.
  • Contraignez vous à une semaine blanche. Vous allez expérimenter la vie sans télé, mais vous tiendrez plus facilement si vous savez que ce n’est que provisoire. Si l’expérience est concluante, refaites une tentative sur dix jours, ou plus. Vous allez vous déshabituer petit à petit.
  • Au moment de l’allumer, prenez trente secondes pour réfléchir. N’avez vous rien de mieux à faire ? N’y a-t-il pas quelque chose d’important que vous remettez à plus tard depuis l’année dernière ? Le plus souvent, la réponse sera positive. Laissez votre poste éteint et finissez ce que vous avez en chantier.
  • La méthode la plus radicale est encore de bazarder votre poste. Jetez le. Renvoyez le au magasin. Faites en un aquarium. Bref, débarrassez vous en comme il vous chante, mais que ce soit définitif. Ainsi, plus aucun risque de rechuter. Vous aurez alors une impression de vide et de désoeuvrement, mais ce flottement ne durera que quelques jours tout au plus. Et vous trouverez bien vite de quoi le remplir.

Reduire et arrêter la télé sera hautement profitable pour vous et pour les gens qui vous côtoient. Si vous en êtes persuadés, vous n’aurez pas de difficulté à arrêter. Si vous êtes un téléphile passionné, vous aurez peut-être un peu de mal au début, mais le sevrage vient trés vite. Lorsque j’ai tenté moi même l’expérience, en me débarrassant de mon poste, j’ai été surpris qu’il ne me manque pas plus. Et croyez moi, le jeu en vaut largement la chandelle.

  1. L’étude de l’INSEE []